La 2ème réunion du Comité de pilotage du Programme d’appui à la justice au Mali (Pajm) s’est tenue le vendredi 6 novembre 2015, à l’hôtel Salam de Bamako. Financé à hauteur de 8 milliards de F Cfa par l’Union européenne, ce programme, d’une durée de 4 ans, a pour objectif de contribuer à la construction et au renforcement d’un système de justice indépendant, impartial et équitable.
Pour l’Ambassadeur de l’Union européenne au Mali, Alain Holleville, la tenue de cette 2ème réunion du Comité de pilotage du Pajm marque une étape décisive dans la marche du projet qui vise notamment à améliorer les performances des structures judicaires, refonder les valeurs de la justice et à la lutte contre l’impunité et améliorer l’accessibilité à la justice.
Outre ces volets, le programme, selon lui, viendra en appui à la réforme structurelle du secteur, dont il est attendu que les éléments les plus immédiats soient contenus dans le Programme d’Urgence. «Notre rencontre correspond à un moment charnière de la vie du programme: la phase de lancement est terminée et le moment de mettre en œuvre les différentes activités du programme est arrivé. Une proposition de ces activités doit être faite aujourd’hui par l’équipe d’assistance technique du programme et fera l’objet de discussion et de validation par le Comité de pilotage», déclare le diplomate avant de rappeler qu’il s’agit d’une priorité pour l’UE. Il a ensuite insisté sur l’importance de la coordination entre tous les partenaires pour garantir la construction d’une justice solide et la mise en place d’institutions pérennes, permettant de rapprocher la justice des justiciables et de sécuriser l’environnement des affaires.
Le ministère des Affaires étrangères, à travers Oumar Daou, se réjouit de l’accompagnement de l’Union Européenne qui est «très important pour le pays», car l’amélioration de la qualité du service public de la justice demeure une préoccupation majeure des plus hautes autorités. Selon lui, le Pajm vient également en complément des actions en cours au niveau du Département de la justice pour la mise en œuvre de la justice transitionnelle, notamment son programme d’urgence pour le renforcement du système judicaire et de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale.
Pour sa part, Madame le ministre de la Justice et des droits de l’homme, Garde des Sceaux, Sanogo Aminata Mallé, dira que les objectifs prioritaires visent à améliorer la qualité des prestations offertes aux usagers et à faciliter l’accès à la Justice et à l’aide juridictionnelle. Selon lui, le Pajm s’inscrit dans cette dynamique. Elle affirme par ailleurs que le programme permettra de parachever le processus d’informatisation du système judiciaire, de rendre fonctionnels les cours et tribunaux dans les régions, de réaliser un vaste programme d’équipement et de dynamiser la réforme de la Justice. L’informatisation, selon elle, contribuera à réduire les délais de traitement des dossiers et à uniformiser les procédures dans les greffes. «Dans cette perspective, il est prévu une importante dotation en matériels informatiques, la mise en réseau et l’interconnexion des juridictions et des services centraux du Département de la Justice. La modernisation du secteur de la Justice revêt donc des enjeux multidimensionnels auxquels le Pajm, les autres projets et activités en cours ou en perspective permettront de répondre», se réjouit Sanogo Aminata Mallé.
Notons par ailleurs que le Comité de pilotage joue un rôle essentiel au sein du Pajm. En effet, il est chargé d’en approuver l’orientation générale et les lignes d’action. Il contribue à la création d’une synergie entre les différentes actions initiées par le Mali et les partenaires techniques et financiers dans le cadre de la réforme du secteur de la Justice. Il sert d’espace de gestion partenariale du projet, et de cadre de coordination et d’information. L’atteinte des résultats attendus du Pajm est largement tributaire du bon fonctionnement du Comité de Pilotage.
Pour rappel, notons que la convention de financement du Pajm a été signée le 14 mai 2014 à Bamako pour une durée opérationnelle de 48 mois. Il s’agissait d’une réponse à l’appel lancé par le Mali, à travers la table ronde des amis du Mali, pour un soutien particulier à sa gouvernance, notamment pour un soutien structurant à la performance de la justice.
Ibrahim M.GUEYE