La guerre de libération commencée le 12 janvier dernier menace la célébration des festivités du Maouloud, marquant la naissance du prophète Mohamed. Et aussi, le fait que l’Etat d’urgence a soit prolongé jusqu’à 3 mois risque de porter un coup dur à la célébration de Maouloud 2013.
Comme annoncée par le Président de la République par intérim, le Mali n’a pas attendu le délai demandé par la communauté internationale pour déclarer la guerre aux Djihadistes qui écument le Nord. Le signal d’une guerre frontale a été donné par le Mali avec l’aide de la France de François Hollande, à la demande expresse du président Dioncounda Traoré. La main forte prêtée par l’ex colonisateur a évité au Mali une humiliation à la centrafricaine face aux islamistes du Mujao, d’Ançar dine, Boko Haram et autres. Ces derniers ont fait subir une défaite cuisante à nos soldats à Konna. Fort heureusement, l’arrivée des combattants français a permis de renverser la donne.
C’est dans ces conditions qu’arrive la fête de Maouloud qui consacre la naissance du Prophète Mohamed (Paix et Salut sur lui). Les Jeudi 14 et Mercredi 30 janvier prochains seront respectivement consacrés aux festivités marquant sa naissance et son baptême. A ces dates seront organisées des prêches dans les mosquées et lieux publics pour marquer l’évènement. Ces grands rassemblements drainent du monde partout au Mali. Des leaders religieux font le plein des stades de fidèles qui viennent du Mali et d’ailleurs. Le cas du leader charismatique Ousmane Chérif Madani Haidara en est un exemple parmi tant d’autres. Il n’y a pas longtemps, la presse a fait cas à son sujet d’une menace de mort lancé par les Djihadistes, à cause du rôle important qu’il joue au sein de la société malienne. A un jour de cette fête musulmane, des rumeurs d’attaques sur Bamako et d’autres grandes villes du sud se font de plus en plus persistantes. Aux dires des uns et des autres, ces moments de rassemblement sont propices pour mener ces actes.
Malgré la situation délétère, les leaders religieux semblent déterminer à célébrer le Maouloud. Le prêcheur Chérif Madani Haidara, qui a fait l’objet de menace de mort n’entend pas reculer dans la célébration de cette fête, qu’il considère vital pour les musulmans. Il a réitéré sa volonté de célébrer cette fête au cours d’un point de presse des leaders religieux tenu le jeudi 10 janvier dernier à la Maison de la presse. S’agissant des menaces de mort à son endroit, Haidara a dit ceci : « Celui qui m’a menacé était à Bamako et est muézin d’une mosquée Wahabite… », a-t-il martelé. Mais après et compte tenu de la situation actuelle et à la demande pressante des autorités maliennes, il a fini par renoncer à fêter le Maouloud.
D’autres leaders sont sur la même longueur d’onde que lui pour célébrer ce Maouloud, qui suscite de vives inquiétudes chez les autorités maliennes. Elles craignent des infiltrations des islamistes lors de ces fêtes religieuses afin de commettre des actes ignobles. Raison pour laquelle, elles ont invité les leaders religieux à célébrer la fête de Maouloud dans les mosquées au lieu dans les stades et autres lieux publics.
Aliou Touré