Le Mali célèbre le dimanche 6 février à Bougouni, la Journée internationale « Tolérance zéro » aux mutilations génitales féminines/excision (MGF/E) sur fond de la forte persistance des pratiques préjudiciables aux filles dont l’excision. « La tendance risque de s’aggraver, du fait de l’impact de la Covid-19 et l’insécurité qui affectent le continent », selon le Programme national pour l’abandon des violences basées sur le genre.
Les mutilations génitales féminines/excision (MGF/E), mariages d’enfants, l’exploitation économique, la servitude ou encore le gavage persistent encore de manière « alarmante » au Mali. Selon la sixième Enquête démographique et de Santé, (EDSM-VI) 2018, 73 % des filles de 0-14 ans et 89 % des femmes de 15-49 ans ont été excisées.
Le rapport souligne que 76 % des filles ont subi les MGF/E avant l’âge de 5 ans. Un autre fait inquiète encore les associations de promotion et des protections des droits des filles et des femmes dans le rapport.
« Plus de 73 % des femmes et hommes de 15-49 ans pensent que la pratique de l’excision doit continuer. Ce, malgré que la pratique ait des conséquences graves sur la santé sexuelle et reproductive des futures adolescentes et femmes », relève rapport de l’EDSM-VI.
« Cette tendance risque de s’aggraver, du fait de l‘impact de la pandémie du Covid-19, des disparités et inégalités sociales, de l’insécurité alimentaire, des crises humanitaires et conflits, des changements climatiques, et de l’insécurité qui affectent le continent », a alerté le Programme national pour l’abandon des violences basées sur le genre dans une note technique.
C’est dans ce climat préoccupant que sera célébrée au Mali, ce dimanche 6 février à Bougouni, la Journée internationale « tolérance zéro » aux mutilations génitales féminines (MGF/E).
Le thème national choisi est: « Accélérer les actions pour mettre fin aux mutilations génitales féminines au Mali ».
Sous la coordination du ministère la Promotion de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, le Programme national pour l’abandon des violences basées sur le genre veut, à travers cette Journée, informer et sensibiliser davantage les populations, les leaders et les décideurs sur les diverses conséquences des MGF/E en vue de trouver des réponses nationales et endogènes contre la pratique au Mali.
La journée vise également à informer les communautés sur les services de prise en charge des MGF/E.
Kadiatou Mouyi Doumbia