Migrations : L’AME s’inquiète de la transformation des antennes d’accueil des Maliens de l’extérieur en postes de gendarmes de l’UE

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L’Association malienne des expulsés a animé une conférence de presse mardi dernier à son siège à Doumazana. Les animateurs de ladite conférence ont révélé que de janvier à mars 2016, 819 Maliens ont été soit expulsés, refoulés et soit rapatriés. Mais aussi, ils s’inquiètent que les antennes d’accueil, d’information et d’orientation des Maliens ne soient transformées en postes de gendarmes de l’Union européenne dans notre pays.

Le phénomène migratoire est devenu plus préoccupant depuis que les Syriens, fuyant la guerre dans leur pays, ont pris d’assaut les frontières des pays de l’Union européenne (UE). Et il ne passe un jour sans que les autorités européennes ne se réunissent pour trouver une solution à ce phénomène devenu un casse-tête pour le monde entier.

Dans la recherche de remède à ce problème, les Africains estiment que les dirigeants européens appliquent la politique de deux poids deux mesures. C’est face à cette situation que l’Association malienne des expulsés (AME) est montée au créneau pour dénoncer le traitement discriminatoire entre les migrants asiatiques et africains.

Le président de l’AME, Ousmane Diarra, a dénoncé avec véhémence que la politique européenne sur la migration  durcit l’entrée des migrants en Europe qui refuse d’accorder l’asile aux Africains et au même moment accueille les migrants syriens. Il ajoute que derrière ce traitement discriminatoire dans le choix de ceux qui doivent entrer en Europe se cachent les enjeux économiques et racistes.

Le président Diarra est inquiet face à la collaboration entre les dirigeants européens et africains. Cette collaboration, selon lui, se traduira par la violation de la libre circulation des personnes et des biens. Il explique son inquiétude par la mise à la disposition de notre pays de 6 milliards de FCFA pour freiner la migration malienne.

Il se dit consterné par la création des antennes d’accueil, d’information et d’orientation des Maliens de l’extérieur mais aussi du centre d’accueil, de formation professionnelle et d’orientation des migrants à Agadez.

Selon lui, il y a un risque que ces antennes se transforment en postes de gendarmes de l’UE pour entraver la libre circulation des personnes et de leurs biens. Le président de l’AME pense que le Frontex s’est déplace au Mali avec la création d’une structure dite de contrôle au niveau de l’aéroport international Modibo Keïta. S’agissant du centre de Agadez, il craint de la remise en cause de la libre circulation dans l’espace ouest africain.

Mme Doumbia Souadou Touré, chargée de plaidoyer à l’AME, a dressé le tableau noir des expulsions, des refoulements et des rapatriements entre janvier et mars 2016. Selon elle, ils sont 819 Maliens à subir ce triste sort. Quant à Mamadou Konaté, juriste de l’AME, il dira que nous assistons présentement à la violation des droits des migrants.

Y.S

 

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