Mariage précoce : 70.000 adolescentes perdent la vie en couche chaque année

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Présidée par la Première Dame Keïta Aminata Maïga, une session de plaidoirie  de haut niveau sur la thématique « santé de la reproduction et abandon du mariage d’enfants, une dynamique pour l’autonomisation de la femme » s’est tenue le mardi 24 octobre à l’Hôtel Radisson Blu. C’était en présence de  Son Altesse Royale la princesse Mary, princesse héritière de Danemark, Mme Ulla Tornoes ministre de Coopération au Développement du Danemark et du ministre des Droits de l’Homme et de la Réforme de l’Etat, Me Kassoum Tapo et d’autres membres du gouvernement.

L’objectif de cette rencontre était d’accroitre la prise de conscience sur la santé sexuelle et reproductive des adolescentes en lien avec le phénomène du mariage des enfants ,  renforcer et accélérer les actions nécessaires pour l’atteinte des six engagements au Mali. Ces engagements visent essentiellement à convaincre les décideurs politiques et administratifs à s’engager dans les actions individuelles et collectives pour freiner le phénomène de mariage précoce et son impact sur la santé sexuelle et reproductive à travers l’amélioration de l’accès à l’enseignement primaire et secondaire. Mais aussi de développer et de mettre en œuvre une  législation efficace pour combattre le fléau,  d’augmenter  les investissements dans la santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes.

Première à prendre la parole Mme Josiane Yaguibou,  Représentante résidente du Fonds des Nations Unies pour la population expliquera que le thème du  mariage d’enfant et de santé de la reproduction est un sujet d’actualité très préoccupant. Selon elle,  le mariage des enfants engendre des conséquences multidimensionnelles de la santé, de l’éducation et de l’emploi.

Selon elle, le rapport sur l’Etat de la population mondiale 2017, «  Des mondes à part » indique que la santé et les droits en matière de  la reproduction sont marqués par des inégalités, dans les pays en développement, les femmes vivants dans 20% des ménages les plus pauvres sont généralement celles dont les besoins en matière de planification familiale sont les moins satisfaits.

« Au Mali 55% des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans et deux filles sur trois de 19 ans sont déjà entrées en vie procréative et 20%  des enfants sont mariés avant 15 ans » a-t-elle révélé.  Toute chose qui dit-elle, peut engendrer des fistules obstétricales, des décès maternels, des naissances prématurées. D’après elle, les données de décembre 2016, font état de  70.000 cas de décès des adolescentes en donnant la vie.  Tandis que la mortalité maternelle constitue la 2ème cause principale de décès chez les adolescentes âgées de 15 à 19 ans.

A sa suite, l’épouse du chef d’Etat, Keita Aminata Maiga, affirmera que la maîtrise de la santé reproductive par les adolescentes et adolescents permet non seulement de prendre en charge le planning familial, la lutte contre des maladies sexuellement transmissibles dont le VIH, les grossesses non désirées, les mariages précoces, la mortalité maternelle, néonatale et infantile, les maladies liées aux organes reproducteurs.

« C’est pourquoi je suis personnellement engagée depuis plusieurs années en tant que présidente de l’ONG Agir à accompagner le gouvernement dans la dynamique de la promotion de la santé reproductive des jeunes et des adolescents. Mon ONG travaille également à créer des conditions favorables à l’accès des filles à l’école, à leur apporter une formation professionnelle de qualité pour leur autonomisation »a-t-elle déclaré.

Selon elle, l’accompagnement de tous les partenaires en général, celui de l’UNFPA et du royaume du Danemark en particulier permettra d’atteindre les résultats attendus de cette session de plaidoirie.

Par Fatoumata COULIBALY   

 

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