Migration : Les jeunes soninkés face aux conséquences du mariage à distance

5
jeunes soninkés

Au Mali et ailleurs, le soninké se singularise par son goût pour migration. Cependant, le phénomène de la migration n’est pas sans conséquences du point de vue familial surtout quand les migrants sont appelés à se marier et à fonder une famille. Cette situation a été au centre d’une conférence-débats initiée, Samedi 13 octobre, par l’Association des Etudiants Soninké et Sympathisants (AESM-SUNPU-KAFA).

Au Mali l’écrasante majorité des candidats à l’immigration sont des jeunes soninkés. Ils sont nombreux ces jeunes qui se rendent à l’étranger en laissant derrière eux leurs femmes des années durant. En situation irrégulière à l’étranger, ces jeunes y passent cinq  à  dix ans sans retourner au bercail.   Pendant ce temps, la femme restée au bercail, endure toutes sortes de difficultés.

Puisque le mariage a horreur du vide, il n’est pas rare  que des femmes mariées se retrouvent avec enfants en absence de leur mari. Toutes choses qui constituent source de problèmes dans certains foyers.

La pratique des mariages à distance cause plus de dégâts que de bien dans les milieux soninké. C’est pourquoi les jeunes universitaires réunis en association soninkés ont décidé d’approfondir la réflexion sur cette problématique.

«Cette rencontre est un cadre pour évoquer les difficultés que ces femmes de migrants vivent au sein de la belle famille, ainsi que  les contraintes et les soupçons  les menaces qui pèsent sur elles. C’est aussi le lieu de démontrer que cette pratique a atteint ses limites et que les migrants doivent envisager de ramener leurs femmes là où ils résident. Les conditions de vie sont devenues plus difficiles et les mariages à distance deviennent préjudiciables pour la société. Ces femmes rencontrent beaucoup de difficultés car elles sont mariées et en  même temps célibataires. Il y a des cas extrêmes chez les soninké, surtout quand des enfants  naissent de ces mariages à distance » a expliqué Dr Fodié Tandji, enseignant chercheur à l’université de Bamako.

Il est certain que les accros de l’aventure ne trouvent pas chez eux, ce qu’ils trouvent chez autrui. Cependant,  l’arbre ne doit pas cacher la forêt, ces pratiques doivent cesser pour permettre aux victimes de jouir pleinement de leurs foyers. Certains migrants pensent aussi qu’en amenant leurs femmes où ils résident, qu’il y aura un manque à gagner. Donc ils préfèrent laisser leurs femmes dans les difficultés pendant des années.

Pour Kaba Diawara, président d’honneur de l’association,  c’est une manière d’offrir la garantie aux parents qu’ils enverront de l’argent dans la famille.

Selon le président de l’AESM-SUNPU-KAFA, monsieur Soukouna,  c’est un phénomène qu’il faut endiguer en créant des services ou entreprises pour maintenir les jeunes sur place. Il poursuit en rappelant que l’association a été créée en 2005 et a pour objectif la promotion de la langue et la culture Soninké. C’est pourquoi, l’association a pris le devant  en suscitant le débat sur le phénomène des mariages à distance qui constitue, aujourd’hui, un point noir de la culture soninké.

Youssouf GOITA

Source: Le Serment du Mali

Commentaires via Facebook :

5 COMMENTAIRES

  1. Ce problème est globalement un problème régionale qu’ethnique. Le phénomène n’existe que dans la région de Kayes. Je suis moi même soninké originaire de la région de Ségou, du Cercle de Barouéli, ville soninké à plus de 90%. Nous pratiquons l’immigration en bon soninké mais aucune famille n’accepte une séparation hors norme entre les époux.
    La durée de cette séparation’est même codifiée par la religion musulmane.
    Les conséquences de cette mauvaise pratique par les soninkés de la région de Kayes sont terribles pour tout le monde, en particulier:
    – pour les épouses qui sont poussées à s’adonner à des choses interdites,
    – idem pour les maris,
    – pour les enfants qui ne reçoivent pas une bonne éducation, à cause de l’absence des pères,
    – pour l’état qui se retrouve avec une jeunesse dont l’éducation et la culture laissent à désirer.

    La question que je pose depuis des années sans réponse est la suivante:
    – comment réconcilier une telle pratique (absurde et honteuse) et la religion musulmane qui la condamne. Pour une population qui se veut plus musulmane que tout le monde, il y a là une contradiction flagrante qui déplaît à coup sûr au tout puissant Allah (S.W.)

