Problèmes d’assainissement, des eaux usées, de recensement des commerçants pour la reconstruction du marché ; ce sont à ces difficultés que le marché Dossolo Traoré, communément appelé Sougouni Coura est confronté depuis quelques mois. Entre la mairie du district de Bamako et la coordination des associations des commerçants (Benso), chacun jette la responsabilité sur l’autre. Nous avions rencontré les deux parties. Leurs versions des faits.
« Ce sont les associations qui bloquent la progression de la situation du marché car elles refusent le recensement», a déclaré l’inspecteur Issa Ballo, directeur général de la régie des marchés. «La situation du marché est bloquée par le camps de la mairie du district et non nous. Si la mairie annule sa décision de vente des parcelles que occupent nos membres à des individus pour construire des immeubles, nous allons commencer le recensement », a avancé le secrétaire administratif de la coordination BENSO.
D’abord du côté de la mairie du district de Bamako, nous avons rencontré l’inspecteur des finances Issa Ballo, directeur général de la régie des marchés et le chef de division en charge du marché Sougouni Coura, Mamadou Papa Diarra. Ces deux hommes ont reconnu la situation déplorable de ce marché à cause de l’insalubrité ; des eaux usées et du désordre avant de situer la responsabilité sur les responsables des associations du marché.
Parlant de la gestion du marché, l’inspecteur des finances Ballo affirme que les efforts de la mairie ont été boudés par les deux associations, BENSO et YEREDON, des commerçants dudit marché. Selon lui, la mairie a voulu reconstruire le marché mais les associations ont refusé de faire le recensement des commerçants qui s’y trouvent. « Pour construire un marché, il faut connaitre le nombre des commerçants qui se trouvent dedans. Nous avons convoqué beaucoup de réunions pour le recensement des commerçants dans le marché. Nous avons voulu mettre en place une commission mais BENSO a refusé d’entrer dans la même commission que YEREDON. Le recensement a été bloqué à cause de cela, car la mairie a voulu être impartiale », a déclaré le directeur des trois grands marchés de Bamako.
En ce qui concerne l’organisation du marché, l’inspecteur des finances, Issa Ballo, représentant de la mairie du district a laissé entendre que les associations ne sont pas prêtes car elles refusent de collaborer entre elles-mêmes et ne s’aiment pas.
S’agissant du remboursement des dommages après l’incendie du marché Sougouni Coura, l’inspecteur Ballo nous a confiés que le maire a demandé de mettre en place une commission de recensement mais là aussi, les associations ont refusé. « Le maire a demandé aux deux associations, BENSO et YEREDON de donner chacun 5 représentants pour constituer la commission de recensement des commerçants touchés par l’incendie mais BENSO a refusé de constituer une commission avec YEREDON. Le gouvernorat et la chambre de commerce ont fait la même proposition mais ils ont refusé », a-t-il précisé. « Ce sont les associations qui bloquent la progression de la situation du marché car elles refusent le recensement», a-t-il ajouté.
Parlant des eaux usées, le représentant de la mairie du district tacle les responsables des associations en soulignant les problèmes des toilettes. Le chef de division du marché en question avance que les eaux usées sont les conséquences de la mauvaise organisation du marché. Cette organisation, selon lui, appartient aux deux associations. « Ce sont les propriétaires de toilettes qui versent ces eaux pendant les nuits. Parmi toutes ces toilettes, seule une est dans les normes. On a voulu harmoniser tout cela mais on n’a pas pu à cause de la mésentente des associations », a-t-il avancé.
S’agissant de la reconstruction du marché, Issa Ballo dit ceci : « Le titre appartient à la mairie. Donc, les associations ne peuvent pas avoir des bailleurs de fonds sans la mairie. On doit d’abord faire des recensements des commerçants avant la construction du marché. Ce sont les associations qui ont refusé le recensement .Donc, on ne peut pas construire sans ce recensement ».
Parlant des taxes, l’inspecteur Ballo dira que les commerçants n’en paient pas beaucoup. Il a cité les propriétaires des toilettes comme exemple de mauvais payeurs.
Quant aux commerçants, ils ont nié les propos des représentants de la mairie et ont donné leur version.
Abdoulaye Kouyaté, le secrétaire administratif de la coordination BENSO a, avant d’entrer dans les détails nié l’existence de deux associations au niveau de Sougouni Coura. Il a martelé que BENSO est une coordination regroupant plusieurs associations des commerçants. Contrairement à ce que croient les agents de la mairie du district, M. Kouyaté a avancé que l’association YEREDON est une association rebelle de la coordination BENSO. Cette association est soutenue par la mairie du district aux dires d’Abdoulaye Kouyaté.
