Les responsables du Comité Syndical des Travailleurs de l’Aéroport Du Mali étaient face à la presse hier lundi 16 octobre à la Maison de la Presse. Objectif informer les hommes de médias sur les difficultés que traverse l’Aéroport Du Mali depuis 2013 et qui pourraient lui couter cher si les autorités compétentes n’en font pas leur affaire. Ce point de presse était animé par Mohamed M. Diallo, secrétaire général du comité syndical CSTM/ADM en présence de certains de ses collègues.
D’entrée de jeu, Mohamed M. Diallo a rappelé que de 2013 à 2017, les travailleurs de l’ADM ont vécu beaucoup de difficultés parmi lesquelles, la violation des textes notamment l’ordonnance 91-014/PCCSP portant principe de fonctionnement de l’ADM, des EPIC, le manuel de procédure, le cadre organique, le plan de carrière, la dilapidation des ressources, des dépenses inutiles, la surfacturation à outrance, la mauvaise gestion des ressources, l’absence de suivi et un résultat financier décadent.
Parlant de la violation de l’ordonnance 91-014/PCCSP qui fixe les principes de fonctionnement et de gestion des EPIC, il a déploré l’installation de l’agent comptable de l’entreprise par les responsables. Selon lui, ce dernier est un élément de contrôle qui est exclu du champ des EPIC. Pour lui, lecomité de gestion de par sa composition doit représenter l’ensemble des sensibilités de l’entreprise et cela n’est pas respecté au niveau de l’ADM.
A en croire le conférencier,les procédures de recrutement ne sont pas respectées car ils sont faits selon la volonté du dirigeant. En ce qui concerne la dilapidation des ressources, il dira que l’entreprise enregistre des dépenses inutiles dans l’harmonisation des façades de l’ancienne aérogare qui a couté plus de 2 milliards FCFA. Pour lui, c’est un investissement non productif au niveau de l’ADM. D’après lui, pendant près de 2 ans, les agents de l’unité de lutte contre le péril aviaire percevaient leurs salaires alors qu’ils ont été retirés de leurs corps d’origine et n’avaient pas de mission définie.
Concernant le camp Damien Boiteux d’une valeur de près de 3 milliards FCFA offert par l’opération Serval à l’Aéroport Du Mali, il a indiqué que ce camp a été démoli et que l’ensemble des équipements ont été vendus sans aucune trace.
Parlant des résultats financiers de l’ADM, il a déclaré que les comptes financiers présentés au commissaire aux comptes ont été rejetés parce que les écritures n’étaient pas sincères. Selon lui, le résultat d’exploitation est déficitaire de près de 2 milliards FCFA alors qu’en 2011, l’entreprise avait enregistré un résultat d’exploitation de 2 milliards 800 millions FCFA. Mais depuis cette date, le résultat ne fait que dégringoler. Et à partir des manipulations dans les comptes, ils ont pu créer des bénéfices artificiels de 287 millions FCFA.
« En 2017, le premier Directeur Général a été relevé, l’intérim était assuré par la DGA. Avec elle, les travailleurs ont eu une lueur d’espoir grâce à l’orientation qu’elle avait donné en mettant un frein à la dilapidation et au non-respect des textes. Malheureusement en septembre dernier, elle a été relevée et remplacée par l’homme à tout faire du PDG relevé. Juste après son installation, les premières décisions prises par lui étaient de remettre l’ancien système en place. Cette lueur d’espoir s’est donc assombrie pour les travailleurs de l’ADM. C’est pour cela que nous avons tenu à faire ce point de presse pour que toute la vérité éclate car depuis 2013, nous prêchons dans le désert et nous espérons que les autorités compétentes jettent un regard sur la gestion de l’ADM. Nous osons espérer que le 2ème appel à candidatures pour le poste du PDG pourra sauver l’entreprise», a-t-il expliqué.
Selon les responsables du syndicat, la survie de l’entreprise est en jeu à cause de la mauvaise gestion et des mauvaises nominations de personnes aux postes de responsabilité. C’est pourquoi, ils proposent qu’un Président Directeur Général qui a les compétences requises soit nommé à l’ADM et que la tutelle lui manifeste tout son soutien.
Moussa Sékou Diaby