Migration : Une politique nationale en gestation

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Le Centre international de conférences de Bamako a abrité lundi l’atelier de restitution des résultats des concertations nationales et internationales sur le document de la politique nationale de migration.

La cérémonie d’ouverture de cet atelier, organisé grâce à l’appui technique et financier du Centre d’information et de gestion des migrants (CIGEM), était présidée par le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, Badara Aliou Macalou. Riche d’une quinzaine de pages, le document est un avant-projet du document de la politique nationale de la migration. Il a fait l’objet de plusieurs échanges depuis le début de l’année, notamment dans le district de Bamako, les 8 régions et à l’extérieur du pays (Abidjan, Libreville et Paris). Il a été élaboré par l’ancien ministre de l’Administration territoriale, Ousmane Sy, et la consultante, Andréa Gallinas.

L’atelier entre donc dans le cadre du processus de validation de la nouvelle politique nationale de migration. Le document retient que la migration tient d’une culture de mobilité profondément ancrée dans les pratiques socioculturelles des populations maliennes, bien que les motivations aient beaucoup évolué. Le Mali qui était un pays de départ est devenu, depuis plusieurs années un pays, de transit intense vers l’Europe de l’ouest par l’Afrique du nord, mais surtout un pays de destination pour de nombreux africains qui viennent s’installer pour travailler. Le document confirme que depuis l’avènement de la démocratie, les autorités nationales ont manifesté une forte volonté politique de gestion du phénomène migratoire. Cette volonté s’est concrétisée par de nombreuses actions qui sont malheureusement restées isolées les unes des autres.

Ainsi le cadre institutionnel de gestion du phénomène migratoire est assez bien fourni et de nombreux accords régionaux relatifs à la migration ont été ratifiés même s’ils sont peu suivis. Cependant, ces efforts n’ont pas encore permis d’intégrer la mobilité humaine comme un élément de la stratégie de développement du pays. De nombreuses structures gouvernementales ont été créées mais leurs mandats respectifs demandent à être précisés, harmonisés et complétés.

Le document souligne que les migrants maliens sont nombreux dans le monde, mais qu’ils ont le sentiment d’être très peu protégés et sécurisés. Cette diaspora de plus en plus nombreuse et compétente, demande à jouer un rôle majeur dans les politiques de développement du pays. Ousmane Sy et Andréa Gallinas ont retracé le contexte, les défis, le processus, les éléments de cadrage de la politique nationale de migration. En termes de contexte, ils évoquent l’ancrage traditionnel de la migration dans toutes les cultures de notre pays et mettent l’accent sur les changements qui affectent nos compatriotes de l’extérieur à telle enseigne que certains nourrissent le sentiment que l’Etat malien ne s’occupe pas d’eux. Au chapitre des défis, le document cite, entre autres, la pauvreté, la jeunesse de la population malienne, la dégradation de l’environnement et des ressources, la faible qualification des migrants maliens, la féminisation de la migration. Tous ces défis justifient l’élaboration d’une politique nationale de migration. Le ministre Badara Aliou Macalou a félicité les experts pour le travail abattu et rappelé tout l’intérêt que les pouvoirs publics accordent aux questions migratoires et particulièrement au document en cours d’élaboration.

mercredi 12 octobre 2011

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