Massacre de Doungoura : Le collectif des victimes interpelle le gouvernement

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Afin de réprimer les auteurs des abominables crimes commis à Doungoura, village du cercle de Ténènkou, lors de l’occupation des régions du nord, Un collectif des victimes a été porté sur les fonds baptismaux. Dénommé « Collectif justice pour les victimes de Doungoura » (COJVD), le baptême de feu de cette organisation a eu lieu le 6 Avril 2014 au CICB, lors d’une cérémonie présidée par Docteur Témoré Thioulenta, président du collectif.

 

Le président du collectif a entamé ses propos par présenter la nouvelle organisation, tout en exposant ses objectifs.  « Le collectif justice pour les victimes de Doungoura est crée pour apporter une contribution au processus de réconciliation nationale enclenché par les autorités de la République », a indiqué le docteur Témoré Thioulenta. Avant d’ajouter qu’il est composé de parents  des victimes du massacre et des citoyens maliens de toute catégories engagés pour la construction d’une société malienne plus solidaire dans une République plus équidistante vis-à-vis de ses fils et plus proche de ceux qui souffrent le martyr.

 

Il a fait savoir que la mise en exergue des victimes du massacre de Doungoura est essentiellement motivée par deux faits majeurs. « Primo Doungoura constitue un pic superlatif dans la panoplie des atrocités vécues au cours de la crise, une crête surélevée dans le paysage des horreurs jusque-là répertoriées et dont seuls sont capables des êtres aux neurones surannés. Secundo, Doungoura, c’est un autre Aguel-hoc. Doungoura c’est un autre Diago. Ce village est manifestement le marqueur saillant d’un déficit d’écoute incompréhensible, d’une insuffisance d’attention terrifiante, d’un manquant troublant de réactivité » a-t-il souligné. Avant d’ajouter que des paisibles citoyens y ont été lâchement attachés et égorgés par des bandits sans foi ni loi du MNLA et ses acolytes et depuis ces horribles crimes aucune enquête n’a été engagée afin de punir les auteurs. « Nous demandons au gouvernement malien de faire toute la lumière sur ces crimes. Le collectif voudrait humblement rappeler que la nouvelle République que nous nous sommes engagés à bâtir à un devoir impérieux d’accompagner ceux qui sont victimes d’arbitraires, d’être attentive à la souffrance des victimes innocentes.

 

 

A la recherche de la vérité, les parents des victimes sollicitent le soutien des associations et organismes des droits de l’homme, celui d’avocats sensibles à la cause des personnes fragiles et celui de toutes les bonnes volontés tant au niveau national qu’international afin que la vérité soit reconnue » a-t-il insisté. Tioulenta est convaincu qu’on ne décrète pas la réconciliation nationale, qui est une entreprise collective qui se construit sur la base de l’établissement de la vérité, de la demande de l’acceptation du pardon, de la réparation des préjudices. « C’est dans cette logique que s’inscrivent les parents des victimes qui mettent le Mali au dessus de tout », a-t-il indiqué. L’assistance a eu droit aux témoignages attristant de l’imam Hama Cissé, un rescapé du massacre. « Dans l’après midi du lundi 18 Mars 2013, des forains sur l’axe Dioura-Léré ont été interceptés par des bandits armés à bord de deux véhicules dans la plaine de Ngagna. Nous avons été dépouillés de tous nos biens, puis ils ont attaché certains, bandés leurs yeux et les ont transportés à une dizaine de kilomètres du village de Doungara (commune rurale de Toguèré Coumbé, cercle de Ténenkou). En ce lieu, dans la pénombre et dans une furie indescriptible, les cerbères des temps modernes abattent à coup de feu une vingtaine personne et les entrainent dans les profondeurs d’un vieux puits », a-t-il rappelé.

Moussa Samba Diallo

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