Après avoir renversé le régime du parti unique UDPM, il aurait pu garder le pouvoir ou tenter de le faire. Mais que non ! En digne et loyal soldat, il préfère conduire une Transition exemplaire qui aboutit, en juin 1992, à l’instauration de la IIIe République, dirigée par un président civil : Alpha Oumar Konaré. Auréolé de la gloire d’avoir tenu sa parole de rendre le pouvoir aux civils, le père de la démocratie malienne passe les dix années suivantes à servir son pays dans le domaine humanitaire, à travers un vaste programme de lutte contre la dracunculose. Les populations lui en sauront gré en l’élisant président de la République en 2002, puis en le réélisant en 2007. Les réalisations socio-économiques de ses deux mandats se passent de commentaires. Je retiens, entre autres, les logements sociaux, l’Assurance maladie (Amo), le 3e Pont de Bamako, l’Hôpital du Mali, l’hôpital de Mopti, la Cité administrative de Bamako, une dizaine de stades et des milliers de kilomètres de voies bitumées.
Mieux, ATT a su réconcilier les Maliens et domestiquer la démocratie au moyen d’une gestion consensuelle du pouvoir. Si bien que sous son règne, nul n’a entendu un chat miauler dans la rue… Ce grand patriote ne pourra pas, hélas !, éviter l’invasion du Nord par une coalition séparato-terroriste qui provoquera indirectement la chute du régime en mars 2012. Cependant, l’Histoire donnera vite raison à ATT qui, pour vaincre le terrorisme, avait proposé, en vain, une union des armées sahéliennes et une politique régionale de développement. Malgré les dangers, l’enfant de Mopti mettra fin à son exil doré de 7 ans à Dakar pour rejoindre sa chère terre malienne où il repose depuis ce 10 novembre 2020.
Dors en paix, mon général ! Tu as prouvé qu’il n’est nul besoin d’être bedonnant de diplômes pour hisser le drapeau national au firmament”.