Marché des fruits et légumes : « Namassa Dankan » tient la côte

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Fortement conseillée par les médecins, la consommation de fruits contribue beaucoup à la digestion, au maintien de l’énergie  et à la croissance des enfants. Riche en vitamines et en minéraux, les fruits sont des alliés précieux pour réduire les risques d’obésités, de cancer et d’autres maladies. Pour les amateurs, rien de mieux qu’une foire de fruits pour se faire une bonne salade. Le « Namassa Dankan) offre une gamme riche et variée de fruits et légumes.

C’est dans un grand désordre que se situe le plus grand marché de fruits de Bamako à N’golonina en Commune II du district appelé « Namassa Dankan » (ou quai des bananes). Un lieu d’approvisionnement des commerçants détaillants venant de tous les quartiers de la capitale. Ce souk offre une gamme variée de fruits aux clients à des prix raisonnables selon leur provenance.

Aminata Coulibaly,  revendeuse de fruits à Moussabougou, assise dans un tricycle déjà chargé, elle nous explique que pour avoir les meilleurs fruits, il faut être matinal. Entre les camions qui déchargent, les tricycles et pousse-pousse  qui chargent, les conducteurs de taxi  moto à la recherche de clients, l’on retrouve  des fruits d’ici et d’ailleurs étalés sur des tables à même le sol au bord de la route. Papayes, oranges, bananes, pommes, melons et ananas sont visibles des quatre coins de ce marché qui a existé avant les indépendances, d’après les membres du syndicat du marché. Connu sous le nom de « Namassa Dankan », marché de bananes (NDLR), l’on y retrouve des fruits de la Côte-d’Ivoire, du Burkina Faso,  de l’Afrique du sud,  du Maroc, d’Afrique du Sud et de la Guinée Conakry.

Brehima Camara, membre du syndicat, affirme que durant toute la période de l’embargo, le marché n’a pas connu de rupture. “Nous ne savons pas ce que signifie l’embargo”, lance-t-il d’un ton moqueur. Il ajoute que les bananes dominent le marché ces derniers mois. Celles de la Côte d’Ivoire sont les plus prisées de par leurs tailles. Elles sont plus grosses que celles du Mali et du Burkina. Fièrement il explique qu’en matière de goût, les bananes du Mali sont les meilleures sur le marché.

A côté, un regroupement de femmes attire notre attention. A leur approche, nous nous rendons compte qu’elles sont toutes Dogon. Certaines sont grossistes de fruits, d’autres des revendeuses. Oumou Dolo, celle qui est à l’origine du rassemblement est une sexagénaire de taille fine. Habillée en tenue traditionnelle Dogon, la vieille dame est vendeuse d’un plat traditionnel  « Loukou » fait à base de feuille « Kamekolon » et de farine de mil. Elle explique qu’elle a choisi ce marché pour son commerce parce qu’elle est sûre d’y trouver sa clientèle. Occupée par la vente, elle n’a pas voulu répondre à plus d’interrogations. Une de ses clientes, en attendant son tour, nous confie que nombreuses d’entre elles achètent ce mets pour en faire leur petit déjeuner, puisqu’elles quittent la maison très tôt afin d’avoir les fruits de qualité et elles partent aussitôt les écouler  à travers la ville. Ces dames affirment  ne pas avoir de raisons particulières pour la vente de fruits en l’occurrence de bananes dans la capitale. Pour elles, c’est juste un travail comme les autres qui leur permettent de subvenir à leurs besoins.

Dans le marché, le long des magasins, nous apercevons des conteneurs frigorifiques. Abdou Diarra, propriétaire d’un conteneur, déclare qu’il y a environ 150 conteneurs frigorifiques au sein du site. Il a acheté  le sien en 2006. Ces conteneurs leurs permettent de stocker les fruits dans de meilleures conditions. Ils peuvent contenir 7 à 10 tonnes de fruits. Avant les conteneurs, ils gardaient les fruits sur des nattes qu’ils couvraient avec des  vieux draps.

Les stocks non écoulés à souhait sont vendus à moindre coût pour éviter les pertes. Malgré cela, il arrive souvent que des fruits pourrissent. Ceux-ci sont jetés au bord du fleuve, chose qui déplait aux commerçants ainsi qu’aux membres du syndicat. Leur plus grand souhait est d’avoir une usine de transformation pour éviter ce gâchis.

Des menuisiers qui fabriquent uniquement des caissons en bois de récupération pour le transport, la conservation et la vente de fruits se sont installés au bord du fleuve, tout juste derrière le marché. Tout comme la vieille dogon, ils sont sûrs d’y trouver leur clientèle.

Une modernisation de ce souk doit être envisagée avec des installations plus hygiéniques et ordonnées afin de donner à cet endroit un aspect plus attractif.

Fatoumata Sira Sangaré

(stagiaire)     

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