Ce n’est pas un secret, même pour les rats de l’hôtel de ville : les cortèges de mariage posent un véritable cas de conscience.
A chaque mariage civil, son cortège de blessés graves.
A chaque passage de deux époux devant le maire, son cortège de larmes et pire, de morts. De morts coupables. Comme en témoignent les statistiques du service des Urgences de l’Hôpital Gabriel Touré. Pas moins de cinq blessés graves par week-end. Auxquels s’ajoutent, hélas parfois, un ou deux morts tous les quinze jours. Malgré ce lourd tribut, l’on continue à cautionner ces pratiques dévastatrices.
Et effet, tout se passe comme si la liberté des nouveaux couples commence là ou finit l’indifférence, somme toute pathologique, des responsables.
Avec leurs coups de klaxon intempestifs, les cortèges de mariage constituent un véritable danger public pour notre circulation routière, d’abord. Et nos concitoyens, ensuite.
Les voitures, bondées de monde, effectuent, des embardées dignes du cinéma américain. A leurs portières, l’œil rivé dans leur objectif.
Et tout cela, au nez et à la barde de la police. Curieux non, dans un pays comme le nôtre où les flics peuvent, à tout moment, vous coller une contravention, parce que vous avez brûlé le feu rouge à pied ! Ou tout simplement, vous arrêter pour “outrage aux forces de l’ordre” parce que vous avez regardé… Curieux, non !
Par contre, ils restent muets face aux chauffards des cortèges de mariage roulant à tombeau ouvert. Peut-être, n’ont-ils point le choix face à ces psychopathes, candidats au suicide et prêts à lyncher le premier qui se mêle de leurs “affaires”.
Quant aux motocyclistes, escortant la voiture des nouveaux mariés, le constat est plus amer. Le ventre vrombissant d’alcool ou tout simplement drogués, cigarette coincée entre leurs mandibules, ils jouent les “Johny Walker” sur leurs engins pétaradant dans nos rues. Et dans nos ruelles. Sans le moindre discernement. Conséquence : du sang et des larmes. Trop, c’est vraiment trop !
Boubacar Sankaré