Tout récemment, Amnesty International a mis en place un programme de sensibilisation sur les méfaits et autres inconvénients du mariage précoce des filles, un fléau qui va à l’encontre des droits de la femme. Mais en réalité, en quoi ont servi ces sensibilisations ?…
En plus de l’amer constat d’une sensibilisation insuffisante, certaines ethnies refusent de se conformer à la règle. Agée de 12 ans, Anta étudie en second cycle. Elle est issue d’une famille « djôgoramè » et est mariée à un jeune homme vivant au Gabon. Selon nos sources, les membres de la famille de la future épouse sont enthousiasmés que leur fille ait eu un mari riche parmi tant d’autres.
Mais ce qui est regrettable, c’est que personne ne se soucie du futur sort de la fille. C’est que son père est convaincu que le mari s’occupera financièrement bien de toutes ses dépenses. Aussi encourage-t-il sa fille : cette dernière n’a d’ailleurs pas le choix. Pourtant, le mari de la grande sœur de Anta est parti voilà plus de trois ans, laissant derrière lui sa femme depuis la semaine de leur mariage. Et jusqu’à présent, il n’a donné aucun signe de vie, encore moins se faire du souci pour sa femme.
Certains prétendront que le mariage précoce a diminué, alors que sous nos cieux, ce phénomène existe toujours dans certaines familles. Nos cultures et traditions sont parmi les meilleures, certes. Mais il est temps qu’elles s’adaptent avec le temps et les nouvelles réalités de la vie. Ce phénomène de mariage précoce crée beaucoup de difficultés chez la femme : il peut même occasionner le décès de la mère et de l’enfant. D’autre part, ces femmes délaissées sont le plus souvent tentées d’aller «combler ailleurs le vide » laissé par leurs conjoints absents, sans se soucier des conséquences sous-jacentes, telles que le sida et d’autres maladies sexuellement transmissibles.
Djènèba Keïta, Stagiaire.