MENDICITE : Qu’est-ce qui pousse des gens à mendier ?

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Difficile d’épiloguer sur les facteurs encourageant la mendicité car il serait même utopique de le faire. Cela équivaudrait à accomplir les douze travaux d’Hercule.rn

La mendicité est vue par certains comme un phénomène sociologique. Elle fait partie de ces nombreuses pratiques tolérées par nos us et coutumes. La mauvaise interprétation que d’aucuns font de la religion musulmane pratiquée par 80 % de la population malienne en est l’un des facteurs encourageants.

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La religion musulmane comme toutes les autres religions monothéistes recommandent à leurs fidèles de donner l’aumône aux nécessiteux. « En donnant l’aumône aux pauvres, on en donne à Dieu qui pardonnera tous vos péchés et vous paiera par conséquent au jour du Jugement dernier », expliquent des érudits du saint Coran, de la Bible et de la Torah, etc.

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Sur les préceptes des écritures saintes, certains ne cherchent plus loin. Le premier à demander l’aumône est le premier servi. Il y a un réconfort moral en cela pour certains des mécréants, qui pensent que c’est un geste qui les sauvera à l’au-delà. Ces derniers ne tiennent même plus compte des garde-fous ou du moins des précautions à prendre pour distinguer un vrai mendiant d’un vrai faux.

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Complicité passive

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Selon des prêcheurs, « seul l’individu qui ne peut assurer son quotidien a des excuses pour mendier ». Pourtant dans la pratique, des mendiants professionnels écument les rues de Bamako ou s’attroupent devant des feux de signalisation tous les jours au vu et au su de tous.

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A en croire un responsable de la direction nationale de l’action sociale, « en passant tous les matins et cela pendant un mois pour remettre un billet de 10 000 F CFA à une des vieilles mendiantes d’un feu tricolore, on trouvera la même personne sur place aussi longtemps que l’opération va durer ». Cela dénote de l’ancrage du phénomène dans notre société. Tout le monde devient en même temps complice passif du phénomène puisque chacun laisse faire en pensant que c’est bien normal.

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Cette complicité passive de la société est à l’origine de la persistance de la mendicité. Elle a tendance à devenir une véritable entreprise pour ses adeptes. Nos campagnes se vident de leurs bars valides, qui préfèrent s’installer dans les grandes villes.

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N’ayant aucune autre qualification, ces campagnards sous prétexte que l’hivernage n’a pas été bon, trouvent refuge dans la cité où ils jugent la nature plus clémente et les gens trop généreux. En demandant l’aumône, certains d’entre eux ne savent même pas prononcer le nom du bon Dieu. On sent que c’est juste pour avoir quelques piécettes qu’ils font ce métier.

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A l’instar de certains pays qui ont intégré dans leurs législations des mesures visant à réprimer les faux mendiants, les autorités nationales doivent en faire de même. Sinon, il ne reste qu’à voir des fonctionnaires franchir le Rubicon, si ce n’est déjà fait.

rnAbdrahamane Dicko

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