Marche de la plateforme «AN TE, A BANA » : La mobilisation contre la révision constitutionnelle ne faiblit pas

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La Plateforme « An tè, A Bana ! » plus que jamais déterminée pour le retrait du projet

A l’appel de la Plateforme «An Tè A Bana», des milliers de Maliens ont encore une fois battu le pavé le samedi 15 juillet 2017 à Bamako, dans certaines capitales régionales et à l’extérieur du pays. C’était pour demander une fois de plus aux autorités de renoncer purement et simplement au projet de révision constitutionnelle.

A Bamako, la marche qui a mobilisé des milliers de personnes est partie de la place de la Liberté pour aboutir à la Bourse du Travail, en passant par la place OMVS, le Monument de l’Indépendance. Avec à leur tête des leaders de la Plateforme et des responsables politiques, les marcheurs scandaient des slogans dont : «IBK, respectez le Peuple Malien», « IBK, démissionne» ou encore « A bas, le pouvoir autocratique ». De nombreuses banderoles arboraient : « Le collectif SOS Adéma dit non à la révision constitutionnelle », « le charlantisme religieux, à bas ! », « 600 morts du 1er janvier au 12 juillet 2017, insécurité résiduelle ? » et « N’an laara, an Saara ! ».

Parmi les marcheurs, on notait la présence,  entre autres, de Soumaïla Cissé, Chef de file de l’Opposition démocratique, Modibo Sidibé et Soumana Sacko, anciens Premiers ministres, Mody N’Diaye et Amadou Thiam, députés ainsi que Daba Diawara, ancien ministre et porteur du projet de révision constitutionnelle de 2011.

Arrivés à la Bourse du travail, les responsables, après avoir remercié les uns et les autres pour la mobilisation, les ont invité à rester vigilant, car disent-ils « nous aurons besoin de vous très prochainement pour la même cause». Les différents intervenants ont, en outre, fustigé les membres de la Cour Constitutionnelle à travers leur décision faisant suite à la requête des députés de l’opposition. En effet, dans un arrêt rendu public récemment, la Cour continue de qualifier la situation, presque chaotique du pays, «d’insécurité résiduelle». Les marcheurs ont brandit des cartons rouges pour Mme Dagnoko Manassa, président de la Cour, pour Me Kassoum Tapo, ministre des Droits de l’Homme et de la Réforme institutionnelle, Me Baber Gano ministre et surtout Secrétaire Général du RPM. Ils ont aussi qualifié leurs agissement et attitude de « dangereux pour la Nation». La mobilisation a pris fin par l’exécution de l’hymne national du Mali.

Au même moment, dans des capitales régionales comme Ségou, Mopti, Koulikoro et Sikasso, et aussi à l’extérieur du pays, d’autres manifestations, pour la même cause se déroulaient.

 

Dieudonné Tembely

tembely@journalinfosept.com

Encadré

DÉCLARATION DE LA PLATEFORME AN TÈ, A BANNA-TOUCHE PAS MA CONSTITUTION (À l’issue de la marche du 15 juillet 2017)

Chers camarades défenseurs de la constitution démocratique de 1992,

Je salue les sentinelles de la dignité malienne que vous êtes !

Salut à toutes celles et à tous ceux qui résistent aux tentatives d’asservissement de notre peuple!

Salut mes sœurs, salut mes frères, hourra compagnons, honneur à vous, vous êtes la fierté de notre peuple! Ce samedi 15 juillet est un autre jour historique dans la longue lutte du peuple malien pour la dignité, la justice sociale et la démocratie.

La marée humaine de ce jour est le témoignage éloquent de la détermination des forces vives du Mali à combattre le mépris, l’arrogance, l’autisme et les tentatives d’instaurer dans notre pays un pouvoir personnel rétrograde. La mobilisation de ce jour est un autre signal fort, très fort, un carton rouge au président de la République, au gouvernement et au Ministre de la Réforme de l’État qui sont allés chercher à l’étranger une constitution qu’ils voudraient substituer à celle adoptée par le peuple souverain du Mali au lendemain de la conférence nationale de toutes les forces vives du pays!

Leur constitution, la constitution d’IBK et de Tapo n’est la nôtre. Notre constitution a été écrite avec le sang du peuple. Leur constitution a été écrite avec l’encre de l’argent du peuple par…..des juristes étrangers. Ils ont osé, oui, ils ont osé!

Dans le mépris de la dignité du Mali!

Soundiata Keïta, Soni Ali Ber, Sékou Ahmadou Barry, Biton et Damonzon, El Hadj Omar, Samory Touré, Mamadou Lamine, Tiéba et Babemba, Firhoun Ag Alinsar, Kaocen, Komi Diossé, Banzani Théra, Cheikhna Hamallah, Alla Ag Albachar, Mamadou Konaté, Modibo Keïta, réveillez-vous, la dignité malienne est piétinée! IBK, son parti, son gouvernement et son Ministre veulent imposer leur constitution à notre peuple.

L’accepteriez-vous? NON, NON ET NON! Nous ne l’accepterons pas! Je sais que vous ne l’accepterez pas! Pour parvenir à leurs fins, pour parvenir à leurs fins, ils ont osé déclarer que “l’insécurité était résiduelle” et que l’autorité de l’État malien s’exerçait partout de Kidal à Kayes en passant par Douentza, Mopti, Ténenkou, Macina et Ségou.

Ils déforment les faits et chaque jour, la réalité les rattrape.

La guerre d’Anéfis, l’embuscade meurtrière contre nos chers FAMAS à Ménaka, les attaques contre les postes de gendarmerie dans tout le centre, les 100 coups de fouet infligés aux agents municipaux à Korienzé, les tribunaux islamiques, les humiliations subies par les chefs de villages et les notables dans les cercles de Ténenkou et de Youwarou, le drapeau national descendu, plié et rangé à Kouakourou ( Djenné), c’est bien entendu de “l’insécurité résiduelle”!!!

Les 600 morts de janvier à juillet, c’est de “l’insécurité résiduelle”!!! Les 500 écoles fermées, les centaines d’enseignants abandonnant leurs postes, c’est de “l’insécurité résiduelle”!!! Les dizaines de sous-préfets fuyant leurs postes, c’est de “l’insécurité résiduelle”!!! Le message envoyé au président de la République de la mi-juin à la mi-juillet au Mali et dans notre vaillante et digne diaspora est clair, très clair:

“Monsieur le président, votre constitution n’est pas la constitution du peuple, retirez votre projet, renoncez à cette révision constitutionnelle”!

Respectez les droits démocratiques du peuple malien: respectez la liberté de réunion, respectez le droit de manifestation, respectez la liberté d’expression et le droit à l’information. Cessez de harceler et de museler les radios et télévisions libres qui sont soumises à des sanctions administratives et financières qui n’honorent pas la démocratie.

Cessez les attaques contre Facebook et les autres réseaux sociaux !

Libérez l’information !

Monsieur le président, libérez l’ORTM et mettez fin à l’information à sens unique!

Camarades,  Continuons le combat, continuons ce combat démocratique, continuons cette mobilisation jusqu’à la victoire finale. La victoire finale, c’est le retrait pur et simple du projet IBK-TAPO-CECCALDI!

Vive la constitution de 1992!

Vive la démocratie!

Vive le Mali!

A bas le pouvoir personnel!

Abas la dictature!

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