Mesures prises par la Cedeao : Les citoyens se prononcent sur l’embargo

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Depuis le 22 mars dernier la Cedeao ne cesse de demander à la junte de quitter les lieux sans quoi des mesures et sanctions sont envisagées contre le Mali. C’est donc dans cette dynamique, que les Chefs des Etats-membres de la Cedeao ont décidé, lors de leur rencontre à Dakar le 2 Avril dernier, de mettre un embargo économique, financier et diplomatique sur le Mali. Qu’en pensent les Maliens ?

 

Moussa Doumbia domicilié, à Lafiabougou : Tout d’abord, je souhaite que nous restions unis car le vrai problème n’est pas cet embargo qui a été imposé aux Maliens par la Cedeao, mais plutôt le problème de notre septentrion qui se trouve actuellement sous contrôle des rebelles. Pour l’embargo, comme j’ai eu à le dire tantôt, si nous restons soudés et unis, nous pouvons surmonter la situation. J’avoue également que la décision que vient de prendre la Cedeao est impartiale car il y a eu récemment un cas similaire au Niger, où le militaire qui a fait le coup d’état a assuré une transition et avant de partir. Je me demande donc pourquoi la Cedeao sanctionne le Mali? Ou parce que c’est le Mali? Mais dans tous les cas, cette décision n’est vraiment pas correcte. Mais néanmoins, on ne se plaint pas et nous pourrons surmonter la situation si nous restons soudés et unis. L’histoire en parlera. Pour finir avec mes mots, je tiens à faire une recommandation en demandant aux Maliens de ne pas nous rendre nous-mêmes la vie difficile et chère. Dans ce cas, nous surmonterons les épreuves. Que chacun reste soi-même et cela ira.

 

Amadou Aya, secrétaire politique du parti Yéléma : L’embargo qui vient d’être imposé par l’ensemble des Chefs d’Etat de la Cedeao sur le Mali est une décision à laquelle on ne s’attendait pas parce que qu’après le communiqué du Cnrdre, en présence du ministre des Affaires étrangères du Faso, représentant son président de la République, médiateur de cette crise du Mali, nous avions pris espoir. Un embargo pour un pays qui est totalement enclavé a de lourdes conséquences, non seulement sur l’économie, mais aussi sur la vie sociale du pays.

C’est une décision qui est tombée, douloureuse. Elle a beaucoup de conséquences pour le pays qui est fragilisé par une crise politique sans précédant, une crise sécuritaire, alimentaire et militaire car nous le savons tous, les 2/3 du pays étant sous occupation des rebelles donc, l’intégrité du pays est aujourd’hui atteinte.

Le peuple malien ne mérite pas cet embargo et n’avait pas besoin de ça. Ce que je peux dire, c’est d’en appeler encore à la compréhension des chefs d’Etat de la Cedeao pour que les Maliens ne souffrent pas encore parce que nous avons tant souffert et nous continuons à souffrir. L’embargo ne fera qu’aggraver les souffrances des Maliens. C’est donc cet appel que j’ai à lancer à la communauté internationale et à la Cedeao, afin qu’ils reviennent rapidement vers une solution de sortie de crise, que les gens ne restent pas sur leurs positions. La junte, plus précisément le Cnrdre a fait une ouverture, les partis politiques dans une grande majorité aujourd’hui ont fait une proposition de sortie de crise, pour trouver une solution malienne, africaine. Je demande encore à la Cedeao d’accompagner cette solution malienne.

 

Troisième adjoint au maire de la commune IV : En tant que gestionnaire de la collectivité, nous avons fait le tour ce matin, pour voir l’impact de cet embargo dans notre commune.  Mais, nous avons quand-même remarqué que les stations services sont prises en otage par les automobilistes, chacun voulant  sûrement se faire un stock.

Au niveau également des marchés, je reconnais que les prix n’ont pas encore changé, mais j’en suis sûr, ça risque de faire de l’influence sur les prix et c’est le constat que nous avons pu faire ce matin.

 

Samuel Diarra 1er adjoint au maire de la commune IV : L’embargo va certainement jouer sur le fonctionnement du pays et sur la marmite des ménagères. On a déjà remarqué que les stations sont envahies par les automobilistes et les motocyclistes et ccela veut dire que ça commence à faire des effets.

Notre souhait, n’est pas que cette sanction soit imposée sur notre pays, parce que ce n’est pas du tout bon pour les conditions de vie des populations. Nous sommes dans une situation où il faut qu’on sorte, alors sortir de cette crise, veut dire revenir à l’ordre constitutionnel normal et c’est ce qui est recherché. C’est la voie adopter par la Cedeao et nous sommes au regret de constater que nous avons été sanctionnés par l’organisation régionale.

 

Sory Ibrahim Camara, Officier d’Etat Civil Sébénicoro II : Je pense que c’est regrettable de voir cette sanction de la part de la Cedeao à l’égard du Mali. La Cedeao qui est une organisation régionale, a pris cette décision par rapport aux textes qui régissent l’organisation.

Je crains fort que la crise ne soit pas sous-tendue par d’autres raisons qui peuvent être vraiment déplorables, mais ce n’est pas aussi le moment que les amis du Mali abandonnent notre pays en temps de crise. Nous demandons alors à  ce que la Cedeao soit flexible par rapport à la sanction parce que, du moment que le chef de la junte a dit qu’il va revoir son calendrier et qu’il a reculé par rapport à la pression de la Cedeao. Donc, je pense que, d’un moment à l’autre, la sanction peut être levée, sinon ça va être dur pour les populations qui n’ont rien fait, qui ne sont pas responsables de cette crise. Mais malheureusement, la sanction ne va pas à l’égard de la junte, mais plutôt à la population qui va peiner à la place de la junte.

Alors s’ils peuvent avoir d’autres alternatives pour revoir la situation afin de résoudre cette crise, ça serait mieux pour la population malienne.

Seydou O.N’DIAYE

Bintou CAMARA

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