Micro-trottoir sur l’expulsion de Joël Meyer : Les Bamakois s’expriment

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Depuis l’expulsion de l’ambassadeur de la France du Mali, les avis divergent sur les réseaux sociaux et dans les grins. Nous avons recueilli quelques témoignages de Bamakois.

Yéhia Ag Agaly (bibliothécaire) :

 « Je n’ai pas personnellement aimé qu’on en arrive jusqu’à l’expulsion de l’ambassadeur de France. J’aurais voulu une convocation pour explication et avertissement. C’est avant tout un pays qui nous a sauvé en 2012 et qui a déployé des moyens conséquents pour notre sécurité, quoique contestée. Aujourd’hui, il est nécessaire de savoir si nos autorités ont les moyens de leur politique. Je suggérerais à nos autorités et aux Français de mettre un peu d’eau dans leur vin. Cette situation ne grandit personne. Trouvons une solution dans le respect et l’entente».

Hadiaratou Togo (étudiante en journalisme)

« Je trouve qu’il faut vite trouver un compromis, car les relations diplomatiques sont très importantes».

Oumar Traoré (étudiant)

« Franchement, je suis attristé. En faisant cela, le gouvernement de transition aura réussi à unir contre lui toute la classe politique française, mais aussi ses soutiens naturels. C’est-à-dire les Maliens ou Africains qui vivent en France puisque cette expulsion va mettre dans une situation inconfortable tous ceux qui seront tentés de soutenir la transition ».

Abdoul Aziz Touré (géographe/activiste) :

« Quand tu qualifies quelqu’un d’irresponsable et d’illégitime, c’est que tu ne reconnais pas sa légalité donc il n’y a pas un accord qui vous lie. Si vous êtes un Etat légal, vous ne pouvez pas travailler avec un Etat illégal. C’est aussi simple que ça. Donc, si la France clarifie sa position, reconnaît la légalité et la légitimité des autorités maliennes, en ce moment nous pouvons travailler ensemble. Les nations doivent se traiter d’égale à égale».

Boureima Soulo (journaliste)

« Pour moi, les ministres français des Armées et celui des Affaires étrangères ont insulté nos autorités de la transition. Nos autorités en retour ont insulté aussi leurs homologues. Le porte-parole du gouvernement a demandé à la ministre des Armées de se taire. Le ministre des Affaires étrangères a fait de même. Aujourd’hui, les autorités de transition ont cultivé le sentiment anti-français depuis la chute d’IBK».

Drissa Coulibaly (professeur en philosophie) :

 « Je trouve que c’est une décision nationaliste qui veut montrer sans doute au peuple malien et à la communauté internationale que le Mali est un Etat souverain. Parce qu’il ne faut pas oublier aussi le jeu de la France contre le Mali. La France est en train de mobiliser le monde entier sans exception contre le Mali. Cette expulsion est une manière pour les autorités actuelles de se faire respecter».

Issa Maïga (chirurgien)

« L’expulsion de l’ambassadeur français de notre pays est un acte qui était plus que nécessaire. Il s’agit d’une décision que nous saluons. Nos autorités agissent en droite ligne des aspirations du peuple malien. On se sent en phase avec leurs visions. On sent que les autorités ont la même vision que le peuple malien aujourd’hui et agissent dans ce sens-là. Les autorités françaises doivent saisir cette expulsion de leur ambassadeur et prendre cela comme une sommation afin de pouvoir revenir à de meilleurs sentiments et à la raison au lieu de mettre la pression et à faire du terrorisme politique et diplomatique ».

 

Propos recueillis par 

Ousmane Mahamane

 

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