Les communes de Kiffosso I, Ourikéla dans le cercle de Yorosso (Région de Sikasso) et de Nièna dans la région de Sikasso ont signé respectivement les 8, 10 et 12 septembre 2020, une convention pour l’abandon de la pratique du Mariage des enfants. Cette signature de convention dans la troisième région administrative du Mali entre dans le cadre du projet « le mariage n’est pas un jeu d’enfant » (MTBA) initié par l’Organisation non gouvernementale, Save The Children. A cet effet, une mission de Save the Children conduite par son chargé de plaidoyer, Ali Thienou a quitté la capitale malienne (Bamako) pour séjourner dans les localités respectives afin d’être témoin oculaire de ces signatures de convention pour l’abandon du mariage des enfants.
Les maires et les chefs de villages des communes de Kiffosso I, de Ourikéla et de Nièna dans la région de Sikasso, ont signé la convention pour l’abandon de la pratique du mariage des enfants. Cette convention initiée par Save The Children a pour objectif de contribuer aux efforts des autorités par leurs engagements, des actes concrets et des actions sociales contre le mariage des enfants et pour la santé sexuelle et reproductive des adolescents. Après la signature de la convention par les acteurs, il y a eu la mise en place d’un comité de suivi et du mécanisme de suivi de la convention dans chaque commune. En cas de violation de cette convention, le père de la fille, le mari de la fille et l’autorité qui célèbre le mariage sont sanctionnés à payer un montant qui varie entre 100 000 FCFA et 600 000 FCFA. La première étape de cette signature de convention a démarré par la commune de Kiffosso I (cercle de Yorosso, région de Sikasso). Ici, le chef de village de Kiffosso I, Ouafoh Dao a fait savoir que cette convention pour l’abandon de la pratique du mariage des enfants est importante. Avec la signature de la convention, dit-il, la pratique sera bannie dans sa commune. La deuxième étape a concerné la commune de Ourikéla (cercle de Yorosso, région de Sikasso). Après les travaux, la présidente des femmes de Ourikéla, Natogoma Dao a invité tout le monde au respect de cette convention pour le bien être de la jeune fille. La troisième étape fut celle de la commune de Nièna (Sikasso) où le maire de ladite commune, Sériba Diallo a remercié Save the children pour les efforts déployés dans sa commune. Avant de préciser qu’au Mali, environ une fille sur 2 est mariée avant l’âge de 15 ans. « Face à cette situation, nous sommes en droit de nous poser plusieurs questions : Pourquoi devons-nous exposer nos filles à de telles souffrances ? Allons-nous les laisser continuer à subir les conséquences néfastes des mariages précoces/ou forcés ? Allons-nous continuer à exposer nos filles aux risques liés à l’accouchement suite à une grossesse précoce? Que pouvons-nous faire pour donner à tous nos enfants, sans discrimination de sexe, des chances égales, ainsi que la possibilité d’accéder à l’éducation et à la formation, de décider librement du moment de se mettre en union et de choisir la personne idéale le moment venu ? Ces quelques questions parmi tant d’autres nous interpellent tous et nous invitent à l’action », a-t-il dit. A sa suite, Dr. Malé Aïssata Diarra, gestionnaire du bureau de Save the Chidren de Sikasso, a indiqué que le mariage d’enfants est une violation des droits humains. « Au Mali, le mariage des enfants représente l’une des causes principales du décrochage scolaire chez les filles de 10 à 14 ans, et contribue aux inégalités de genre dans l’accès à l’éducation et à la santé », a-t-elle dit. Selon Dr. Malé Aïssata Diarra, le Mali se situe au 6ème rang des pays ayant les plus forts taux de prévalence de mariage d’enfants au monde. Dans sa présentation dans les différentes communes concernées par la convention, Ali Thienou, chargé de plaidoyer au sein de Save The Children, a mis l’accent sur l’article 9 de la convention qui stipule que « le mariage des enfants de moins de 16 ans est interdit ». « Article 10 : tout contrevenant aux dispositions des articles de la présente convention sera soumis à des sanctions. Les sanctions suivantes peuvent être prononcées par le chef de village après avis du comité communal de réflexion et d’échange sur les Violences Basées sur le Genre (VBG) », a souligné Ali Thienou. Adama Yoroba, assistant éducation sur le projet « le mariage n’est pas un jeu d’enfant », Ingrid Ayaba VOSDEN, assistante protection sur le MTBA, Mme Aïssata Traoré, gestionnaire du projet « le mariage n’est pas un jeu d’enfant » de Save The Children, N’Faly Doumbia de la direction régionale de la promotion de la femme de l’enfant et de la famille ont fait aussi une présentation dans les différentes communes partenaires du projet sur la « problématique du mariage des enfants». Dans leurs présentations respectives, ils ont mis l’accent sur les causes et conséquences du mariage des enfants. Parmi les causes, il ya les facteurs socioculturels, les causes économiques, les causes en rapport avec la securité, le manque d’opportunité, l’analphabétisme, l’inégalité des genres. Parmi les conséquences, figurent les complications de la grossesse, la déscolarisation et autres. Selon les présentateurs à Kiffosso I, à Ourikéla aussi bien qu’à Nièna, 38,9% des adolescentes (de 15 a 19ans) ont été mariées avant 18 ans.
Aguibou Sogodogo, envoyé spécial
Evitez les mariages précoces -d’accord – mais éduquez les enfants afin d’éviter les grossesses précoces d’abord
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