Le samedi dernier 15 juillet dernier, les opposants au projet de révision constitutionnelle du président de la République ont battu le pavé à Bamako, à l’intérieur du pays et dans plusieurs villes à l’étranger. Les partisans du « NON » ont évoqué l’opportunité qui se présente au président IBK de pouvoir encore réunir les Maliens de tous bords, de toutes tendances, autour de son projet controversé afin de donner une plus grande chance à la paix. Mieux, ils appellent le chef de l’Etat à trouver un consensus pour sauver rapidement le pays et de montrer que chaque Malien compte pour lui.
Me Demba Traoré, URD :
«Nous sommes sortis pour sauver notre pays »
« Je suis venu marcher pour sauver la République. Notre pays est menacé, sérieusement menacé; pas par l’insécurité mais par les gouvernants. Vous avez remarqué leur entêtement à vouloir forcer un référendum qui n’est pas du tout opportun. Et compte tenu de la situation sécuritaire, le Mali est plus qu’agressé dans son intégrité territoriale. Qu’on le veuille ou pas, c’est cela ; même si la Cour constitutionnelle a tenu malheureusement un autre langage. Tous ceux qui sont sortis aujourd’hui aiment leur pays, ils ne sont pas en déphasage avec les règles de la République.
C’est pour cela que nous sommes sortis pour sauver notre pays, faire en sorte que la paix qui est recherchée soit une réalité. On ne pourrait jamais avoir la paix dans l’exclusion. Qui peut faire participer aujourd’hui l’ensemble des citoyens dans un processus référendaire ? Ce n’est pas possible. L’administration elle-même est absente dans la plupart des localités du pays. Nous sommes sortis pour demander au président de la République qui est l’initiateur de ce projet de le retirer purement et simplement. Les images qu’il va voir aujourd’hui (pas à l’ORTM parce qu’elle ne va pas la diffuser), devront lui permettre de se rendre compte de la réalité.
Nouhoum Togo, PDES :
« Si le Non arrivait… l’analyse de la Cour est biaisée.»
« Ils n’ont pas pu organiser les élections dans 53 communes du Mali pour les élections communales. Qu’est-ce qui va nous prouver qu’ils auront même la chance d’organiser dans 3 ou 4 cercles ? La situation devient de plus en plus grave. On demande à la Cour constitutionnelle de faire extrêmement attention, d’écouter la voix du peuple. On a vu Manassa se battre en 1991, elle a été la voix des sans voix hier. Mais elle est méconnaissable aujourd’hui. Aveuglée par le pouvoir, elle continue à rencontrer le ministre de l’Administration territoriale et de voyager même à l’extérieur pour dire d’oublier les sans voix. La loi, elle est faite pour être appliquée sur la population malienne. Nous ne reconnaissons pas cette façon de faire. Son analyse est biaisée. C’est pour cela qu’on ne peut pas faire confiance, pour ce référendum, à la Cour constitutionnelle»
Tiébilé Dramé, PARENA :
« Le peuple a réagi et a dit non »
« Nous ne voulons pas de la Constitution venue de l’étranger. Et nous demandons au Président de retirer son projet purement et simplement, et de réunir les parties prenantes : les associations, les jeunes, les femmes, l’opposition, la majorité, les opérateurs économiques, les femmes entrepreneurs, les syndicats. Toutes ces forces vives du pays, les réunir pour que nous discutions du présent et de l’avenir immédiat. Le président a fait la preuve pendant ces 4 dernières années qu’il n’est pas un homme de dialogue, qu’il n’est pas disposé au dialogue. C’est pourquoi il a conçu cette Constitution qu’il voulait imposer de façon cavalière. Le peuple a réagi, le peuple a dit non »
Soumana Sako, CNAS Faso Hèrè :
« La Constitution de 1992 est la plus avancée au monde… »
«Quelle Constitution au monde peut reculer un coup d’Etat ? A cet effet, la Constitution de 1992 est la Constitution la plus avancée au monde. Le peuple malien a mis dans cette Constitution qu’un coup d’Etat est un crime imprescriptible. Maintenant l’insécurité résiduelle ? J’avais beaucoup d’estime pour Manassa Dagnoko. Je n’en suis pas arrivé au point où cette estime pour elle est résiduelle. Mais je dois dire qu’elle (Manassa Dagnoko, Ndlr) m’a déçu en disant et répétant qu’au Mali il y a l’insécurité résiduelle. Je ne lui demande même pas d’aller à Kidal, qu’elle tienne la prochaine session de la Cour constitutionnelle à Djenné. Elle verra s’il y a une insécurité résiduelle ou pas. Elle n’a qu’à aller dans les camps militaires dire aux veuves et orphelins des braves hommes et femmes en uniforme, qui sont en train de mourir comme des mouches pour défendre la patrie, que ce dont leurs parents sont victimes, ce n’est que de l’insécurité résiduelle ».
