Les syndicats affiliés à la CSTM, les associations et organisations de la société civile et certains partis politiques ont organisé le mercredi 30 Novembre 2011 une marche pacifique contre l’AMO-Assurance Maladie Obligatoire et les reformes constitutionnelles en cours. Ont participé beaucoup des leaders politiques, syndicales et des milliers de militants.
L’AMO fait couler beaucoup de salives depuis un certain temps. Il a été constaté que malgré l’opposition de certaines corporations des agents de l’Etat, les prélèvements sur leurs salaires continuent. C’est pourquoi les marcheurs avaient comme slogans ‘’ Voleurs rendez-vous nos sous’’ ; menteurs rendez-vous nos sous’’ ; ‘’non à l’assurance maladie obligatoire’’.
Selon les organisateurs, à vingt quatre heures avant la marche une lettre ouverte du collectif « Touche pas à ma constitution » a été envoyée à la présidence, dans laquelle le collectif s’interroge sur la nécessité d’une telle révision, à l’heure où les maliens soufrent dans leur quasi ensemble sous les lourdes charges et difficultés qui rendent leur existence bien difficile.
Aujourd’hui les maliens sont plutôt préoccupés par leur vécu quotidien et l’impossibilité pour la majeure partie d’entre eux de satisfaire à leur besoin minimum. Ils sont préoccupés par l’école qui est dans un état lamentable et plonge dans l’ignorance les enfants issus des milieux défavorisés par une insécurité qui menace l’intégrité du territoire et la cohésion nationale. Ils sont également préoccupés par l’existence d’un système sanitaire défaillant, par une corruption et une mauvaise gouvernance qui sont génératrices de misère et de pauvreté, notamment l’expropriation des terres des citoyens pourtant disposant de leurs lettres d’attributions voire de titres fonciers, sans raison d’utilité publique évidente et sans compensation idoine prévu par la loi.
C’est pour cela que les manifestations ont demandé la démission du ministre de l’administration territoriale et des collectivités, les deux ministres de l’éducation et le ministre de la sécurité intérieure. Car, tous ceux sont incapables de jouer leur rôle.
En outre le collectif a signalé qu’un tel processus de reforme doit obéir à certaines considérations, notamment celles d’être en phase avec l’ensemble des sensibilités, celles des acteurs sociopolitiques et celles du peuple lui-même. Ce qui ne peut se faire sans une large concertation et une minutieuse préparation, lesquelles ont pour but de donner une certaine légitimité au produit à venir et d’entrainer l’adhésion populaire. La constitution est loin d’être un simple document juridique, et son élaboration ne saurait se réduire à un quelconque travail d’experts enfermés dans une tour d’ivoire, coupés des réalités.
Sékou KONATÉ