Médias pro et anti-IBK : choix délibéré ou inconscient ?

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Dans le cadre de l’exercice de leur mission publique, les journalistes au Mali se trouvent dans deux camps opposés comme dans le champ politique. Un fait révélé ou plutôt exprimé devant IBK par Alexis Kalembry de la Maison de la presse lors de la cérémonie de présentation de vœux de nouvel an.

«Vous êtes notre président à nous tous, mais la presse est divisée en pro et anti-IBK», a-t-il dit. Paradoxe, pas si sûr. Acte délibéré, savamment organisé et entretenu par le camp d’IBK avec comme inspirateur, IBK, lui-même. Oui, serait-on tenté de répondre ! Explications.

Ce qui se dit partout au Mali est que le pouvoir IBK a divisé : politiques, société civile, religieux, médias et familles. Difficile pour IBK d’affirmer qu’il n’est pas au courant. Il en est lui-même l’inspirateur, car ayant toléré le vocable «Hassidi», lancé par un de ses partisans. On en convient, ce mot ne rassemble pas, divise plutôt.

Constellation. Cette série de rencontre et de reconnaissance des communautés à Koulouba. Celle de Kéniéba a été la dernière suite à la mobilisation des communautés pour désavouer ceux-là mêmes qui se sont présentés devant IBK en leur nom. Depuis, Kéniéba vit en pro et anti IBK avec sa bénédiction. Un autre temps fort reste celui des religieux. Ici, le nom IBK divise et il est bien au cœur de cette division.

Si, en politique, l’opposition demeure un indicateur, sous IBK au Mali, elle s’est révélée être de la haine, entretenue par IBK lui-même, qui se réjouit de ses réponses non contenues et conformes aux attaques de l’opposition. Enfin, son propre camp politique reste divisé en membres de la famille, des proches, des ténors du parti et des envieux dont certains ont quitté le parti, le RPM.

Ce parti est bien constitué de cercles qui s’affrontent chacun avec ses armes avec la bénédiction du président IBK. Normal que la presse soit divisée en pro et anti IBK, car, et comme on le constate volontiers, presque ou rien n’est soudé ni uni dans le Mali sous IBK. Alexis s’en étonne et pense que ce n’est pas IBK, et l’affirme devant lui. Sacré Alex !

Et pourtant, c’est bien IBK et sa gouvernance qui divisent tant. En fait, le mérite du Directeur du journal Les Echos, 2ème vice-président de la Maison de la presse, est ailleurs. Journaliste, Alex Kalembry, fin observateur, constate avec inquiétude que la division autour de la personne IBK et sa gouvernance a abouti à la haine, cela, dans un pays où la réconciliation reste la seule alternative.

Mieux, sans le dire, encore moins l’écrire, Alex souffre de la position tranchée de certains de ses amis autour du président IBK. Ceux-là mêmes qui devraient cultiver l’union sont devenus des artisans de cette division. Ce patron de presse au Mali reste éclaboussé par le traitement public réservé aux hommes de médias. Il observe volontiers avec quelle nuisance les tenants du camp d’IBK traiter les journalistes en opposants, selon leur produit.

Ensuite, il s’étonne de l’appui et ou du soutien public et ses animateurs  selon leur ligne éditoriale. Enfin, il ne peut comprendre, comment les amis du président IBK s’activent à réprimander les hommes de médias. Sans le dire, il y voit le signe d’un mépris vis-à-vis de la presse. Un mépris affirmé par certains. Son alerte a pour but de solliciter l’implication d’IBK pour freiner la montée en puissance du rejet de la presse. Sauf que, qui mieux qu’Alex, sait que, IBK est l’inspirateur de ce climat.

Journaliste bien introduit, Alex sait qu’aucune nomination n’est faite, sans la réponse à cette question du président IBK, à savoir, ce Monsieur est-il sûr ? Entendez par là : ce Monsieur est-il avec nous ? «Nous», exprime son propre camp, son pouvoir, sa gouvernance, et il divise. L’interrogation présidentielle devrait être : «Ce Monsieur a-t-il les compétences et est-il engagé pour le Mali ?»

Ici et avec IBK, on oublie les compétences, l’engagement pour le Mali. On cultive et on vante la capacité à servir le camp IBK. Point d’étonnant que la rivalité à servir IBK divise. De là à cultiver la haine au Mali, à diviser ce pays entre pro et anti IBK, c’est juste oublier que les hommes passent et le Mali demeure.

Rassurez-vous Alex mon frère. Le Mali ne sera la propriété individuelle de personne. IBK et son camp jouent le match Aller avec haine. Alors, le match Retour sera tout aussi pimenté de cette graine de division. Qui aura changé de camp en ce moment-là, dans un autre Mali. En semant la division, on ne s’attend pas à récolter l’union.

Bekhaye DEMBELE

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