Marché céréalier : Les prix prennent l’ascenseur

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Un tour dans plusieurs marchés de la capitale atteste notre thèse. A Yirimadjo par exemple, le haricot est passé de 350 F Cfa le kilo à 400 F Cfa, le riz se vend entre 375 f à 400 f le kilo. L’arachide est passée de 550f à 650f le kilo. Selon Seydou Coulibaly, commerçant au marché de Yirimadjo, cela s’explique par l’augmentation des coûts du transport et des frais de conditionnement. Nous sommes rentrés en contact avec le directeur national du commerce et de la concurrence, Modibo Keita, pour qui cette augmentation de prix n’est pas généralisée. Elle varie d’un marché à un autre. Il soutient que le marché est libre et les prix des denrées sont déterminés en fonction de l’offre et de la demande. Aussi, affirme-t-il,  cette augmentation s’explique par l’augmentation du coût du dollar, qui fait que les importateurs sont réticents.  Première nouvelle, rétorquent des cadres du département du commerce et de l’industrie. Mais ils vont se renseigner auprès de la commission des prix qui va se réunir en principe ce matin. La frustration et les inquiétudes se font de plus en plus grandes au niveau de la population qui ne comprend pas pourquoi l’Etat ne réagit pas face à cette inflation. Cela semble incompréhensif pour elle, surtout en ces temps de vache maigre, où le pouvoir d’achat du Malien est très bas. Si l’on sait que le mois de carême arrive bientôt, il y a lieu de s’inquiéter. Maintenant, il reste à savoir quelle réponse l’Etat va-t-il apporter à cette inflation qui risque de se généraliser. Une chose est sûre si rien n’est fait d’ici quelques semaines, il faut craindre ce que nous avons connu dans certains pays de la sous-région, c’est-à-dire les émeutes de la faim. Il y a péril en la demeure.

Une spéculation anarchique

Depuis un certains temps, la situation alimentaire de notre pays est préoccupante du fait de l’augmentation  des prix  des céréales  par des commerçants et de la spéculation anarchique aux détriments des consommateurs.

Cependant, les prix de certaines denrées de première nécessité connaissent une hausse vertigineuse depuis plus d’un mois et demi. Ainsi,  le kilo de mil est passé de 250 à 300F Cfa, le sorgho de 300f à 325FCFA, le Maïs est cédé entre 250 à 300 Fcfa le kilo, le fonio passe de 500 à 600Fcfa,  le riz à 350 FCFA, le riz parfumé à 400 voire 450 FCFA le kilo. La viande avec os est vendue à 2200fcfa, et 2500Fcfa sans os ; l’huile du Mali est cédée à 700 à 750 FCFA le litre. Le haricot coute 400F CFA le kilo au lieu de 350F CFA auparavant ; le kilo de sucre est à 425F. Seul le lait en poudre connait une légère baisse de 2750 à 2500 F Cfa. Selon Salif Djiré, commerçant,  cette augmentation des prix est liée  aux  grossistes qui ravitaillent les détaillants, ce qui fait que, les détaillants sont obligés de fixer le prix de leur choix car ils payent les frais de transport.

Soungo Traoré, boucher, nous explique  que chaque année à la même période le prix de la viande devient cher, cela est dû à l’exportation des animaux, ce qui fait que  le manque  est constaté. Pour Salia Coulibaly, vendeur d’huile, il achète à 12000 F Cfa les 20/l  et livre le litre à ses clients à 700 FCFA pour avoir  un peu de bénéfices. En abondant dans le même sens, Djeneba Keita soutient que les prix ont grimpé ces derniers temps. Ses fournisseurs lui livrent la barrique de l’huile importée de la Côte-D’ivoire (dinor) à 140 000FCFA, et elle cède le litre à 750fcfa. Pour ce qui est de l’huile locale « Malitulu », son prix est de 120 000 FCFA la barrique et elle donne à 650 F CFA le litre. Selon elle, cette augmentation est due à la chute de l’Euro et la hausse du cours du dollar.

Quand les commerçants s’adonnent à une spéculation anarchique, les acteurs de l’orientation des prix ne s’assument pas, ce sont les consommateurs qui en souffrent le plus, selon Madame Soumaré Awa Sow, elle rejette la faute sur les commerçants qui ne respectent pas les prix, et qui n’ont aucune pitié pour les consommateurs. Aujourd’hui, elle estime que les femmes souffrent beaucoup dans cette situation, car du jour au lendemain, il y a un changement  brusque de prix, c’est tellement surprenant que souvent elles sont obligées de se passer de beaucoup d’aliments. Elle prône la fixation d’un prix unique pour le bonheur de la population.

Harber MAIGA et Moussa Mallé SISSOKO, Stagiaire

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