Sous l’impulsion de l’imam Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique (HCI), la communauté musulmane se mobilise contre la mauvaise gouvernance, l’enseignement de l’homosexualité et l’insécurité. A cet effet, un grand meeting est programmé le 10 février prochain à Bamako sous la présidence de Mohamed Ould Cheicknè, chérif de Nioro du sahel. Occasion pour les musulmans de crier leur indignation face à la gestion chaotique d’Ibrahim Boubacar Keita.
L’Etat (chaotique) actuel du Mali ? Voilà la raison fondamentale de cette grande manifestation des musulmans. Les préparatifs du meeting vont bon train. En effet, de nombreux groupements et associations se mobilisent autour de Dicko pour la réussite du rassemblement qui aura lieu au stade du 26 mars.
Aussi, l’on annonce la présence de Mohamed Ould Cheicknè dit Bouillé qui fera spécialement le déplacement de Nioro pour participer au meeting. Et de nombreux fidèles musulmans de l’intérieur sont attendus à Bamako.
Dans un récent entretien que l’Imam nous avait accordé, il a fait part de ses préoccupations au sujet de la situation actuelle du pays. « Oui, j’ai un regard inquiétant par rapport à ce qui passe actuellement dans notre pays… », avait-il affirmé.
La détérioration de la situation sécuritaire au Centre du pays ? Le président du Haut conseil islamique estime que le temps est venu de se mettre ensemble. « Il faut se mettre ensemble. A mon humble avis, personne ne peut, seule faire le Mali… De nombreux pays ont connu des difficultés. D’autres pays ont connu pire que le Mali. Mais, ils (ces pays) ont su trouver les ressources nécessaires pour surmonter ces difficultés. Pourquoi pas le Mali ? Il est impérieux que les Maliens regardent dans la même direction. Et je crois aujourd’hui qu’il faut aller à un sursaut national. Ce sursaut est une nécessité pour sortir le Mali de l’impasse. Et on peut jamais relever les défis tant que nous sommes restons diviser et éparpiller. Ça ne marchera jamais ! », affirme M. Dicko.
L’abandon du programme sur l’enseignement de la sexualité ? L’Imam reste sur ses gardes : « Comme ça été annoncé, l’opinion est témoin ! Ils ont annoncé le retrait devant tout le monde… », a-t-il affirmé.
Toujours selon l’imam Dicko, le paradoxe au Mali est que ceux qui devraient servir ne font que se servir. « IBK nous a publiquement dit que si nous ne lui disons pas la vérité, nous serions interpellés le jour du jugement dernier », a rappelé l’imam.
A propos de la situation actuelle du pays, Mahmoud Dicko ne mâche pas ses mots : le Mali est mal gouverné ! Pour le leader religieux, il est temps que les autorités se ressaisissent pour sortir la nation des difficultés. «Les gens ne sont pas sérieux dans ce pays ; ils prennent de l’argent à l’insu du peuple pour pervertir l’école… Suite à son incapacité, l’Etat s’est confié aux milices, ce qui a compliqué la situation. Ce que nous avons joué comme rôle n’est pas étranger aux Maliens. Nous avons lancé plusieurs alertes. Si les dirigeants échouent, ils sont prêts à tout faire. C’est au peuple de montrer la ligne rouge aux gouvernants ».
Mémé Sanogo