Mauvaise gestion des affaires publiques à Yelimané

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  • L’association « Yélimané Dagakaané » et les autorités à couteaux tirés
  • Arrestations tous azimuts des membres de « Yélimané Dagakaané »
  • Sit-in de l’association devant le consulat du Mali en France pour exiger leur libération

A Yélimané, le bras de fer continue entre l’association « Yélimané Dagakané », une association créée par des ressortissants de la localité vivant à l’étranger pour le développement de Yélimané, et les autorités  locales. Non contents de la gestion des ressources locales de la ville, les membres de « Yélimané Dagakaané » ont organisé, le 18 aout 2015, une marche pacifique. Et depuis ce jour, selon les leaders de l’association, leurs membres font l’objet d’une cabale judiciaire. La dernière en date, est l’arrestation de Bakary Diambou, porte parole de l’association et expatrié malien vivant en France. Accusé d’incitation à la révolte, Bakary Diambou a été arrêté pendant qu’il séjournait chez lui, à Yélimané et emprisonné à Kayes. En France comme au Mali, les membres de  l’association « Yélimané Dagakaané» et des personnes acquises à leur cause, se mobilisent pour la libération de Bakary Diambou, leur porte parole. Le vendredi dernier, les membres de l’association et leurs sympathisants, ont tenu un sit-in devant le consulat de l’Ambassade du Mali en France pour réclamer la libération immédiate et sans condition de Bakary Diambou.

Le vendredi 6 mai 2016, les membres de l’association « Yélimané Dagakané » et d’autres maliens vivants en France, ont tenu un sit-in, depuis 4 heures du matin, devant le consulat du Mali en France pour exiger la libération de Bakary Diambou, le porte parole de l’association qui a été arrêté à Yélimané et acheminé à Kayes pour y être enfermer au motif d’incitation à la révolte. « Nous réclamons la libération immédiate et sans condition du porte parole de l’association Yélimané Dagakaane, une association qui réclame la justice et la fin de la corruption dans le cercle de Yélimané. Un cercle victime d’officiels maliens envoyé par Bamako et qui aspirent le sang des citoyens. Ces juges et élus contre qui nous nous battons se sont organisés pour faire interdire l’association et convoqué plus de 50 membres pour leur mettre la pression. Et certains sont en prison actuellement. », a expliqué, dans un post sur facebook, Samba Gassama, un ressortissant du cercle de Yélimané et résidant en France. Il ajoutera : «  Nous n’avons jamais rien demandé à l’Etat. Nous avons tout financé chez nous. Dans plusieurs villages, les enseignants et les médecins sont payés directement par la diaspora. Nous demandons juste que Bamako nous envoie des fonctionnaires honnêtes… »

Qu’est ce qui oppose l’association « Yélimané Dagakané » aux autorités locales du cercle de Yélimané ?

En septembre dernier, au plus vif de la crise entre « Yélimané Dagakané » et les autorités locales de Yélimané, nous nous sommes dépêchés sur les lieux pour en savoir plus sur cette affaire. Tout serait parti d’une marche organisée par l’association, le 18 août, pour dénoncer la mauvaise gestion des affaires publiques dans le cercle de Yélimané et demander une diminution de la Taxe pour le développement régional et local(TDRL). Ce jour là, les maires des 12 communes du cercle et les députés étaient en conclave au chef-lieu de cercle. A la suite de cette marche, en plus de l’interdiction des activités de l’association, une quinzaine de ses membres ont été mis en prison et 17 ont été placés en résidence surveillée. Chose qui a détérioré les relations entre les populations de Yélimané et les autorités locales.

«Les jeunes ont marché sans rien casser, ils sont partis donner une lettre au préfet. C’est ce même jour qu’ils ont été arrêtés dans l’après midi », a affirmé au Républicain, Tama Diawara, 66 ans, chef du village de Sambaga. A l’époque, ce dernier se dit surpris par la proportion qu’a prise cette affaire, alors que depuis novembre 2014, les membres de l’association ont entamé des démarches pour demander la diminution de la taxe en question. Pour l’association ‘’Dagakaane’’, cette taxe s’élève à 2135 francs à Yélimané au lieu de 1000 francs comme dans beaucoup d’autres localités maliennes.

L’augmentation de la taxe, Selon Checkna Sylla, un notable du quartier Djadji à Yélimané, est partie d’une souscription volontaire de la population qui voulait financer l’achat d’un véhicule et la construction d’un bâtiment sous le règne de Moussa Traoré. Ces buts ont été atteints, mais la taxe n’est pas revenue à son tarif normal après la réalisation des objectifs fixés. «Nous n’avons jamais demandé aux gens de refuser de payer les impôts. Comment aurions nous voulu demander cela ? Tout ce qu’on veut est la diminution de la Taxe pour le développement régional et local(TDRL). Nous payons la taxe la plus élevée au Mali », nous a confié, lors de notre reportage sur le sujet, Maciré Kébé, le chef du village de Kersigané. Le préfet, Ali Guindo, a fait savoir qu’il faudrait éviter de faire des amalgames dans cette affaire.  Contrairement aux rumeurs, a-t-il dit, les autorités administratives ne sont impliquées ni de près ni de loin. «La marche était pacifique, ils n’ont rien cassé. Après avoir pris connaissance du contenu de la lettre que trois représentants des marcheurs m’ont remise, je l’ai transmise à qui de droit. Mon rôle s’est arrêté là », s’est justifié le préfet.

Pour le préfet, il s’agit d’un combat politique entre la population et les élus locaux, surtout à la veille des élections de proximité. C’est pour cela que l’administration aurait refusé de prendre position même si les élus auraient demandé au préfet de sévir contre ‘’Yélimané Dagakaane’’.

Madiassa Kaba Diakité/ Soumaila T. Diarra

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1 commentaire

  1. Dans l’affaire de Yélimané, l’attitude du Préfet est incompréhensible pour le simple fait de dire <>
    l’impôt reste quand même l’affaire de l’état. Pousser les uns aux autres n’est pas responsable. Si le préfet n’assume pas le rôle de l’état dans cette affaire qui va le faire à sa place. je pense que cette démission cache une tout autre ambition, démontrer que la décentralisation ne fonctionne pas, ainsi l’état reprend à son compte la gestion des communes. Malheureusement certaines couches de la population ne comprennent ce jeu pervers de représentants de l’état dans notre contrée.
    L. G depuis Paris

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