Dr Madou Diallo, URD :
« L’opportunité historique de réunir les Maliens »
« Si on peut comprendre l’initiative de réviser une constitution, il y a des préalables qui existent. Vous savez que la Constitution malienne à travers son article 118, alinéa 13 dit clairement qu’on ne peut pas poursuivre ou entamer une révision constitutionnelle quand il est porté atteinte à l’intégrité du territoire. Il faut être de bonne foi pour reconnaitre aujourd’hui qu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire. Pour que nous révisions la Constitution, il faut qu’il ait un large consensus. Je pense que monsieur le président de la République a l’opportunité historique de réunir les Maliens, de fédérer les Maliens autour de ce projet et de dire que chaque Malien compte. Il y a de nombreuses lacunes dans le texte.
Rassemblés par A.K
Déclaration de la plateforme AN TÈ, A BANNA-touche pas ma constitution lors de la marche de ce samedi
Chers camarades défenseurs de la constitution démocratique de 1992,
Je salue les sentinelles de la dignité malienne que vous êtes !
Salut à toutes celles et à tous ceux qui résistent aux tentatives d’asservissement de notre peuple!
Salut mes sœurs, salut mes frères, hourra compagnons, honneur à vous, vous êtes la fierté de notre peuple!
Ce samedi 15 juillet est un autre jour historique dans la longue lutte du peuple malien pour la dignité, la justice sociale et la démocratie.
La marée humaine de ce jour est le témoignage éloquent de la détermination des forces vives du Mali à combattre le mépris, l’arrogance, l’autisme et les tentatives d’instaurer dans notre pays un pouvoir personnel rétrograde.
La mobilisation de ce jour est un autre signal fort, très fort, un carton rouge au président de la République, au gouvernement et au Ministre de la Réforme de l’État qui sont allés chercher à l’étranger une constitution qu’ils voudraient substituer à celle adoptée par le peuple souverain du Mali au lendemain de la conférence nationale de toutes les forces vives du pays!
Leur constitution, la constitution d’IBK et de Tapo n’est la nôtre.
Notre constitution a été écrite avec le sang du peuple. Leur constitution a été écrite avec l’encre de l’argent du peuple par…..des juristes étrangers. Ils ont osé, oui, ils ont osé!
Dans le mépris de la dignité du Mali!
Soundiata Keïta, Soni Ali Ber, Sékou Ahmadou Barry, Biton et Damonzon, El Hadj Omar, Samory Touré, Mamadou Lamine, Tiéba et Babemba, Firhoun Ag Alinsar, Kaocen, Komi Diossé, Banzani Théra, Cheikhna Hamallah, Alla Ag Albachar, Mamadou Konaté, Modibo Keïta, réveillez-vous, la dignité malienne est piétinée!
IBK, son parti, son gouvernement et son Ministre veulent imposer leur constitution à notre peuple.
L’accepteriez-vous? NON, NON ET NON! Nous ne l’accepterons pas!
Je sais que vous ne l’accepterez pas!
Pour parvenir à leurs fins, pour parvenir à leurs fins, ils ont osé déclarer que « l’insécurité était résiduelle » et que l’autorité de l’État malien s’exerçait partout de Kidal à Kayes en passant par Douentza, Mopti, Ténenkou, Macina et Ségou.
Ils déforment les faits et chaque jour, la réalité les rattrape.
La guerre d’Anéfis, l’embuscade meurtrière contre nos chers FAMAS à Ménaka, les attaques contre les postes de gendarmerie dans tout le centre, les 100 coups de fouet infligés aux agents municipaux à Korienzé, les tribunaux islamiques, les humiliations subies par les chefs de villages et les notables dans les cercles de Ténenkou et de Youwarou, le drapeau national descendu, plié et rangé à Kouakourou ( Djenné), c’est bien entendu de « l’insécurité résiduelle »!!!
Les 600 morts de janvier à juillet, c’est de « l’insécurité résiduelle »!!!
Les 500 écoles fermées, les centaines d’enseignants abandonnant leurs postes, c’est de « l’insécurité résiduelle »!!!
Les dizaines de sous-préfets fuyant leurs postes, c’est de « l’insécurité résiduelle »!!!
Le message envoyé au président de la République de la mi-juin à la mi-juillet au Mali et dans notre vaillante et digne diaspora est clair, très clair:
« Monsieur le président, votre constitution n’est pas la constitution du peuple, retirez votre projet, renoncez à cette révision constitutionnelle »!
Respectez les droits démocratiques du peuple malien: respectez la liberté de réunion, respectez le droit de manifestation, respectez la liberté d’expression et le droit à l’information.
