La commission d’enquête mise en place par les autorités nationales dirigée par le directeur régional de la police du District de Bamako, Lassana Sanogo, et le commissaire du troisième arrondissement de police, le contrôleur général Sow n’aura pas sa raison d’être.
Ladite commission s’est en effet discréditée avant même d’entamer ses activités. Et pour cause, ses membres sont exclusivement composés cadres de la police nationale dont la responsabilité dans l’accident ne saurait être systématiquement écartée. Selon des témoignages en effet, les éléments des forces de l’ordre se sont retirés immédiatement après le départ du prêcheur qu’ils ont d’ailleurs escorté sans se préoccuper des fideles. En somme, la bousculade est intervenue après le départ des éléments des forces de l’ordre. Un des jeunes policiers parmi l’équipe du maintien d’ordre de la police nous a même confiés que c’est seulement une fois arrivé à domicile qu’il a appris la nouvelle de la tragédie. La consigne était-elle de veiller sur le prêcheur, sur le public ou les deux à la fois ? En tout état de cause, la police ne saurait être à la fois, juge et partie.
Aussi, interrogé sur les antennes nationales, à la faveur du journal télévisé le lendemain de la tragédie, le directeur régional de la police du District de Bamako, Lassana Sanogo, (lequel sera justement nommé chef de la commission d’enquête), attribuait de facto, l’origine de l’accident au seul fait d’un public très nombreux. Il ajoutait que les portails étaient grandement ouverts. Les gardiens du Stade affirment le contraire. Eux, jurent la main sur le cœur que ce sont les membres de la milice du prêcheur Haïdara qui ont fermé les portes et s’adonnaient à des exactions. La police n’est d’ailleurs pas censée savoir puisqu’elle s’était déjà retirée avec le prêcheur.
Par ailleurs, le fait de se prononcer sur l’origine de l’accident avant même l’enquête est de nature à disqualifier le directeur régional de la Police du district.
Les autorités chercheraient-elles à étouffer l’affaire en la confiant seulement à la police ? Ladite commission doit être ouverte au personnel du Stade, à la gendarmerie, à la justice, entre autres.
rnL’enjeu n’est pas une guerre aux sorcières, mais de dissuader toutes négligences coupables à l’avenir.
rnOumar Diakité
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