S’agissant de leur refus de la rénovation du marché, Kouyaté a d’abord affirmé qu’il a appris comme les autres que certains les accusent de refuser la rénovation du marché avant de déclarer qu’ils n’ont officiellement reçu personne pour la rénovation de ce marché. « Nous connaissons nos droits et nous n’accepterons pas que les gens aillent dire dans les radios et télévisions qu’ils vont rénover le marché de Sougouni Coura sans passer par nous », a-t-il déclaré. Selon son secrétaire administratif, la coordination a démarché l’Etat pour qu’il l’autorise à chercher des bailleurs de fonds pour reconstruire le marché. Il a laissé entendre qu’ils sont à l’attente de la correspondance qu’ils ont adressé à la mairie du district il y’a des mois.
Parlant du cas des eaux usées, le représentant de la coordination BENSO a situé la responsabilité sur la mairie du district car c’est elle selon lui, qui a attribué aux gens les immeubles dans lesquels viennent ces eaux usées. « Lors de notre visite de terrain avec les agents de la mairie du district et ceux du service d’hygiène, nous avons su que beaucoup de ces eaux usées viennent des immeubles qui sont dans le milieu. Les propriétaires de ces immeubles n’ont pas creusé des fosses qui puissent les supporter », a-t-il laissé entendre. Aux dires du secrétaire administratif de BENSO, la mairie du district a été saisie de l’affaire mais elle n’a pu rien faire.
En ce qui concerne l’assainissement, Kouyaté affirme qu’il était convenu de faire la salubrité du marché chaque dernier vendredi de chaque mois mais la mairie a cessé de le faire il y a à peu près dix ans. « Nous n’avons jamais reçu une lettre de la mairie pour la salubrité. Il y a de cela plus de dix ans, nous avons convenu avec la mairie du district de faire la salubrité chaque dernier vendredi de chaque mois mais elle s’est limitée à 5 seulement et pourtant dans les taxes que nous payons, il y a bien le prix de la salubrité », a-t-il déclaré. Aux dires de M. Kouyaté, plusieurs jours de salubrité ont été organisés par la coordination mais elle n’a jamais eu le soutien de la mairie. « A toutes les séances de salubrité que nous organisons, c’est la mairie de la commune II qui donne des camions Ben et nous nous en chargeons des carburants. Nous ne recevons pas l’appui de la mairie du district », a-t-il dénoncé. Aux dires du secrétaire administratif de BENSO, plusieurs radios et télés peuvent témoigner leur détermination dans l’assainissement car elles ont été plusieurs fois invitées aux séances de salubrité.
Parlant du recensement des commerçants pour la reconstruction du marché, le secrétaire administratif de BENSO reconnait avoir participé à plusieurs réunions avec la mairie. « Quand ils nous ont appelé pour la première fois, nous avons tous apprécié l’idée car nous avions pensé que ça allait nous permettre de connaitre le nombre de commerçants dans le marché », a-t-il ajouté. M. Kouyaté va plus loin. Il accuse Adama Sangaré quat à l’arrêt de ces réunions. Selon lui, c’est suite à la vente de certaines parcelles du marché par Adama Sangaré qu’il y a eu de mésentente entre leur coordination et la mairie. « Au moment où nous continuons les séances de travail, Adama Sangaré a vendu certaines parcelles de certains de nos membres. Il a donné un court délai pour les faire sortir desdites places. Donc à la réunion qui a suivi, nous leur avions fait savoir que nous ne pouvions pas continuer le recensement tant que certaines parties de notre marché sont menacées et c’est comme ça que les réunions ont cessé », a-t-il précisé. Aux dires d’Abdoulaye Kouyaté, Adama Sangaré aurait vendu chacune de ces parcelles à 50 millions.
Parlant du paiement des taxes, les membres de la coordination des commerçants du marché Dossolo Traoré ont affirmé qu’ils sont réguliers dans le paiement des taxes. Le secrétaire administratif va plus loin. Il met au défi la mairie de rendre public leur paiement de taxes si elle estime que les commerçants de Sougouni Coura ne paient pas leur taxe.
Parlant de la reconstruction du marché, la coordination affirme ne jamais s’opposer à l’idée de reconstruire le marché. Selon son secrétaire administratif, BENSO est prête pour la reconstruction du marché s’ils ont un bailleur crédible. Les membres de la coordination avancent que si la mairie du district construit les immeubles, elle va fixer des prix que les commerçants ne pourront pas supporter. Selon M. Kouyaté, si le gouvernement leur autorise, ils chercheront des bailleurs pour reconstruire le marché Sougouni Coura. BENSO propose enfin que la mairie fasse le recensement par partie au lieu de vouloir faire le tout en un moment. «La situation est bloquée par le camps de la mairie du district et non nous. Si la mairie annule sa décision de vente des parcelles qu’occupent nos membres à des individus pour construire des immeubles, nous allons commencer le recensement », nous a-t-il confié.
Boureima Guindo
C’est là tout le fond du business français, qui a tout interêt aux sécheresses et à la pollution de ces eaux afin de faire fructifier leurs Véolia, Suez ect !
Un peu comme le BTP est à Vinci, Eiffage ou Bouygues …
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