Dans les rues de Bamako tout comme dans le Mali profond, la simple évocation du nom Malikura suscite enthousiasme et espoir. Sauf que, sans des actions concrètes, preuve à la fois d’une réelle volonté politique et de l’engagement de tout un chacun, Malikura ne saurait se réaliser d’un coup de baguette magique. Le pari est loin d’être gagné.
Malgré les discussions passionnées sur les réseaux sociaux, les salles de réunion, les transports en commun et les salons feutrés de la capitale, le Malikura reste principalement un sujet de conversation sans réelle substance.
La réalité quotidienne à Bamako est loin de correspondre à cette image de rêve. Les rues sont constamment envahies par la poussière, aggravée par l’absence d’entretien depuis la rupture des services municipaux. Les populations, quant à elle, font ce qu’elles veulent.
Il est impératif que les discours soient suivis d’actions concrètes et que le Malien adapte son comportement aux exigences prônées par le concept.
Il est nécessaire d’abandonner les mauvaises habitudes telles que le déversement des déchets dans les rues, l’incivisme et les comportements irresponsables sur la voie publique.
Quant aux autorités, elles devraient s’assumer davantage en tant que telles en apportant des solutions concrètes aux problèmes, voire en anticipant. Elles doivent de façon équitable et, sans faiblir, veiller à ce que les lois de la République soient respectées par tous. Elles doivent s’assurer que la faute soit sanctionnée et que le mérite soit reconnu et récompensé.
Depuis une éternité qu’on parle de changement dans ce pays, il faut bien que l’on s’y mette. Le développement du Mali dépendra de l’engagement de chacun (populations et autorités) à changer de mentalité et de comportements de façon effective. Ainsi seulement s’instaurera Malikura.
Pas autrement, c’est-à-dire en faisant comme d’habitude.
Drissa Togola