Mariage conjugué au présent : que de désillusions !

Dans notre société, le mariage se faisait autrefois par la voie de deux familles qui entendaient renforcer leurs liens par le biais de l’union de leurs enfants. Le choix des parents n’était pas alors fortuit, puisqu’il se fondait sur des valeurs comme l’éducation. Cette réalité de la nuit des temps est devenue ringarde aux yeux de la génération (G21). On est amoureux l’un de l’autre, et on veut d’emblée se marier. Mais certains parents s’y opposent au grand dam des amoureux. Ce qui détruit généralement la vie de leurs enfants.

On dit souvent que le monde évolue et les hommes doivent évoluer avec lui. Le mariage est sans doute une union sacrée. Ce qui signifie qu’il doit avoir un bon soubassement pour sa longévité. Cette assertion était le maître-mot de nos aïeux qui fondaient le mariage par la tribu, la famille, les histoires de la famille, souvent par le caractère des parents et l’éducation des enfants…

Cette pratique est obsolète de nos jours. Car les enfants se rencontrent dans la rue, à l’école, au lieu de travail et souvent sur internet (facebook, twitter, nimbuzz…) où ils échangent des mots d’amour, chacun voulant attirer l’attention de l’autre sur sa beauté, son intelligence, sa capacité financière, entre autres. Après quelques jours d’échanges et de rencontres dans les lieux sympas de la ville, les deux personnes vont commencer à s’aimer. La présentation des familles sera faite par les deux, mais dans tout ça, certains garçons ou filles n’osent jamais présenter leur copain ou copine à leurs parents. Et pourtant, ce sont eux les décideurs,  «les juges». Donc, il faut forcément leur consentement. D’où la déception de certains garçons lorsqu’ils trouvent leur «dulcinée». Surtout si celle-ci est déjà dévolue à un cousin ou à une connaissance qui est à l’étranger. Dans ce cas, les parents de la fille pensent que le mec qui est au pays, n’a pas de moyens financiers et donc, préfèrent miser sur celui vivant hors de nos frontières.

Parfois, lorsque le garçon envoie ses parents pour demander la main de la fille de son choix et que les parents de celle-ci refusent, c’est la grosse déception. «J’ai rencontré une fille il y a de cela 2 ans. Elle habitait dans la rue de mon ami et je me suis renseigné sur elle auprès de lui. Ce dernier a conditionné son aide à ma volonté réelle d’épouser la fille. Je lui ai répondu positivement et j’ai fait la connaissance de la fille. Du coup, on s’est liés d’amour très fort. Alors, j’ai informé mes parents et ils ont délégué un griot pour demander la main de la fille. Ma déception est que cette famille a dit catégoriquement que leur fille ne m’épousera pas, qu’elle doit continuer ses études à l’extérieur. Je leur ai dit que même si elle partait à l’extérieur,  je l’aime et donc qu’ils acceptent les colas. J’ai tenté plusieurs fois, mais sans succès, alors qu’elle portait une grossesse de moi, puisqu’elle m’aimait aussi. Une grossesse que nous de concert voulue pour contourner les parents. À la découverte que leur fille portait mon enfant, c’était la catastrophe. Comme solution pour m’éloigner d’elle, ils ont opté pour l’avortement. Ce à quoi je m’opposais de toutes mes forces. Surtout que la grossesse était avancée», nous confie un jeune homme de 29 ans.

Autre cas : celui de ce jeune de 26 ans. «J’ai connu une fille sur facebook, on a fixé un rendez-vous et depuis là, j’ai su que j’ai rencontré la femme de ma vie. Et c’était réciproque. Je suis alors allé chez elle pour faire la connaissance de sa famille et depuis lors, elle aussi venait chez moi. Donc, notre amour était au beau fixe. Puis, par mégarde, la fille est tombée enceintée. Diligemment, j’ai informé mes parents pour demander la main de la fille. À ma grande surprise, ses parents, notamment son père,  a refusé catégoriquement. Chose bizarre, sa mère voulait qu’elle avorte. Moi, je leur ai répliqué que leur fille, c’est leur enfant ; mais l’enfant qu’elle porte, c’est mon enfant et que par conséquent, ils doivent faire énormément attention. Et si jamais on tuait mon enfant, l’affaire finirait au Tribunal».

Voilà deux cas bien réels qui retiennent notre attention et qui prouvent que le mariage n’est pas chose aisée.

Bruno E. LOMA

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