Meeting du Haut Conseil Islamique du Mali : L’Imam Mahmoud Dicko, prodigue des conseils au président de la République Ibrahim Boubacar Keita

0
Mahmoud Dicko

Face aux dangers du conflit intercommunautaire qui planent sur notre pays, le Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM) a organisé un grand meeting d’informations et de sensibilisations. Une rencontre au terme de laquelle, les responsables ont formulé des recommandations qui s’articulent autour de cinq points à savoir : Une mission urgente du Haut Conseil Islamique du Mali avec les forces vives de la nation dans le delta central du Niger afin d’apaiser le climat social ; des actions de médiation et de réconciliation entre les communautés ; la mise en place d’un mécanisme national de prévention et de gestion des conflits ; une plus grande implication de l’Etat conformément à sa mission régalienne dans la protection des populations et de leurs biens sur l’ensemble du territoire national et la mise en place d’une politique efficace de communication afin d’éviter l’amalgame entre les auteurs des crimes et leur communauté ou leur religion.

Cette grande rencontre qui a mobilisé toutes les confessions religieuses s’est tenue, le dimanche 26 février 2017, au Palais de la Culture Amadou Hampathé Bah sous la présidence de l’Imam Mahmoud Dicko, président du Haut Conseil, en présence de Fodé Cissé, président des Imams du Mali ; Thierno Hady Oumar Thiam, vice-président au sein du Haut Conseil, non moins membre du groupement des leaders religieux. Trois grandes interventions ont marqué l’éclat de la rencontre qui s’est soldée par  des recommandations. L’interdiction de l’excision, les conflits intercommunautaires ont été entre autres des questions essentiellement abordées par les intervenants. En sa qualité de professeur d’Histoire et de Géographie, Thierno Hady Oumar Thiam, vice-président du Haut conseil islamique a fait un brillant exposé sur les dangers du conflit intercommunautaire. « Parmi vous ici présents qui peut dire qu’il est à 100% d’une quelconque ethnie ?». La réponse, sans nul doute a été « Personne ». C’était une façon pour lui d’expliquer au public que le peuple malien est un mélange de races et de brassage. « Si ton père est Keita, ta mère est Diallo. Si ta tante est Traoré, son mari est Touré. Si ta sœur est Coulibaly, tes neveux et nièces sont Diarra ainsi de suite, ainsi de suite. Nous sommes tous Maliens », a-t-il martelé.  Thiam continue dans son intervention en exprimant son inquiétude face à cette menace de conflits intercommunautaires.  Pour lui,  au-delà de toute considération religieuse et ethnique, nous n’avons que le Mali en commun. «Le Mali, c’est notre fierté et notre dignité.», affirme Thiam. Paraphrasant  un verset coranique, Thiam a expliqué que les répartitions du monde en nation sont les faits du Maitre du jour de la rétribution (ALLAH). Cela n’est pas fait pour qu’on se sépare ou s’entretue, mais plutôt pour qu’on se connaisse et se respecte. Les guerres dans la sous-région doivent nous servir de leçon. Le professeur n’a pas manqué d’expliquer comment les ethnies au Mali sont reparties de Kayes à Kidal. Il a cité presque toutes les ethnies au Mali et leur localité d’habitation. Prenant la parole, le président du Haut conseil Islamique du Mali,  l’Imam Mahmoud Dicko a tout d’abord commencé son intervention en faisant la bénédiction pour le Mali et le président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar  Keita, en qui jusqu’à présent, il fonde son espoir et à Dieu. IBK, plaide t-il, aime ce pays.  Connu pour son franc parlé, Dicko a également touché l’interdiction de l’excision que le gouvernement à travers le ministère de la justice veut faire par le vote d’une loi. Une décision qui a failli mettre le feu aux poudres n’eut été l’appel à la raison du président du Haut conseil, Imam Mahmoud Dicko. « Le complot orchestré par certaines grandes puissances pour étouffer la religion musulmane ne marchera pas INCHALLAH. Je demande à ceux qui veulent étouffer cette religion de passer à côté de cette pratique noble qu’est l’islam. Toutes les stratégies initiées par les ennemis ont échoué ». Pour lui, trois plans ont été élaborés A, B et C. Dicko qualifie le plan A comme la tentative de diviser le pays. Heureusement tout le peuple malien est unanime « Le Mali est un et indivisible». Le Plan B consiste à diviser les religieux, cela aussi a été un échec, et cette fois-ci, ils veulent mettre les ethnies en conflits. Jamais, le Mali ne doit accepter cela. En s’adressant au nom de la foi aux Maliens, Mahmoud Dicko, a encore utilisé sa fameuse phrase qui est : « Soyons en colère, mais ne soyons pas furieux». Avant de terminer ses propos, par des bénédictions, Mahmoud Dicko a fait savoir que  le président de la République du Mali était le candidat à qui, il fait confiance. «Il était un homme sincère et qu’il le demeure pour toujours est notre souhait», dit-il. Avant d’ajouter : « Nous avons jusqu’à présent l’espoir que les choses vont changer positivement ».

Drissa KEITA

Commentaires via Facebook :