Son objectif était d’aboutir à la finalisation d’un instrument de base de référence pour tous les acteurs soucieux de systématiser la prise en compte des droits et besoins spécifiques des femmes et des filles dans les processus de paix, de réconciliation et de reconstruction à venir.
La Chargé de Programmes d’ONU FEMMES, Mme Awa Djiré, à l’ouverture des travaux, rappellera que le 1er Plan national avait été élaboré en 2011, donc avant l’éclatement de la crise qu’a connue notre pays. D’où l’importance pour le Mali de disposer d’un Plan d’actions national actualisé, qui permettra au ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille de mieux impulser et de bien coordonner les actions pertinentes en matière paix et sécurité pour les femmes à tous les niveaux.
Quant à Mme le Chef de Cabinet du ministère, représentant Mme Sangaré Oumou Ba, elle affirmera que cette session constituait une plate-forme idéale de rencontre et de partage d’expériences sur la Résolution 1325. Mme Fadima Maïga soulignera qu’il s’agit d’accentuer la participation des femmes à l’édification de la paix dans notre pays et de prendre en compte leurs besoins spécifiques dans le processus de paix, de sécurité et de reconstruction post-crise.
La formulation du Plan d’actions 2015 – 2017 a permis, à l’issue des trois jours d’atelier, de dégager ou de réorienter les grands axes d’intervention, de recenser les activités prioritaires, d’élaborer les stratégies et d’identifier les acteurs-clés pour la mise en œuvre. Ce qui était d’autant plus nécessaire que la crise de 2012 a vu se produire nombre d’abus nouveaux, comme les viols collectifs, les flagellations, les mutilations, entrainant l’exode ou le déplacement de beaucoup de femmes et d’enfants.
Rappelons que le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies a adopté en 2000 la Résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité. Les Nations Unies reconnaissent ainsi la nécessité de tenir compte de la perspective genre à tous les niveaux du traitement des conflits et de la recherche de la paix. Ce fut historique, car la participation des femmes à la gestion et la prévention des crises, ainsi que dans les contextes de conflit et de post-conflit n’avait jamais été prônée, alors qu’elles sont souvent les principales victimes.
Selon la Résolution 1325, les femmes doivent participer, sur le même pied d’égalité que les hommes, aux processus de paix et bénéficier de ses dividendes. Des Résolutions, les Résolutions 1820, 1889, 1960, 2106 et 2122 ont également été adoptées par l’ONU, pour renforcer la participation des femmes aux différentes étapes dans les périodes de conflit et de post-conflit.
Afin de garantir leur mise en œuvre, le Mali a adopté en décembre 2011 un Plan d’actions national qui couvrait la période 2012 – 2014 et portait sur la prévention des conflits et des violences basées sur le genre; la protection et la réhabilitation des victimes; la participation et la représentation; la promotion du genre et de la femme et la coordination et le suivi-évaluation des activités.
Des actions ont été menées, mais sans mécanisme de coordination, ni de suivi de la mise en œuvre. Ce sont ces lacunes qui viennent d’être comblées.
Ramata Diaouré