Tenu du 3 au 28 mars dernier à Génève, le Conseil des droits de l’Homme des nations unies a enregistré la présence d’une centaine de délégations venues du monde entier. Celle du Mali, composée de 4 personnes, était conduite par Me Mohamed Ali Bathily, ministre de la Justice. C’était le lieu privilégié pour Me Bathily de faire le constat des violations des droits de l’homme faites dans notre pays, des progrès réalisés par le Mali dans la défense des droits de l’homme et de réaffirmer l’engagement du pays dans cette lutte.
Crée en mars 2006 par l’Assemblée générale de l’Onu pour aborder les situations de violation des droits de l’homme et d’émettre des recommandations à leur encontre, le conseil des droits de l’Homme des nations unies (CDH) a été le lieu privilégié pour le ministre de la Justice, Mohamed Bathily, pour faire le point des graves atteintes aux droits de l’homme perpétrées dans notre pays durant la crise multidimensionnelle.
Selon le minsitre, la crise qui a sévi dans notre pays ‘‘a entrainé des violations graves des droits de l’homme parmi lesquelles les disparitions forcées, les exécutions sommaires, les viols et violences sexuelles, les tortures et traitements cruels inhumains et dégradants ainsi que les amputations et mutilations des saccages de mausolées et des biens culturels”. Par conséquent, le gouvernement malien est forcement interpellé par ces actes gravissimes qui heurtent la conscience humaine, a indiqué Me Bathily.
Me Bathily a, par ailleurs rappelé les progrès faits par notre pays dans la lutte contre l’impunité et la défense des droits de l’homme. Il a souligné que six mois après la mise en place du gouvernement au Mali, le système judiciaire a fait des avancées significatives dans la lutte contre l’impunité. Il s’agit entre autres des poursuites engagées contre les crimes de disparitions forcées des soldats suite aux affrontements du 30 avril, du redéploiement progressif des services judiciaires de la police et de la gendermérie dans les régions du nord et la reforme du secteur de la Justice qu’exige la consolidation de la paix et le redressement de l’Etat de droit.
A en croire le Ministre, ” la reforme systémique de la justice intégrera en grande partie le contrat de transparence entre les membres de la famille judiciaire, la société civile et le secteur privé…elle vise à faciliter l’accès à la justice et la saine distribution de la justice “. Il a également souligné que la Loi no2012-025 de juillet 2012 portant indemnisation des victimes de la rébellion du 17 janvier 2012 a été votée par l’AN et le decret est en cours d’élaboration.
A la tribune du CDH, le ministre de la justice a en outre réaffirmé l’engagement des autorités maliennes à lutter contre l’impunité qui a longtemps mis à mal notre pays. Pour ce faire, les auteurs des crimes commis doivent répondre de leurs actes. Il a affirmé que ” la mise en place des cellules d’appui aux poursuites judiciaires permettront de faire avancer les dossiers qui sont en instance par le traitement diligent et efficient des cas de violations graves des droits de l’homme portés à l’attention des services judiciaires “.
Par ailleurs, il est prévu l’ouverture dans les jours à venir du tribunal militaire à Mopti qui sera chargé des crimes commis par les forces armées. La mise à niveau et la formation des magistrats militaires et d’une cinquantaine de greffiers sont en cours à cet effet. L’œuvre de reconciliation amorcée par le Mali, après la grave crise, ne saurait être effective si le gouvernement ferme les yeux sur la situation des femmes, enfants et autres victimes de violences, d’agressions et /ou de sévices sexuels. La situation des réfugiés qui vivent dans l’extrême précarité n’est pas en moins.
Aboubacar DICKO