BAMAKO – Le gouvernement malien a annoncé dans un communiqué la fermeture jusqu’à nouvel ordre de toutes les écoles de Bamako et Kati, villes secouées mercredi par des manifestations dans lesquelles ont été impliqués des élèves et étudiants, et ayant été marquées par un blessé.
Face à la dégradation de la situation consécutive aux manifestations de rue, les risques de perturbation et les manoeuvres subversives, le gouvernement décide à partir de ce jour de fermer tous les établissements d’enseignement (…) du district de Bamako et de la ville de Kati. Et ce, jusqu’à ce que les conditions de sérénité et de quiétude soient réunies, affirme-t-il dans un communiqué lu à l’antenne de la télévision publique ORTM.
Il précise que cette décision concerne tous les établissements de l’éducation de base au supérieur des deux agglomérations, incluant les écoles, collèges, lycées, facultés et écoles supérieures.
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté mercredi à Bamako et Kati, ville garnison à 15 km de la capitale, pour réclamer des concertations sur la transition au Mali, la libération de ses régions du Nord occupées depuis plus de neuf mois par des groupes islamistes armés et le départ du pouvoir du président intérimaire Dioncounda Traoré.
L’appel à manifester a été lancée par plusieurs organisations, dont des coalitions politiques partisanes du coup d’Etat militaire du 22 mars au Mali.
Selon des témoins, des individus non identifiés ont profité de ces manifestations pour faire sortir de classe des élèves et étudiants dont certains ont été impliqués dans les mouvements. Les manifestants organisés en petits groupes ont brûlé des pneus ou érigé des barricades sur des voies publiques, perturbant la circulation et poussant des commerces et services à fermer par endroits.
Le conseil des ministres hebdomadaire, qui a lieu traditionnellement chaque mercredi au Mali, n’a pu se tenir en raison de ces manifestations et pour des raisons de sécurité. Il a été reporté à jeudi.
Dans son communiqué, le gouvernement déclare qu’il ne saurait tolérer l’instrumentalisation de l’école à des fins purement politiciennes, et rappelle qu’il prendra toutes les mesures de fermeté nécessaire à la préservation de l’ordre public.
Au moment où le pays traverse l’une des périodes les plus critiques de son histoire, la Nation tout entière doit s’unir, constituer un front derrière son armée engagée dans la reconquête des régions occupées, affirme-t-il.
Dans un communiqué séparé, le ministère malien de la Sécurité intérieure a fait état d’un blessé lors des manifestations qui a été admis aux urgences d’un hôpital public de Bamako, ainsi que de l’interpellation de six personnes, qui étaient armées et ont profité des troubles pour commettre des braquages.
Ces six individus, qui circulaient à bord de véhicules dérobés, ont profité des manifestations pour intimider les habitants. Ils ont procédé à des tirs en l’air, ont vandalisé une station d’hydrocarbures avant de faire sortir des scolaires (élèves et étudiants, ndlr) de leurs salles de cours. Ils étaient interrogés par les services compétents mercredi soir, d’après la même source.
(©AFP / 10 janvier 2013 00h36)