On ne peut passer à côté du marché de Baco-Djicoroni sans se rendre compte. Sa devanture est masquée par des immeubles. Il est encastré sur une petite superficie entre les immeubles et l’égout.
Mercredi 3 janvier, peu avant dix heures, le marché est noir de monde. Dès l’entrée du marché, on est frappé par un spectacle de désordre et de désolation. Sous des hangars en ciment, les étaux de condiments sont enserrés comme des poissons dans une boite de sardine. Difficile de se frayer un chemin, les uns et les autres se piétinent. Les espaces réservés au passage piéton sont occupés par des étalagistes. L’un des plus gros problèmes de notre marché constitue le chemin de passages, expliqueun des responsables du marché M. Yacouba Dembélé. « Nous avons tout fait pour empêcher les femmes de ne pas s’asseoir sur les passages, mais rien », regrette-t-il.
C’est dans ce tohubohu que les ménagères venues pour l’achat de condiments forment une file indienne devant les étaux de condiments. Fatoumata une des vendeuses, habillée en pagne wax est arrêtée derrière son étal et demande les nouvelles de la famille d’une de ses clientes. Tout le monde va bien, répond-t-elle. Tu veux quoi aujourd’hui ? poursuit Fatoumata. Les deux femmes s’arrêtent et engagent le marchandage. Elle apostrophe toutes les femmes qui défilent devant son étal. Cliente viens, lance-t-elle, je te donnerai à moindre coût. Combien coûte le tas de patte d’arachide, demande Mariam. Cent francs, répond la vendeuse. Euh ! ces petits tas ? Ce n’est pas cinquante francs ? s’interroge-t-elle. Le prix de toutes les marchandises est exorbitant. De l’huile au laurier en passant par les condiments secs, tout est cher, lâche-t-elle.
Ici on retrouve les vendeuses de légumes et de poissons. Là bas, ce sont les vendeuses de patte d’arachide et condiments secs. Les aliments sont exposés sur les tables à l’air libre et à la merci des mouches et des moustiques. Non loin de celles-ci, on retrouve le hangar des bouchers. Des hommes sont arrêtés derrière des tables où est étalée la viande. Combien coûte le Kilogramme de la viande ? Deux mille deux cents francs, répond un boucher. Ce n’est pas cher ça ! C’est le prix depuis très longtemps, car les animaux coûtent excessivement chers. Mais, ne dit-on pas que le Mali est un pays d’élevage ? Si c’est vrai, mais les animaux maliens pour la plupart sont destinés à l’exportation. Le reste est vendu sur le marché malien. Dans ces conditions, le prix de la viande ne peut qu’être toujours à la hausse, confesse-t-il.
Le marché de Baco-Djicoroni est sans eau ni électricité. On ne peut pas se permettre de vendre certains types de produit, déplore M. Dembélé. En plus, on est obligé de fermer boutique avant la tombée de la nuit par faute de lumière, poursuit-il. Malgré nos sollicitations auprès de la mairie, on peine à satisfaire à la demande. Tous les jours, il nous faut aller chercher de l’eau en dehors du marché, explique un autre responsable du marché.
Bien que situé au bord du goudron, le marché de Baco-Djicoroni peine à connaitre un essor.
Abdrahamane Sissoko
Silence, on se prostitue au marché de Baco-Djicoronie !
Au marché de Baco-Djicoroni en commune V du District de Bamako, on ne vend pas que des marchandises. En plus de celles-ci, le marché est pendant la nuit, le lieu d’une véritable prostitution. Les magasins non utilisés par les commerçants, sont transformés en chambre et loués à des filles de joie et des hommes aux moralités douteuses. Ainsi, on assiste à un véritable ballet des filles et des hommes, cela dès la tombée de la nuit. Ces magasins ont été loués par la mairie en complicité avec l’ancienne équipe dirigeante du marché, confie une source.
A. Sissoko