Le mercredi 1er août, l’UNICEF, en partenariat avec la Commission nationale de la Campagne internationale de lutte contre les mines et les armes à sous-munition, a organisé, à la Maison de la presse, une session de briefing des médias sur la prévention des dangers des engins explosifs à l’endroit du Réseau des journalistes pour la sécurité et le développement en Afrique de l’Ouest (RJSDAO). Cette formation intervient à l’occasion du deuxième anniversaire de l’entrée en vigueur de la Convention sur les armes à sous-munitions ratifiée par le Mali le 30 juin 2010.
Les enfants et leurs familles restent exposés aux risques des munitions non explosées à la suite du conflit dans le Nord. Cette situation appelle à une sensibilisation générale sur les dangers de tels engins. D’où l’organisation de cette rencontre avec les médias qui a été une occasion de lancer officiellement la campagne Education aux risques des mines (ERM). Le représentant de l’UNICEF au Mali, Théophane Nikyema, a débuté son intervention par ces propos émouvants : « Tombouctou, 8 avril 2012. Ceux d’entre vous qui étiez là s’en souviennent sans doute comme si c’était hier. C’était l’émoi. Trois enfants âgés de 9 à 15 ans, qui jouaient et manipulaient des restes d’explosifs de guerre, sont victimes d’un grave accident. Ils étaient loin de s’imaginer qu’ils s’amusaient avec un engin dangereux. Deux d’entre eux y ont laissé leur jeune vie pleine de rêves d’enfants. Le troisième, grièvement blessé, s’en est sorti sans une jambe et un bras. A Gao, c’est un homme qui a été tué accidentellement par une grenade qu’il manipulait sans savoir ce que c’était. A Kidal, 3 garçons de 8 à 11 ans ont été blessés par un objet explosif ramassé dans la rue »
Selon lui, l’UNICEF, par le biais de ses partenaires opérant dans les régions Nord du Mali, a recensé 27 accidents similaires depuis le mois de mars de cette année, causant 42 victimes dont la moitié sont des enfants. Il ajoute que le Mali est en train de découvrir la dure réalité des conflits armés. « Là où il y a des combats, il y a toujours des Restes d’explosifs de guerre (REG) susceptibles de faire des dégâts, même longtemps après la fin du conflit », informe-t-il. Tout en insistant sur la protection des enfants contre la menace des mutilations ou la mort par REG, le représentant de l’UNICEF a apprécié le fait que les conventions internationales, comme celle d’Ottawa contre les mines anti personnelles sont un outil important de renfort du droit international humanitaire. Et à ce jour, 160 pays ont adhéré en tant qu’Etats parties à la Convention d’Ottawa. Selon lui, aujourd’hui, 111 pays y ont adhéré et 75 sont des Etats parties à la Convention sur les munitions en grappes et son organisation se dit heureuse de voir notre pays à l’avant-garde pour le soutien à l’adoption de ces conventions.
Le représentant du ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Mahamadou Keïta, a souligné les Etats et les organisations non gouvernementales se sont organisées pour mieux lutter contre les dangers que représentent les mines et les armes à sous-munitions, enhardis par les encouragements contenus dans les résolutions des Nations Unies. Auparavant, le président du Réseau des journalistes pour la sécurité et le développement en Afrique de l’Ouest (RJSDAO), Amadou Maïga, dira que les mines à sous-munitions sont un danger pour tout le monde. Il e enfin rappelé que les objectifs de son réseau sont la formation, la sensibilisation, la promotion des textes sur les droits humains et la veille de l’environnement sécuritaire des journalistes.
Salimata Fofana