Porté à la tête du Barreau au terme de l’assemblée générale élective, tenue le 26 décembre 2013, Me Seydou Sidiki Coulibaly dit placer son mandat sous le signe de la solidarité, de l’union, mais surtout du retour aux fondamentaux de la profession.
Au Tribunal de la Commune III du District, ils étaient des centaines d’avocats à prendre part à cette assemblée dont le centre d’intérêt était l’élection du Bâtonnier et des membres du Conseil de l’Ordre. Ainsi, après que le Bâtonnier sortant, Me Issaka Keita, ait livré le contenu de son rapport d’activités que d’aucuns ont jugé très insuffisants, les défenseurs de la veuve et de l’orphelin ont été amené à départager les trois candidats en lice.
Il s’agit, en l’occurrence, des Maîtres Alassane Sangaré, Mamadou Ismaïla Konaté et Seydou Sidiki Coulibaly. Au terme d’une procédure marathon, 260 votants sur un collège électoral de 274 avocats ont jeté leur dévolu sur Me Seydou S. Coulibaly qui l’a emporté au second tour avec 130 voix contre Me Alassane Sangaré, 127 voix pour trois bulletins. Au premier tour, ce dernier était pourtant arrivé en tête avec 111 voix sur 266 votants, contre 104 pour Me Seydou Coulibaly et 48 pour Me Mamadou I. Konaté. Il y eut trois bulletins nuls. C’est ainsi dire que l’essentiel des voix du candidat arrivé en troisième position se sont reportées sur le deuxième qui s’est ainsi vu porté à la tête de l’Ordre. Pour la désignation des membres du Conseil de l’Ordre, au nombre de 18, le nouveau Bâtonnier du Mali a montré sa volonté d’aller avec tout le monde en y conviant les proches de ses adversaires. «C’est le Barreau qui a gagné, pas moi. Vous avez vu que j’ai fait un Conseil de l’Ordre consensuel. Cela veut dire que nous, nous avons une autre façon de voir la démocratie», a rappelé Me Coulibaly, lui qui entend placer son mandat sous le signe de la solidarité, de l’union et du retour aux fondamentaux de la profession d’avocat. Au nombre des défis auxquels le Barreau se trouve confronté, le nouveau patron de l’Ordre retient surtout l’acquisition de la «Carpa». «Nous avons besoin de la Carpa qui est notre caisse d’assurance professionnelle. Elle est indispensable pour le reste de nos activités […]. Nous voulons nous faire des caisses, notamment la caisse de sécurité sociale et la caisse de retraite.
Ces deux caisses ne sont possibles que si nous avons des revenus», a laissé entendre Me Seydou S. Coulibaly. Or, a continué le Bâtonnier, «les revenus ne sont générés que par la Carpa». A l’en croire, la Carpa est une forme de solidarité des avocats à vouloir mettre en commun leurs gains qui vont générer des intérêts au niveau des banques. Comme premiers actes à poser, Me Coulibaly dit n’avoir pensé à rien pour le moment, mais promet d’agir dans le seul intérêt du Barreau.
Bakary SOGODOGO