La célébration au Mali de l’édition 2013 de la Journée internationale des archives intervient dans un contexte où la problématique de sa conservation revêt un enjeu énorme. Le manque de locaux appropriés, l’insuffisance du personnel qualifié pour la gestion, la méconnaissance de la place et de la valeur des archives dans certains services, etc. constituent autant d’obstacles à surmonter. Aujourd’hui, les professionnels du secteur sont formels : il faut réussir le pari de la numérisation.
Décrété Journée internationale des archives, le 9 juin a été marqué au Mali par des activités diverses et variées, telles des communications sur des thèmes liés à l’importance et à la conservation des archives, l’exposition photos sur les archives du Mali, de la résistance anticoloniale à la création de la République du Mali en passant par le Soudan ou encore la période de l’Afrique occidentale française.
L’exposition photos a porté sur des images qui nous rappellent l’histoire du Soudan. Elle donne l’occasion au public de voir les gouverneurs qui se sont succédé au Soudan, d’apprécier le caractère architectural des anciens bâtiments coloniaux et quelques personnalités historiques et politiques à Koulouba.
La célébration de la Journée internationale des archives offre l’occasion aux professionnels du secteur, de par le monde, de promouvoir la cause des documents et des archives dans tous les pays pour signifier que la gestion efficiente des documents est une des conditions primordiales et essentielles de la bonne gouvernance, de la transparence et de la responsabilité.
Cette édition 2013 de la Journée des archives intervient au Mali dans un contexte de grands défis pour le secteur. Aujourd’hui, les archives au Mali ne sont pas logées à la bonne enseigne. Le pays manque de locaux appropriés, lorsque ceux-ci existent, l’insuffisance du personnel qualifié pour la gestion, la méconnaissance de la place et de la valeur des archives dans certains services, etc. restent des goulots d’étranglement.
Nécessité de numérisation
De tous les maux dont souffrent les archives du Mali, il existe l’insuffisance de personnel qualifié à la gestion et l’affectation des archivistes régulièrement recrutés à des services autres que les archives. Cet état de fait, explique Souleymane Bréhima Traoré est sans doute dû à la méconnaissance de la place et de la valeur des archives dans l’administration et a souhaité l’instauration d’une réglementation complète et rigide en matière d’archives.
Pourtant, explique le conseiller technique au secrétariat général du gouvernement, le Mali s’emploie activement à sauvegarder la mémoire nationale tant bien que mal. A travers la création de la direction nationale des archives et l’ouverture d’une filière de formation professionnalisant au métier du livre, des archives et de la documentation à l’Université de Bamako.
Les archives du Mali vont devoir songer à l’informatisation et à la numérisation de leurs documents. Les experts estiment que cela va nécessiter de gros moyens qui doivent être programmés au niveau du Budget spécial d’investissement. Mais pour le directeur national adjoint des archives, la nécessité s’impose au regard de son importance.
Interrogé par les journalistes en marge de la cérémonie d’ouverture, Seydou Diabaté estime que la meilleure réponse à la problématique de la conservation des archives nationales demeure la numérisation. Pour lui, cette approche permet non seulement de préserver la mémoire du pays, mais également favoriser la bonne gouvernance, la responsabilité et la transparence dans la gestion publique.
Issa Fakaba Sissoko