Pour réclamer la reprise immédiate des cours dans les écoles, le collectif des Associations Musulmanes du Mali, a tenu dans la soirée du vendredi 22 mars, un meeting sur l’esplanade de la Bourse du Travail. L’évènement a failli tourner au drame, n’eut été la promptitude des agents des forces de l’ordre et de sécurité déployés. Et pour cause, l’organisateur en chef de ce meeting, Mohamed Kimbiri, a été sauvé de justesse d’une agression physique d’une foule en colère.
Pris en tenaille par des manifestants, Mohamed Kimbiri, a fait environ une heure dans l’enceinte de la Bourse du Travail, sous la protection des éléments des forces de l’ordre.
En effet, la colère des manifestants contre lui, se justifie par deux raisons. La tenue d’un meeting en lieu et place d’une marche ainsi que le caractère apaisé de sa déclaration lors de ce meeting. Ces derniers pour la plupart, pensent que l’objet de la rencontre a été purement et simplement modifié, sinon biaisé sans raison valable.
« Je ne sortirais plus jamais à l’appel des musulmans pour une manifestation. Nous avons été trahis » s’indignait un jeune homme venu à cette manifestation. Tout comme lui, la quasi-totalité des manifestants soutenaient l’hypothèse d’une trahison.
D’ailleurs, certains murmuraient entre eux, que Kimbiri aurait pris de l’argent du pouvoir à la veille de cet évènement.
« Nous savons tous, ce qui s’est passé. Sinon pourquoi, transformer notre marche en ce maudit meeting » a déclaré un autre manifestant très en colère.
Déficit d’information ou crise de confiance vis-à-vis de Mohamed Kimbiri ? Celui là même qui traine sur sa tête plusieurs casquettes (religieux, politique et communicateur à la fois). Pour l’instant le flou demeure sur la vérité autour de cet évènement ?
En tout cas, Kimbiri dans sa déclaration n’était pas du tout en phase avec ses invités. Il n’a tenu en aucun moment de sa déclaration des propos que certains voudraient entendre de sa bouche contre le pouvoir et l’actuel Premier ministre. Un chef de gouvernement, que les affidés des associations musulmanes, voudraient entendre sa démission prônée par Kimbiri. Nenni, à la surprise générale des contestataires empilés devant l’esplanade de la Bourse du Travail, aucune demande de démission du PM n’a été prononcée par Mohamed Kimbiri. D’où la montée brusque de la tension à leur niveau.
S’agissant du bras de fer qui oppose le gouvernement aux syndicats des enseignants, le porte-parole du collectif des associations musulmanes, a rappelé que toute négociation implique un concept du donner et du recevoir. « S’arc-bouter sur une ligne rouge est suicidaire pour toutes les deux parties » a – t – il déclaré.
En plus, il a déploré la banalisation de la crise entre l’Etat et les syndicats sur une question d’intérêt national comme la situation scolaire pour des intérêts inavoués. L’éducation des enfants, dit-il, est un droit prioritaire par rapport aux postes ministériels et aux droits syndicaux.
Plus loin, M. Kimbiri, a dénoncé les comportements anti pédagogiques qui ternissent l’image de l’éducateur. A titre d’exemple, il a cité, le refus d’évaluer et la rétention de notes des apprenants.
Avant de terminer, il a invité toute la population du Mali, de l’intérieur comme de l’extérieur ainsi que toutes les bonnes volontés, à user de tous les moyens de droit afin que les élèves retrouvent le chemin de l’école.
« Si deux groupes de croyants se combattent, réconciliez-les ! Si l’un des deux groupes après avoir vu la vérité agresse l’autre et refuse la réconciliation, combattez celui qui a commis l’agression jusqu’à ce qu’il se conforme à la vérité. S’ils renoncent, rétablissez entre les deux parties une paix juste et agissez avec équité ! Allah aime ceux qui sont équitables » a-t-il tiré du saint Coran à la sourate 49 ( Al-Hu Jurat verset 9). Des propos, jugés, trop sages pour des manifestants qui voudraient rééditer un autre 22 mars lors de cette rencontre des associations musulmanes. Que Dieu sauve le Mali des esprits sataniques !
Par Moïse Keïta