Les langues se délient à Bamako dans la classe politique après les révélations liées aux malversations et aux détournements de deniers publics. La publication du rapport du bureau du vérificateur général, sorte de Cour des comptes malienne, a révélé l’ampleur des fraudes dans les contrats de fournitures et d’équipements militaires ainsi que dans l’acquisition de l’avion présidentiel.
Plus de 9 milliards de francs CFA (près de 14 millions d’euros) d’argent public ont été détournés sans que des sanctions aient été prises. La justice s’est saisie du dossier.
Difficile pour les partis politiques, y compris proches du pouvoir, de nier l’évidence : de graves malversations et manquements aux règles budgétaires ont été commis par les autorités maliennes ces derniers mois.
Au RPM (Rassemblement pour le Mali) du président Ibrahim Boubacar Keïta, on ne cache pas sa gêne. A la mi-octobre, dans un communiqué, les instances du parti majoritaire « déploraient ces actes de malversations qui ternissent l’image de notre pays et de notre président ». Et d’exiger des sanctions pour les auteurs de ces fraudes.
A l’Adema (Alliance pour la démocratie au Mali), qui appartient elle aussi à la majorité présidentielle on se dit « abasourdi » par ces révélations : « On attendait d’autres comportements d’une équipe qui se voulait exemplaire en matière de lutte contre la corruption », explique le président intérimaire de l’Adema. L’Adema qui conserve sa confiance au chef de l’Etat, mais lui demande de prendre des décisions courageuses dans les plus brefs délais.
L’opposition moins conciliante
Autre ton dans l’opposition où le Parena (Parti pour la renaissance nationale) de Tiebile Dramé cible directement le président IBK : pour lui, celui-ci doit impérativement s’adresser à la nation pour lever tout malentendu avec le peuple. Pour le Parena, l’histoire de l’achat du Boeing présidentiel n’est autre qu’une ingénierie financière diabolique d’essence mafieuse mêlant société-écran et paradis fiscaux au détriment du Trésor et du contribuable malien.
Pour l’URD (Union pour la République et la démocratie) de Soumaïla Cissé, candidat malheureux à la dernière présidentielle, des ministres et de hautes personnalités du régime devront répondre devant la justice. Le procureur général a d’ailleurs saisi le pôle économique du tribunal de la commune 3 d’une information judiciaire dans ce dossier plus que jamais politique……lire la suite de l’article sur rfi.rf