Cessez de harceler et de museler les radios et télévisions libres qui sont soumises à des sanctions administratives et financières qui n’honorent pas la démocratie.
Cessez les attaques contre Facebook et les autres réseaux sociaux !
Libérez l’information !
Monsieur le président, libérez l’ORTM et mettez fin à l’information à sens unique!
Camarades,
Continuons le combat, continuons ce combat démocratique, continuons cette mobilisation jusqu’à la victoire finale.
La victoire finale, c’est le retrait pur et simple du projet IBK-TAPO-CECCALDI!
Vive la constitution de 1992!
Vive la démocratie!
Vive le Mali!
Abas le pouvoir personnel!
Abas la dictature!
Bamako, le 15 juillet 2017
Plateforme Antè, A BANA-Touche pas ma Constitution
Bonjour,
N’oublions pas qu’IBK est le constituant principal, il est à l’origine de cette révision de la constitution de 1992.
Il n’a fait que démarrer, en exprimant les besoins et les contraintes, un processus complet de révision de cette constitution de 1992 du Mali.
Dans le point 2 de cette lettre ouverte, vous trouverez que le processus de révision de la constitution est optimal et qu’il a fait intervenir des représentants de toutes les forces vives Maliennes depuis le comité des experts, à travers le gouvernement, jusqu’à l’assemblée nationale qui a réalisé plus de quatre cent écoutes incluant dans les régions et au sein de la diaspora.
Même les travaux de la commission DABA ont été utilisés par les députés, surtout ceux de la commission LOIS, en étudiant l’état de l’existant : qu’est-ce qui a été fait avant et comment s’en servir ?
UNE CONFERENCE SOUVERAINE N’A PAS ETE UTILISÉE MAIS LE RÉSULTAT SERAIT ÉQUIVALENT DU POINT DE VUE DE L’OPTIMALITÉ EN SE BASANT SUR L’ANALYSE SCIENTIFIQUE SUIVANTE.
L’analyse scientifique de ce processus a montré qu’il a abouti à une solution optimale à travers une politique optimale de révision de la constitution de 1992 : voir ci-dessous.
Conséquence : LA CONSTITUTION RÉVISÉE, DONT ON DISPOSE ACTUELLEMENT, EST VRAIMENT OPTIMALE ETANT ISSUE D’UNE POLITIQUE OPTIMALE DE RÉVISION DE LA CONSTITUTION de 1992 ET CORRESPONDANT A UN CONSENSUS DE FAIT ENTRE LES ACTEURS MALIENS, EN PARTICULIER ENTRE LA MAJORITÉ ET L’OPPOSITION (Cf. L’ANALYSE SCIENTIFIQUE VUE AU POINT 1 de la lettre ouverte).
Voir le détail du Point 2 dans la lettre ouverte : Est-il nécessaire d’avoir une relecture complète de la constitution révisée ?
Devant la demande du camp du NON, même si, par hasard, le Président de la République recule pour une raison ou une autre, ça ne serait pas, à mon avis, pour retirer définitivement la constitution révisée mais il pourrait être tenté, pour aller dans le sens de la demande du camp du NON, par une seconde lecture complète de la révision de la constitution précédée d’une concertation inclusive entre toutes les forces vives Maliennes, avec des propositions de nouveaux amendements, avant la soumission de la loi révisée aux députés.
Mais, une deuxième lecture complète de la constitution révisée, est-elle nécessaire ?
Compte-tenu du consensus de fait établi entre la majorité et l’opposition ET des consultations qui avaient été faites par le comité d’experts, par le Ministre Tapo et par la commissions LOIS de l’assemblée nationale (plus de quatre cent écoutes intégrant celles dans les régions et de la diaspora), je trouve qu’on recommencera un processus qu’on a déjà déroulé.
Dommage, quelle sera la perte de temps et d’argent ?
VOUS SAVEZ, DANS LE DOMAINE SCIENTIFIQUE, EN PROGRAMMATION DYNAMIQUE, ON DIT QU’UN SYSTÈME QUELCONQUE (cas de l’État Malien qui souhaite la révision de la constitution de 1992) DEVANT OPTIMISER UNE FONCTION COUT QUELCONQUE (cas de la conception de notre constitution révisée répondant aux besoins des Maliens), SOUMIS A PLUSIEURS SOLLICITATIONS ÉMANANT DES ACTEURS MALIENS (citoyens, institutions et organisations Maliens aux niveau local et/ou régional et/ou national et/ou international), éventuellement épaulés par des PARTENAIRES (à travers de la consultance), ET COMPORTANT PLUSIEURS VARIABLES (chaque acteur pouvant émettre des amendements à volonté), SE METTRA EN ÉQUILIBRE QUELQUE SOIT L’ÉTAT DE DÉPART (cas de la proposition, faite par le gouvernement, à partir de celle des experts ou de toute autre proposition, à l’assemblée nationale d’un projet de constitution révisée) DE CE SYSTÈME.
