Le samedi 6 novembre, l’ambassade du Maroc, à Bamako, a organisé dans ses locaux, une cérémonie commémorative de la Marche Verte, en souvenir à cet évènement historique initié, en 1975, par le roi Hassane II, dans le but de libérer pacifiquement des territoires de la zone du Sud (actuel Sahara occidental) disputées par le Front Polisario.
La rencontre, très solennelle, a débuté par une belle prestation de la chorale qui a chanté les hymnes nationaux du Royaume du Maroc et du Mali, en présence de l’ambassadeur du royaume chérifien, Hassan Naciri, le visage tourné vers deux portraits géants, celui du roi Mohamed VI et du colonel Assimi Goita, président de la transition et Chef de l’Etat du Mali.
Principal intervenant, l’ambassadeur du Maroc, plusieurs minutes durant, a fait avec brio, le rappel de la symbolique de ce qu’il qualifia d’évènement majeur de l’histoire contemporain du Maroc. Hassane Naciri n’a pas occulté la coïncidence entre la date anniversaire de «La marche verte» et la fête de l’indépendance du royaume attendue dans quelques jours. «Si la fête d’indépendance correspond au recouvrement de notre souveraineté nationale, la Marche Verte consacre le parachèvement de l’acquisition territoriale», a fait remarquer le diplomate. Qui a tenu à saluer ses compatriotes qui, comme c’est le cas chaque année, ont tenu, cette année également à être nombreux pour célébrer, dans la communion, la journée du 6 novembre et qui, dira-t-il, rappelle cette journée patriotique à l’occasion de laquelle 350.000 marocains, sans armes, ont marché vers leurs régions du sud ; mais pas uniquement pour récupérer des territoires spoliés. «La marche verte, 20 ans après l’indépendance, a donné naissance à un Maroc nouveau de refondation d’un Etat indépendant et de démocratisation continue. Elle a permis d’installer un nouveau processus de reconstruction d’une cohésion nationale et d’une intelligence collective. Aujourd’hui, c’est un évènement qui nous aide non seulement dans notre politique intérieure, mais également dans la coopération avec nos voisins », a affirmé Hassan Naciré. Le diplomate d’ajouter : «La marche verte, c’est une marche pacifique, c’est la main tendue à nos voisins, ainsi qu’à tous ceux qui sont épris de paix. C’est l’illustration de notre culture de paix et de bon voisinage».
Le rappel historique de l’ambassadeur Naciri a été suivi d’une série de témoignages venus apporter une touche particulière dans le succès d’une journée particulièrement riche en révélations et en enseignements. «Avec la marche verte, le Maroc donne au monde entier un exemple d’une lutte sans armes, pour l’unité et la consécration», a déclaré l’honorable Moussa Diarra. Selon lui, les relations entre le Mali et le Maroc sont à la fois riches, profondes, lointaines et très diversifiées.
«A l’époque, j’étais étudiant au Maroc ; Ce jour, tout le Maroc était mobilisé, hommes, femmes, jeunes. On a vu un peuple uni derrière son roi», se souvient Zakaria Maiga, aujourd’hui vice-président du Haut conseil de la Kadria Boutchiatchia du Maroc au Mali
Côté marocain, plusieurs intervenants ont pris la parole. On peut noter par exemple celui d’un cadre qui avait, à l’époque 6 ans et qui occupe actuellement les fonctions de Directeur Général de la BIM Sa. Pour Brahim Ahabbane, puis que c’est de lui qu’il s’agit, «l’évènement marque la volonté et l’engagement de gens qui ont voulu exprimé leur souhait de voir les nations du sud se réconcilier avec le Maroc. Aujourd’hui encore, c’est une occasion d’exprimer d’avantage cet attachement à leur pays».
Directeur Général de Moov Africa/Malitel, Abdel Aziz Beddini était, en 1975, élève au CM2, dans une école, à Casablanca. Son témoignage a aussi beaucoup captivé l’attention des participants. «J’ai gardé en mémoire trois dates historiques. Il s’agit des 3 discours de sa majesté le roi Hassane II. Le 1er discours, c’était pour inviter les Marocains de participer à la marche verte ; C’était le 16 octobre 1975. C’est un discours invitant à marcher pacifiquement pour récupérer nos régions du sud et aussi pour rendre visite à nos frères et nos sœurs de ces régions du sud. Le roi a demandé de se rendre dans ces régions, de manière pacifique, sans armes ; Les seules armes, étaient le Coran et le drapeau marocain et, bien sûr, la foi et la volonté de récupérer ces zones. En moins de 3 semaines, c’est-à-dire déjà au 5 novembre, 350.000 marocaines et marocains ont répondu OUI pour marcher vers les zones du sud. Ce qui reflète les liens fort et solide entre le peuple et le roi. La 2è date, c’était le discours du 5 novembre lorsque sa majesté le Roi Hassan II a remercié les volontaires. La 3è date, c’était le 9 novembre quand les 350.000 ont franchi les zones du sud. Le roi a encore fait un discours pour les remercier et encourager les participants à cette marche. Si nous voulons résumer, on peut tout simplement dire que la marche verte est un grand évènement qui a montré l’union et la solidarité qu’il y a entre les marocains», a déclaré Abdel Aziz Beddini.
Après 46 ans, la marche verte reste toujours un symbole fondateur fort du nationalisme royal marocain et dont toute remise en cause est considérée comme relevant du sacrilège.
Papa Sow/maliweb.net