Me Amadou Tièoulé Diarra : « Les élections en février 2022, ce n’est pas possible »

16 Août 2021 - 01:01
16 Août 2021 - 01:01
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Me Amadou Tièoulé Diarra : « Les élections en février 2022, ce n’est pas possible »

L’avocat, défenseur des droits de l’Homme, en sa qualité de président du Réseau malien des défenseurs des droits de l’Homme (RDDH), a animé une conférence de presse, le samedi 14 août dernier, à la Maison de la presse de Bamako. La situation des droits de l’Homme au Mali était au centre de la discussion avec les journalistes.

 

- maliweb.net -« Les portes des « détenus » Bah N’Daw et Moctar Ouane doivent être ouvertes à leur conseil », a recommandé le conférencier. Me Amadou Tièoulé Diarra a rappelé aux plus hautes autorités l’article 9 de la Constitution du Mali qui consacre le droit d’être assisté d’un avocat.  « A cause de notre position de défenseurs des droits de l’homme nous perdons beaucoup de choses », a expliqué l’avocat. « Je ne suis dans le salon de personne », a-t-il ajouté pour insister sur son indépendance vis-à-vis des pouvoirs publics.

 

« On veut que les élections soient bâclées chaque fois, pour que les mêmes causes produisent les mêmes effets », a dénoncé avec vigueur Me Amadou Tièoulé Diarra.  « Ils veulent nous amener à la cravache aux élections pour qu’on choisisse des gens avant février 2022 », a-t-il expliqué.  « Nous allons le regretter », prévient le juriste. « Les élections en février 2022, ce n’est pas possible », a insisté le conférencier. S’il le faut, affirme-t-il, « il faut tenir tête à la communauté internationale”. “Pas avec des injures, mais en développant des arguments ».

 

Pour aller aux élections, l’avocat estime qu’il y a des préalables à régler. « Tous ceux qui ont des dossiers devant la justice au Mali et à l’étranger doivent s’abstenir de se présenter à la présidentielle », conseille-t-il. Aux dires de Me Diarra, le régime IBK a été affaibli par l’« Occident » avec le dossier Tomi. En 2014, alors qu’IBK a été élu président du Mali, son « ami » l’homme d’affaires corse Michel Tomi a été mis en examen en France pour plusieurs infractions financières. Les juges ont soupçonné des liens de corruption avec le président malien.

 

Le carnet d’adresse

 

« L’agenda c’est faux ! », a assuré Me Tièoulé Diarra, en faisant allusion à ces candidats qui exposent leurs carnets d’adresse ‘’ riches’’  à l’extérieur du pays. « On n'a pas besoin d’agenda pour développer un pays », a-t-il affirmé. Au contraire, s’insurge l’avocat, avoir un carnet d’adresse, c’est aller vendre le Mali.  « On ne vous donnera rien sans contrepartie, ayez confiance aux Maliens », a-t-il tranché.

 

Pour une sortie de crise, Me Diarra estime que les Assises nationales de la refondation sont une bonne idée de Choguel Kokalla Maïga. Ces assises, explique-t-il, vont corriger les insuffisances du Dialogue national inclusif dont certaines résolutions et recommandations sont devenues caduques à cause de la chute du régime IBK. Pour terminer, l’avocat des droits de l’homme a appelé à une réforme de la Sécurité d’Etat au Mali. « C’est un service public nécessaire, mais qui doit rendre compte à la justice » pour le bien de l'État de droit et de démocratie.

 

Mamadou TOGOLA/maliweb.net

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