Le Haut conseil islamique du Mali a tenu dimanche 12 août 2012 au Stade du 26-Mars de Bamako, un meeting sur la situation sécuritaire et politique du pays. Au cours de ce meeting, les leaders religieux ont invité la classe politique, les militaires et les organisations de la société civile à se donner la main pour sortir le pays de l’impasse sécuritaire et politique dans laquelle il est plongé. Comme solution à y parvenir, ils recommandent le maintien du président de la Transition, Pr Dioncounda Traoré, du Premier ministre, Cheick Modibo Diarra et de l’Assemblée nationale. Ils souhaitent aussi un dialogue national pour que « reparte de bon pied un Mali presque à genou ». Le président, Mahmoud Dicko et les siens ont aussi annoncé une nouvelle ère politique avec l’instauration d’un mouvement dénommé « Mouvement Sabati 2012 ».
Les leaders religieux continuent de jouer un rôle de premier plan dans le processus de quête de solutions de sortie de crise. Ce dimanche 12 août 2012, le Haut conseil islamique du Mali a tenu un grand meeting au Stade du 26-Mars devant environ 60 000 fidèles. Le message fort de ce meeting était celui du rassemblement, de la paix et de l’entente. Les leaders religieux ont exhorté les acteurs à mettre de côté les égos personnels au profit de l’intérêt supérieur de la nation.
Ce message a été livré dans une déclaration rendue publique par Kalifa Touré. A travers cette déclaration, le Haut conseil islamique demande la cessation immédiate des violences au nord, le retour à l’ordre constitutionnel ; invite la classe politique et les organisations de la société civile à préserver l’intérêt supérieur de la nation à travers le dialogue…
Avant la lecture de cette déclaration, le guide spirituel et président de Ansar Dine (pas celle d’Iyad Aghali), Chérif Ousmane Madane Haïdara avait invité l’ensemble des Maliens à la paix. Il a tenu à préciser que l’islam est une religion de paix, de tolérance et n’a rien avoir avec celui des présumés Djihadistes du Nord.
Au nom de la jeunesse du HCI, Moussa Boubacar Bah a d’abord fait un bref aperçu de la situation qui nous a conduits à la déconfiture actuelle. Pour lui, l’ancien président Amadou Toumani Touré en est le principal responsable. Doivent répondre ses proches comme son dernier Premier ministre Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, son ministre de la Sécurité, le général Sadio Gassama, l’ancien Chef d’état-Major de l’Armée, le général Gabriel Poudiougou.
Il a souhaité des mêmes sanctions contre les éléments du MNLA.
« Le Mali ne pardonnera pas ces groupes terroristes qui sont auteurs de tueries de nos militaires, de viols des femmes, et responsables des déplacements brusques et forcés de nos populations. En retour, nous souhaitons que ces groupes terroristes au nord du Mali continuent à se massacrer entre eux. Ce qui est le cas depuis quelques moments », s’est –il réjoui en faisant allusion à l’amputation, il y a deux semaines, par Ansar Dine (d’Iyad), de la main d’un voleur du MNLA.
Parlant de la situation politique, il a appelé les hommes politiques à la retenue, au compromis et à l’ultime sacrifice.
Pour lui, il faut laisser le président de la Transition, Pr Dioncounda Traoré et le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, l’Assemblée nationale, continuer leurs mandats respectifs. Pour lui, les musulmans du Mali ne sont pas prêts à suivre ceux qui présentent un schéma autre que l’actuel.
Parlant des prochaines élections générales, il a invité les musulmans à la vigilance afin de ne plus élire de responsables corrompus ou traitres.
Il a d’ores et déjà annoncé la création d’un groupement de jeunes, dénommé « Mouvement Sabati 2012 ». Composé de 250 000 jeunes, ce mouvement a pour mission de barrer la route aux hommes politiques corrompus dans les prochaines élections.
Entente entre les militaires
Les représentants des familles fondatrices de Bamako et des commerçants détaillants ont tous formulés des vœux de paix et de stabilité. Pour eux « unis, nous vaincrons ». :
La représentante des femmes religieuses du Mali, Mme Kadidia Togola s’est félicitée de cette initiative du HCI. Pour elle ce jour était longtemps attendu pour que les femmes disent aux hommes ce qu’elles attendent d’eux. Il s’agit de la paix et du sacrifice pour la paix au Sud et au Nord où les femmes souffrent plus que quiconque.
« Nous femmes religieuses parlons le même langage et demandons aux hommes aussi de se réunir pour fumer le calumet de la paix pour ensuite libérer le Nord où de nombreuses femmes souffrent». Elle a aussi lancé un message d’entente entre les militaires qui en ont le plus besoin avant le démarrage de la grande offensive de reconquête du nord. « Je demande que les militaires parlent le même langage », a-t-elle souhaité. Pour les femmes ces genres de rencontres doivent être perpétués pour l’union des cœurs et des esprits. Selon leur représentante, les balises ont déjà été posées à Bamako par les femmes qui ont réunis les familles fondatrices de Bamako et des acteurs politiques pour parler d’entente.
Sanctions divines…
Selon le président du Haut conseil islamique, Imam Mahmoud Dicko, « les peines que le Mali traverse actuellement n’ont rien de surprenant. Elles sont les conséquences de la corruption, de la trahison érigées en mode de gestion par nos dirigeants. On peut ne pas être musulman, mais peut avoir pitié de son prochain. C’est à ce prix qu’on aura le pardon, la miséricorde de Dieu », a-t-il prêché.
Répondant à des rumeurs circulant depuis quelques moments sur sa supposée ambition pour un poste de vice-présidence de la République, Mahmoud Dicko dira qu’il n’a aucune ambition politique, ni ministérielle. « Je n’ai ni besoin d’être président encore moins d’être vice-président. Le poste que j’occupe me suffit largement, la mission qui est la mienne est beaucoup plus importante que tout cela ».
A l’endroit des groupes islamistes armés du Nord, il a affirmé que le Mali n’est pas prêt pour une charia imposée par les armes. « Notre charia est celle épousée par intime conviction. Il a aussi rappelé que les musulmans du Mali ne s’associeront pas à qui que ce soit pour trahir la patrie ». Il rappelle aux hommes politiques que ça suffit avant de les inviter au dialogue qui était nécessaire avant le coup d’Etat et demeure toujours nécessaire pour la bonne marche de la transition».
Entente entre militaires
Pour lui, l’incrustation d’Aqmi et d’autres groupes terroristes s’est effectuée en 10 ans sans que personne ne dise mot. Mais pour la cohésion du pays, il dit vouloir garder certaines choses en secret. A l’endroit des militaires Mahmoud Dicko a rappelé que quelque chose s’est passé, mais ne pas vouloir dépasser ça ne fait pas partie des qualités d’homme réfléchi. On doit pouvoir surmonter ce qui s’est passé au risque d’être des hommes irréfléchis. Cette mise en garde intervient 48 heures après la fusillade d’un militaire appartenant au corps de bérets rouge par des hommes armés entre le Point G et Koulouba.
Dicko a réitéré et assumer le message livré par le représentant des jeunes du HCI, Moussa Boubacar Bah qui annonçait la fin du règne de la corruption et du mensonge et la mise en place du Mouvement « Sabati 2012 ». Des bénédictions faites par Mahmoud Dicko et le Chérif de Nioro, M’Bouillé Siby Haïdara ont clôturé la cérémonie.
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