Marche de l’opposition contre les violations des textes : La police disperse la manifestation

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Les deux tendances de l’opposition malienne, le FSD (Front de Sauvegarde de la Démocratie) et la CoFoP (Coalition des Forces Patriotiques) devraient organiser le samedi 08 décembre dernier une marche contre les violations répétées des textes par le régime du Président Ibrahim Boubacar Kéïta. Ladite marche était prévue dans un premier temps pour le mardi 04 décembre dernier. Cependant, au niveau du Gouvernorat du District de Bamako, cette marche était interdite.

Ainsi, ce jour samedi 08 décembre 2018, très tôt le matin, la police a pris d’assaut les alentours de Place de la Liberté, lieu retenu pour le rassemblement des manifestants. Pour certains, les forces de l’ordre étaient visibles sur le lieu depuis 05 heures du matin. Toutes les entrées de ladite place étaient interdites aux véhicules et aux piétons.

Vers 08 heures, les manifestants ont convergé vers les lieux de regroupement par petits groupes. Mais ils se sont heurtés au blocus imposé par les forces de l’ordre. Les téméraires qui ont tenté d’avancer ont été gazés par la police en cet endroit très fréquenté de la capitale malienne. Ces mouvements ont eu un impact sur l’affluence dans le grand marché de Bamako situé juste à l’est de la place de la liberté. C’était le sauve qui peut. Cette situation a obligé beaucoup de commerçants à fermer leurs boutiques.

Cette marche n’a pas pu se tenir car les leaders de l’opposition n’ont pas pu se regrouper. Est-ce la confiscation de la liberté d’expression et de manifestation de la classe politique de l’opposition au Mali ? Les autorités actuelles ont-elles eu peur des révélations que comptaient faire les leaders de l’opposition à l’issue de cette marche ? Ces questions sont aujourd’hui sur toutes les lèvres. Pour toute explication, les autorités parlent d’une marche interdite à cause de l’état d’urgence en cours.

Youssouf Sangaré

Contre les dérives du régime IBK. Il s’est désolidarisé de la marche conjointement organisée par le Front de Sauvegarde de la Démocratie (FSD) et la CoFoP (Coalition des Forces Patriotiques) mais dispersée par les forces de l’ordre le samedi dernier, le Collectif pour la Défense de la République (CDR) et ses alliés ont décidé de battre le pavé aujourd’hui 10 décembre. Date anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Objectif : dénoncer les dérives du régime du Président Ibrahim Boubacar Kéïta :

Le CDR et ses alliés dans la rue aujourd’hui

Décidément, le Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta débute son second mandat avec d’énormes difficultés. Il n’y a pas un seul secteur au Mali actuellement qui n’est pas confronté à des problèmes. La tension est très vive partout. Le climat social est invivable. A tel point que le Gouvernement ne sait plus à quel saint se vouer. A cela, il faut ajouter la tension sur le plan politico-économique et sécuritaire. Pour dénoncer les énormes piétinements de la constitution malienne, les violations des textes des droits humains et autres manquements graves du régime d’IBK, le porte-parole du Collectif pour la Défense de la République (CDR) Mohamed Youssouf Bathily et ses alliés tels que l’Association pour le Mali (APM), l’Association des Conducteurs des tricycles (Katakatani) ainsi que les activistes, (munis de louches pour prouver que malgré les potentialités dont dispose le Mali, rien n’a été mis en œuvre par IBK pour assurer des meilleures conditions de vie pour les Maliens), ont décidé de battre le pavé ce lundi 10 décembre 2018.

Le porte-parole du Collectif pour la Défense de la République, Mohamed Youssouf Bathily, a dénoncé avec vigueur la prorogation des mandats des députés qui est un acte déshonorant pour le Mali. Selon lui, cette prorogation a été savamment préparée par ce qu’il appelle l’’’Association des Brigands de la République’’ regroupant tous ceux qui combinent avec le régime en place pour fouler au pied la Constitution du Mali. Ras Bath a été virulent envers les députés de l’opposition qui ont accepté de voter cette prorogation, qui, à ses yeux est anticonstitutionnelle. Aussi, il a salué le communiqué conjoint du FSD/CoFoP se désolidarisant des députés qui ont souillé leurs honneurs en optant pour la reconduction de leur mandat.

Mohamed Youssouf Bathily a demandé aux responsables des deux structures de sanctionner leurs députés et de tout mettre en œuvre afin qu’IBK, lui aussi, ne promulgue pas la loi anticonstitutionnelle. ‘’On est dans une logique de dictature et rien n’exclut qu’IBK aussi, à la fin de son mandat, ne demandera pas sa reconduction si une telle forfaiture s’installe’’, a-t-il martelé. Il a passé aux peignes fins l’état de la nation qui selon lui est malade et que le régime en place n’a pas de thérapie à apporter aux diagnostics posés vu ses incompétences face aux problèmes quotidien des Maliens.

Concernant la date de la marche le 10 Décembre qui coïncide avec la journée internationale des Droits de l’Homme pour faire l’état de lieu du trépignement de ces droits au Mali. ‘’Nous avons envoyé des lettres à qui de droit pour les informer de la marche. En cas de refus, nous trottinerons sur les trottoirs munis de louches qui symbolisent l’alimentation pour montrer à l’opinion nationale et internationale que nous avons faim, que nous sommes dans un état sans dirigeant, que nous avons des hôpitaux dépourvus de médicaments, etc. Les louches créeront la différence entre nous et les autres piétons. Personne ne pourra nous interdire cela. Et en cas d’autorisation, la marche partira de la place de l’Indépendance à la Bourse du travail et le plan B à savoir trottiner sur le trottoir muni de louches partira de la Pyramide du souvenir à la Maison de la presse’’, a souligné Ras Bath.

Youssouf Sangaré

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