Le projet de carte biométrique couplée à l’Amo est aujourd’hui plus que jamais dans l’impasse. En effet, d’un côté, les départements sectoriels à savoir le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, celui de l’Économie et des Finances et celui de la Solidarité et de l’Action humanitaire qui, malgré les instructions du gouvernement, ne sont pas parvenus à faire une proposition consensuelle, et de l’autre côté, un simple fournisseur non encore adjudicateur du marché qui se croit déjà en territoire conquis. Le tout sur fond de supputations, de procès d’intention et d’allégations mensongères. Face à cette situation plus que jamais préjudiciable pour l’image de notre pays, le gouvernement en toute légalité a décidé de mettre fin à tout ce processus qui, il faut rappeler, n’était encore qu’à la phase d’appel d’offres. Contrairement donc à certaines informations distillées dans la presse, les autorités n’ont pas encore procédé à une quelconque notification dudit marché à un quelconque fournisseur.
Les raisons de l’annulation
De sources proches du dossier, la décision d’annulation a été motivée par trois raisons fondamentales. Le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga aurait notifié dans une correspondance, en date du 21 septembre 2017, aux trois porteurs de ce dossier l’annulation pure et simple du marché relatif à la carte biométrique couplée à l’Amo. Selon nos interlocuteurs, le couplage de la carte biométrique Cédéao et la carte Amo pose un réel problème. Pour la simple raison que les deux documents ne sont pas régis par les mêmes normes juridiques. L’une relevant d’un décret et l’autre d’une loi. La deuxième raison qui justifie la décision du gouvernement porte sur la prise en compte de la loi N°2017-0022 du 02 juin 2017. Cette loi détermine les conditions générales d’exonération, qui conditionnent la légalité du marché et donc de l’appel d’offres. La troisième raison de l’annulation est la nécessité de préparer une loi sur le couplage aux fins d’adoption urgente. Les trois raisons traduisent la détermination du Premier ministre à mettre de l’ordre dans le processus d’attribution de ce marché.
À qui profite le crime ?
D’après les responsables de la Caisse nationale d’assurance maladie, qui ont eu leur dose de calomnie, l’opérateur «comique» et ses scribouillards ont jeté leur dévolu sur le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga. Cissé Technologie est allé jusqu’à organiser une campagne de recrutement fictive de jeunes devant servir d’agents recenseurs. La société a affiché ses avis de recrutement un peu partout sur les panneaux d’affichage de la capitale.
Toujours dans sa logique de forcer la main aux décideurs, Cissé Technologie a opté pour une série de campagne mensongère qui en dit long sur les intentions des responsables de cette société. En effet, même si son nom n’apparaît pas clairement dans cette campagne de dénigrement, tous les éléments de langage mis à la disposition de certains de nos confrères prouvent à suffisance qu’il en est le principal bénéficiaire. En clair, le PM se retrouve comme une victime collatérale d’une guerre entre deux clans. Son nom se trouve cité dans une affaire qui n’est rien d’autre qu’une campagne médiatique orchestrée par deux camps opposés avec des intérêts divergents.
Mais qu’est-ce qui fait courir Cissé Technologie ?
En effet, le lynchage médiatique auquel fait face le Premier ministre, depuis bientôt deux mois, résulte de sa décision de normaliser le marché de la carte d’identité biométrique couplée à l’Amo. Cette décision du Premier ministre fait suite au constat de graves irrégularités administratives qui entachent le dossier. Tout d’abord dans l’acquisition même du marché par la société Cissé Technologie, car elle n’a ni expérience ni compétence aucune pour décrocher un tel marché qui fait appel à une expertise avérée. Ensuite, les services compétents de l’Etat ont compris que Cissé Technologie n’a pas bien exécuté la première partie du contrat qui le liait à la Canam. La société a accusé beaucoup de retard dans l’exécution de certaines composantes et qualité des machines livrées laissent à désirer. C’est d’ailleurs pourquoi la Canam veut résilier son contrat avec lui. Enfin, les experts de l’administration ont aussi compris que le dossier du couplage des deux cartes est monté à la hâte avec un amateurisme qui ne dit pas son nom.
À cela, s’ajoute le coût de confection de la carte d’identité biométrique qui était au début de 13 000 Fcfa. D’ailleurs, ces négociations en soi constituent une erreur grave. Dans un tel processus, il ne peut être que question de négocier si les choses se passaient normalement. Même à ce niveau, le coût est insupportable pour la bourse du Malien lambda. Alors que la carte d’identité actuelle est cédée à 2000 Fcfa. Aussi, on ne comprend pas qu’on veuille coupler la carte Amo à celle d’identité, alors même que toutes les populations ne sont pas souscrites à l’Amo. Cela reviendrait à leur faire payer la carte d’un service dont elles ne sont pas bénéficiaires. Il y a visiblement à ce niveau un réel problème dans la conception du projet.
En réalité, le couplage de la carte d’identité à celle de l’Amo est une violation des textes en vigueur au Mali. Car, il n’y a aucun texte qui autorise ce couplage. Il n’y a qu’un arrêté ministériel en la matière. Il se trouve que cet arrêté même viole systématiquement la loi en la matière. Mieux, le coût de la carte biométrique est anormalement élevé par rapport aux prix pratiqués dans la sous-région. Au regard de toutes ces irrégularités, ce flou artistique et cette pression médiatique visaient à tordre la main aux autorités. Finalement, les services de l’Etat ont décidé d’annuler toute la procédure.
Qui est Cissé Technologie ?
Cissé Technologie n’est rien d’autre que cette même société qui avait attiré les courroux des banquiers qui ont débrayé pendant 72 heures en 2016, car elle a essayé d’emprisonner injustement un des leurs. C’est cette même société qui a livré la machine IRM défectueuse de Gabriel Touré sous ATT. Il a remis ça avec le CHU du point G. Le directeur de cet hôpital n’est pas du genre à se laisser faire.
Conscient que la machine IRM que Cissé leur a livrée est défectueuse, il a décidé de le poursuivre. Cette affaire est en cours et ne manquerait pas de défrayer la chronique dans les jours à venir. Cissé Technologie, c’est cette société qui ne cesse de faire parler d’elle toujours dans les affaires de malversation et de corruption d’agents publics au point où aujourd’hui rares sont les partenaires qui veulent travailler avec elle. Tout le monde la fuit comme la peste. Pour sûr, son impertinence à vouloir forcer la main aux autorités lui a coûté cher.
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