La Maison de la Presse a abrité le lundi 17 juillet dernier, une journée de sensibilisation et d’information des Associations Pour le Mali (APM) sur le projet de révision constitutionnelle en cours au Mali. Le principal conférencier était Me Mohamed Ali Bathily, ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Affaires Foncières et président des Associations Pour le Mali (APM). Il avait à ses côtés, d’autres responsables des APM dont Sylvestre Kamissoko, le Colonel à la retraite Niana Dembélé et Bakary Berthé.
Selon le ministre Mohamed Ali Bathily, toute cette tension autour de ce projet de révision constitutionnelle n’est qu’une querelle politique entre les deux tendances (oui et non) et basées sur de l’intoxication. Il a donné des éclaircissements sur l’ensemble des points qui font l’objet de spéculations. Il s’agit de l’article 118 de la constitution, le point concernant la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, la nomination d’un tiers des membres du Senat par le président de la République…
Pour Me Mohamed Ali Bathily, il n’y a aucune violation de l’article 118 de la constitution au motif que les rebelles qui réclamaient la partition du pays ont renoncé à leur revendication à travers la signature de l’accord d’Alger. Selon le ministre, la violence à l’intérieur d’un pays est différente de l’atteinte de l’intégrité territoriale. Il a pris l’exemple sur la Libye, la Somalie, l’Irak où règne la violence mais qui est loin d’être une menace pour l’intégrité territoriale de ces pays.
A en croire le président des APM, les différentes élections (présidentielle et législative de 2013 et les municipales de 2016) ont toutes été organisées pendant qu’il y’avait l’insécurité. S’agissant de l’absence de l’Etat à Kidal, il dira que cette situation n’est pas aussi un signe d’atteinte à l’intégrité territoriale du pays à partir du moment où cette localité est toujours considérée comme une partie du Mali.
Parlant du préambule du projet de nouvelle constitution, Me Mohamed Ali Bathily est catégorique. Pour lui, ce préambule n’autorise nullement le mariage homosexuel au Mali. Et aussi, les homosexuels ne sont pas les seules minorités au Mali comme on tente de le faire croire. Mieux, le projet de révision constitutionnelle parle plutôt des minorités reconnues par la loi comme les orphelins de guerre, les non-voyants, les handicapés auditifs etc. C’est pour cela qu’il dira que le débat sur l’homosexualité n’a pas du tout sa place dans cette révision constitutionnelle.
A en croire le ministre, un Etat peut bel et bien participer ou signer des conventions ou accords internationaux sans pour autant les appliquer. Puisque les Etats appliquent les accords ou conventions en fonction de leurs réalités ou de leurs intérêts. D’après lui, parmi les pays qui ont signé cette charte, certains ont autorisé le mariage homosexuel tandis qu’il reste toujours comme un crime dans d’autres pays. Mais pour lui, tout ce bruit en cours dans le pays sur l’homosexualité n’a d’autres buts que d’attirer l’attention de la communauté internationale pour mettre la pression sur le Mali afin qu’il adopte le mariage homosexuel.
S’agissant de la nomination d’un tiers des membres du Senat et du président de la Cour Constitutionnelle par le président de la République, Me Mohamed Aly Bathily dira chacun est libre de faire ses interprétations. Mais qu’en réalité, cela ne fait pas du président de la République un monarque comme certains le font croire. D’ailleurs, il a cité en exemple la France et les Etats-Unis ou le président de la Cour Constitutionnelle est nommé par le président de la République.
M.D