Meeting de « JIGIYA SO » sur les problèmes fonciers au Mali : Le ministre Bathily dénonce la lenteur dans le traitement de ses plaintes contre les spéculateurs fonciers

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Mohamed Aly Bathily

Le Palais de la Culture a abrité le samedi 5 mars 2016, un grand meeting sur les problèmes fonciers, organisé par l’Association pour la Protection, la Défense et l’Assistance Juridique aux Indigents (APRODAJI) ou encore appelée ‘’JIGIYA-SO’’ en partenariat avec la Radio Nièta. Une rencontre au cours de laquelle, le ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières, Me Mohamed Ali Bathily a dénoncé la lenteur dans le traitement des plaintes qu’il a portées contre les spéculateurs fonciers. L’évènement a enregistré en plus du ministre Bathily, la présence du député Yacouba Traoré.

Après les mots de bienvenue des responsables de la radio Nièta, coorganisateurs de l’évènement, les associations partenaires dont l’Union des Associations et Coordinations d’Associations pour le Développement et la Défense des Droits des Démunis (UACADDDD), représenté par son président, Soungalo Koné et les Associations Pour le Mali (APM), représentées par Seydou Traoré, ont à tour de rôle, remercié « Jigiya So » pour son initiative.

Présent à cette rencontre, Mohamed Bathily dit Ras Bath a profité de cette occasion pour évoquer le litige qui oppose l’agence immobilière du député Hady Niangadou à un expatrié malien. Selon lui, ce député avec la complicité du Tribunal de Kati a démoli plus de 3 hectares de  plantation de cet expatrié malien, lui causant d’énormes préjudices.

Pour sa part, Massa Koné dira que sur plus de 200 articles du code domanial, seule une dizaine prend en compte notre réalité sociale. Il a demandé au président IBK de tenir sa promesse de campagne de mettre fin à l’injustice au Mali.

Ces interventions ont été suivies par la présentation de l’APRODAJI ou Jigiya-So par Youssouf Samassa. Selon lui, l’APRODAJI a été créée en 2006 par un groupe de personnes démunies en quête d’un cadre de solidarité et d’assistance juridique. Et de sa création à nos jours,  l’association a reçu et défendu les intérêts des enfants enlevés de force à leurs mères, des personnes spoliées de leurs parcelles à usage d’habitation, des travailleurs abusivement licenciés, des victimes de lotissements illégitimes ou illégaux, a expliqué M. Samassa. Qui poursuit qu’en 10 ans, ils ont solutionné environ 40% de plus de 1000 dossiers reçus.

Adama Sogodogo, un des intervenants a touché du doigt la gravité de la spéculation foncière en citant quelques cas précis comme celui d’Adama Nantoumé qui réclame les terres de deux villages dont plus de 200 hectares comme étant sa propriété privée. Il a profité de cette occasion pour demander la mise en place d’un pôle foncier à l’image du pôle économique compte tenu de la tournure que prend la question foncière au Mali.

Dans son intervention, le ministre Bathily a dénoncé la lenteur constatée dans le traitement de ses nombreuses plaintes déposées dans les commissariats de police et brigades de gendarmerie contre les spéculateurs fonciers dont certains Maires comme Adama Sangaré. Selon le ministre des Domaines et des Affaires Foncières, à son arrivée à la tête de ce Ministère, il n’existait qu’un seul spécialiste des questions foncières au service des domaines. Ainsi, dit-il, ce service était plein de personnes qui n’avaient aucune maitrise du domaine et ne vivaient que dans l’affairisme. Il a dénoncé la partialité de la justice en faveur des spéculateurs fonciers en soulignant que certains tribunaux ont statué sur des affaires le concernant sans que lui et ses avocats ne soient informés.

Le ministre est revenu sur l’affaire qui l’oppose au député Hady Niangadou dans le cadre de l’annulation des titres frauduleusement établis par ce dernier. Selon lui, il respecte la décision de la Cour Suprême mais préfère rester derrière le décret de 2011 déclarant d’utilité publique l’espace litigieux de N’Tabacoro.

Me Mohamed Aly Bathily a indiqué que des travaux sont en cours pour la relecture de certains textes par une commission indépendante  afin d’apporter de meilleures solutions aux problèmes fonciers. Enfin, il a évoqué l’arrestation de certains paysans de Magnambougou dans le cercle de Kati. Des pauvres gens, selon lui, qui ont été arrêtés abusivement pour avoir déterré des bornes fixées dans leurs champs sans qu’ils n’en soient informés.

Modibo Dolo

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