  2. 😊LA FEMME EST PRISE EN OTAGE! UNE PROPRIETE FAMILIALE! ET SI LE MARIE DURE ALORS ON QUE LE PERE DE LA GRANDE FAMILLE DEMANDE AUX FRERES DE FAIRE PRODUIRE LA DESCENDANCE A L IMIGRE MARIE EN SON ABSENCE!😊

    😊👤LES COUSINS SARAKOLES! MALINS! AFFINES! EXTREMES! MANIPULATEURS DEPUIS OUAGADOU! VOILA UNE AUTRE PARTIE MYSTERIEUSE DU MALI👤😊

  3. ” … . Certains migrants pensent aussi qu’en amenant leurs femmes où ils résident, qu’il y aura un manque à gagner. Donc ils préfèrent laisser leurs femmes dans les difficultés pendant des années…
    … , c’est une manière d’offrir la garantie aux parents qu’ils enverront de l’argent dans la famille… ” … /// …
    :
    Je ne sais pas comment ça se passe dans les autres pays d’accueil des migrants… Mais en Europe en général et France surtout, l’un des obstacles ( et il est de taille ) au regroupement familial, c’est d’abord pour le conjoint, de trouver un logement pour lui et sa famille qu’il veut faire venir avec lui… Quand dans les années 1950-1960 au début de la migration Africaine en Europe. Le pays d’accueil a construit des logements, des foyers uniquement pour les travailleurs hommes célibataires. Ils n’ont pas tenu compte, qu’un migrant peut vouloir fonder une famille et vouloir vivre avec sa famille sur son lieu de résidence. C’est donc le parcours du combattant, dès qu’un migrant se met en quête de logement pour faire venir sa femme. La grande majorité des migrants n’essaient même pas… C’est trop de tracas.
    L’autre difficulté est qu’il doit envoyer une partie de ses revenus à la famille au pays. Alors qu’il lui faut en garder suffisamment de quoi faire face à ses propres besoins dans le pays d’accueil. L’immigré vit physiquement dans son pays d’accueil, mais ” la tête toujours au pays d’origine ” en pensant à sa famille…
    Vivement que le Mali se développe… Que les Maliens puissent gagner et vivre dignement leur vie dans leur pays.
    Vivement le Mali pour nous tous.

  4. ” … . Certains migrants pensent aussi qu’en amenant leurs femmes où ils résident, qu’il y aura un manque à gagner. Donc ils préfèrent laisser leurs femmes dans les difficultés pendant des années…
    … , c’est une manière d’offrir la garantie aux parents qu’ils enverront de l’argent dans la famille… ” … /// …
    :
    Je ne sais pas comment ça se passe dans les autres d’accueil des migrants… Mais en Europe en général et France surtout, l’un des obstacles ( et il est de taille ) au regroupement familial, c’est d’abord pour le conjoint, de trouver un logement pour lui et sa famille qu’il veut faire venir avec lui… Quand dans les années 1950-1960 au début de la migration Africaine en Europe. Le pays d’accueil a construit des logements, des foyers uniquement pour les travailleurs hommes célibataires. Ils n’ont pas tenu compte, qu’un migrant peut vouloir fonder une famille et vouloir vivre avec sa famille sur son lieu de résidence. C’est donc le parcours du combattant, dès qu’un migrant se met en quête de logement pour faire venir sa femme. La grande majorité des migrants n’essaient même pas… C’est trop de tracas.
    L’autre difficulté est qu’il doit envoyer une partie de ses revenus à la famille au pays. Alors qu’il lui faut en garder suffisamment de quoi faire face à ses propres besoins dans le pays d’accueil. L’immigré vit physiquement dans son pays d’accueil, mais ” la tête toujours au pays d’origine ” en pensant à sa famille…
    Vivement que le Mali se développe… Que les Maliens puissent gagner et vivre dignement leur vie dans leur pays.
    Vivement le Mali pour nous tous.

    • Bonsoir
      La Chine n’a pas des désires de domination et de guerres comme ces Atlantistes, sinon ils l’auraient déjà fait (Si ils auraient fait , ils auraient été maître d’un gigantesque empire plus grand que l’aurait été la GB mais ils ne l’ont pas fait!)
      Tout ce que veut la Chine c’est continuer de vivre son histoire. Ses relations sont basées sur la solidarité et non sur la charité. Bref la Chine n’a aucune intention d’inculquer la civilisation Chinoise à qui que ce soit, mais le développement des échanges, un partenaire traitant d’égal à égal!

Comments are closed.