Cet équilibre correspondra aux souhaits et besoins de ses acteurs.
Les différents états du système correspondent chacun à une proposition de révision de la constitution par des acteurs Maliens, éventuellement aidés par des partenaires, à une étape donnée du processus de révision de la constitution.
Il y a plusieurs étapes du processus de révision de la constitution : l’étape du constituant principal (le Président exprimant les besoins et des contraintes), l’étape du gouvernement pour compléter les besoins, l’étape des experts nationaux (pour le projet de révision après écoute des acteurs) épaulés éventuellement par des experts internationaux, l’étape de la cour suprême pour validation la proposition des experts avant de l’envoyer au gouvernement, l’étape du gouvernement pour réceptionner le projet de révision de la part de la cour suprême et des experts, l’étape du Président pour voir si ses besoins sont pris en compte par les experts et le gouvernement, l’étape du gouvernement pour amendements avant envoi à l’assemblée nationale pour amendements, écoutes des acteurs et vote de la constitution révisée, étape de la cour constitutionnelle pour étude de la constitutionnalité, retour au gouvernement, étape du constituant principal pour éventuelle promulgation, étape de la saisine éventuelle de la cour constitutionnelle, étapes éventuelles de la relecture si nécessaire (pouvant reprendre toutes ou certaines des étapes précédentes), étape du référendum sur la constitution révisée (à soumettre au peuple pour validation ou invalidation).
Un graphe peut être utilisé pour symboliser l’interconnexion entre les états du système aux différentes étapes.
Finalement, quand l’équilibre sera atteint, la constitution révisée, qui sera retenue, serait passée par plusieurs états optimaux (versions optimales de la révision de la constitution à des étapes données) dans lesquels les acteurs ont émis des amendements et/ou exprimé des besoins qui ont été retenus aux étapes correspondantes.
A l’équilibre, la connexion entre les états optimaux (versions optimales de la révision de la constitution à des étapes données) constitue une politique optimale. Cette dernière a pour finalité la constitution révisée optimale répondant aux besoins de toute la nation à travers ses acteurs épaulés éventuellement par ses partenaires.
Cette politique optimale est formée de sous-politiques optimales (reliant les états optimaux entre eux à travers les étapes), c’est le principe d’optimalité en programmation dynamique. L’Américain Dr BELLMAN a introduit un tel principe et la programmation dynamique (dynamic programming).
La programmation dynamique est utilisée, aujourd’hui, entre autres, dans les systèmes complexes de gouvernance, d’aide à la décision, de sécurité et dans des systèmes informatiques et TIC (Technologies d’Information et Communication) multiutilisateurs complexes pour optimiser leurs qualités, leurs sécurités et leurs performances.
Conséquence : LA CONSTITUTION RÉVISÉE, DONT ON DISPOSE ACTUELLEMENT, EST VRAIMENT OPTIMALE ETANT ISSUE D’UNE POLITIQUE OPTIMALE DE REVISION DE LA CONSTITUTION de 1992 ET CORRESPONDANT A UN CONSENSUS DE FAIT ENTRE LES ACTEURS MALIENS, EN PARTICULIER ENTRE LA MAJORITE ET L’OPPOSITION (Cf. L’ANALYSE SCIENTIFIQUE VUE AU POINT 1 DE LA LETTRE OUVERTE).
Reprendre le processus de relecture complète de la constitution révisée, cette dernière étant déjà consensuelle de fait entre la majorité et l’opposition, serait une perte de temps et d’argent.
Le seul intérêt serait l’aspect cohésion sociale et vivre ensemble.
Mais, ces aspects sont pris en compte dans la concertation inclusive des acteurs, indépendamment des bords politiques, que je propose afin d’aplanir les divergences et les faire converger vers la nécessité du référendum.
J’ESPÈRE, QU’APRÈS CES ANALYSES SCIENTIFIQUES, QUE LE CAMP DU NON SERA CONVAINCU DE LA NÉCESSITÉ DU RÉFÉRENDUM APRÈS LA SIMPLE RELECTURE QU’IMPOSE LES CORRECTIONS APRÈS LA SAISINE DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE PAR L’OPPOSITION.
En plus, la carte NINA et la biométrie apporteront au vote référendaire la fiabilité pour une élection transparente. Les acteurs et les observateurs étrangers pourront aussi suivre l’élection pour améliorer la fiabilité.
Engageons-nous tous/toutes pour ce référendum, indépendamment des bords politiques, et contrôlons son déroulement pour garantir des résultats fiables.
Chacun(e) est interpellé(e).
Bien cordialement
Dr ANASSSER AG RHISSA
Expert TIC, Gouvernance et Sécurité
TEL 95 58 48 97
Comments are closed.