Pour demander l’instauration d’une justice saine au service des citoyens, plus de 1000 personnes ont marché, le lundi dernier, de la Bourse du travail au ministère de la Justice sur initiative du réseau Kayira de Oumar Mariko. Une bonne partie des manifestants était composée de gens présentés comme des victimes d’une justice malienne à deux vitesses.
Toujours égaux à eux-mêmes, Oumar Mariko et ses protègés veulent se faire entendre à tout prix dans un pays divisé en deux. A la tête de plus de 1 000 manifestants, le patron du réseau Kayira exige des autorités de la transition l’instauration d’une justice saine au service des justiciables et non une justice à deux vitesses qui ne cesse de faire des victimes depuis plus de vingt ans.
Expliquant les raisons de la marche, le directeur général du Réseau Kayira, Dr Oumar Mariko, a fait savoir que chaque jour, ce sont des Maliens qui viennent en nombre chez lui pour exprimer leurs problèmes. Ceux-ci soulignent qu’ils sont victimes, soit au niveau des litiges fonciers, soit dans d’autres domaines, notamment les licenciements abusifs.
Pour Oumar Mariko, cette grande mobilisation traduit le ras- le -bol des Maliens contre la famille judiciaire. «A Kayira, nous ne sommes pas une institution, raison pour laquelle, nous avons décidé de marcher pour interpeller les autorités. Tous ces manifestants sont des victimes d’injustice sociale.»
Partie de la bourse du Travail, la marche a pris fin à la Cité ministérielle où les manifestants ont remis au ministre de la Justice, Malik Coulibaly, leur déclaration relative à l’instauration d’une justice saine au Mali.
En recevant la déclaration des mains de Oumar Mariko qui a pointé du doigt la politique de privatisation des entreprises d’Etat, le licenciement des travailleurs, le clientélisme dans l’administration publique et la mauvaise distribution de la justice, le ministre de la Justice, Malick Coulibaly, a réaffirmé aux manifestants son engagement à remettre la justice sur les rails. «Mes collaborateurs et moi-même, nous œuvrons nuit et jour dans le sens du meilleur fonctionnement de la Justice dans notre pays».
Le directeur du réseau Kayira en a profité pour déplorer ce qu’il appelle les dénonciations non fondées de certains adversaires politiques contre son réseau. «Ils disent que le réseau Kayira est à la base des violences au Mali à travers nos propos. Ce qui est archi faux. Bien au contraire, nous sommes victimes de violences depuis la création de nos antennes. A Bamako et à l’intérieur du pays, certains de nos employés sont agressés physiquement, sans compter la destruction de nos matériels.» Décidément, Oumar Mariko ne manque pas d’imagination pour se faire entendre. Et si on le nommait ministre chargé des marches et protestations populaires pour voir comment il s’y prendrait dans ce cas?
Nouhoum DICKO
