A la faveur d’un meeting organisé, samedi dernier, au Palais de la culture, Amadou Hampaté Ba, par la Coordination des mouvements, associations et sympathisants (CMAS) de l’Imam Mahamoud Dicko, celui-ci s’est transformé en hâbleur. En véritable Django, il a tiré sur tout ce qui bouge, en mélangeant la religion et la gestion de l’Etat. Pêle-mêle, il a évoqué la mal gouvernance, la corruption, l’insécurité, les forces Barkhane et MINUSMA et la crise scolaire. Pour finir par lancer un ultimatum aux pouvoirs publics pour trouver des solutions.
Déjà, il a lancé des menaces et un appel à la ville morte, en ces termes : « Si rien n’est fait, le peuple malien prendra son destin en main, le vendredi prochain ».
Le mentor du jour a déploré le manque de clarté des forces étrangères, notamment, la France, venues à notre rescousse. Il s’interroge, comment comprendre qu’avec cette pléthore des forces amies au Mali, la crise sécuritaire persiste toujours, avec son cortège de morts, au centre et au nord de notre pays.
Après avoir dépeint la situation, dans sa globalité, l’Imam Dicko, en véritable harangueur, a appelé, le peuple dans sa majorité, de quelque bord qu’il soit et toute catégorie socio-professionnelle, de sortir le jour indiqué pour dire non : au mensonge, à la corruption et à la soumission. Il exhorte les travailleurs à ne rien faire ce jour-là pour répondre à son appel.
L’orateur du jour, a par la même occasion, demandé aux enseignants grévistes de reprendre le chemin de l’école. Il a supplié ses collègues enseignants d’aller dispenser les cours.
Last but not least, il a demandé une trêve aux deux grands terroristes, Iyad et Kouffa, afin de tirer la situation au clair.
En véritable hâbleur, l’Imam Dicko a suggéré la suppression de certaines Institutions, notamment, le Conseil économique, social et culturel (CESC), le Haut Conseil des Collectivités (HCC), le Bureau du Vérificateur général (BVG) et le Sénat en gestation. Les fonds destinés à ces structures, selon lui, doivent servir à régler les enseignants. Que de populisme !
Comme on le voit, l’Imam Dicko veut profiter de la déliquescence de l’Etat, de la crise conjoncturelle, pour se faire une place dans le landerneau politique. C’est pourquoi, il n’a pas manqué de dénoncer les partis politiques et certaines alliances en cours pour les législatives.
Son Mouvement associatif s’était lancé dans la course pour pécher des députés. Seulement voilà : constatant que la direction du vent ne lui est pas favorable, l’Imam Dicko a demandé à ses hommes de surseoir à leur participation à la députation et de se préparer davantage pour d’autres échéances électorales à venir.
Tout indique que le religieux se prépare pour la conquête de la magistrature suprême en 2023. Le meeting du week-end dernier est un pan de la stratégie mise en place pour atteindre son objectif.
En tout cas, grand hâbleur de son état, il connait le discours populiste qui plait aux maliens et qui pourrait engranger des dividendes politiques, dans un pays en grande majorité analphabète. Mais ce que semble oublier notre guide spirituel, ce que nous vivons ici au Mali sous un régime démocratique et non théocratique.
A suivre