Quelle élégance, ces Maliennes et ces Maliens ! Surtout pour les fêtes que certains ne sauraient imaginer sans une tenue neuve, source le plus souvent de frustrations quand on ne peut se l’offrir pour l’occasion.
La tenue de fête est-elle indispensable au bien-être des hommes et des femmes au Mali? Oui, répondent sans ambages certains. ” Si on a une bonne occasion de s’en offrir une par les durs temps qui courent, c’est bien pour les fêtes, musulmanes et chrétiennes. Elles nous font sortir, rencontrer les parents, des amis qui tous doivent nous voir sous notre meilleur jour, au moins ces jours là ! “. C’est ce que disent en premier lieu ceux à qui nous avons posé la question. D’ailleurs, en la matière, certaines n’hésitent pas à rafler leurs secrets pour se donner l’air du neuf sans en payer le prix : ils font teindre par exemple leur tenue de l’année précédente. Ainsi, impeccablement empesé et repassé, le vêtement à l’air d’être sorti tout droit de chez le tailleur et l’honneur reste sauf ! Car certaines dames vont jusqu’à considérer comme un déshonneur d’être habillées comme on les a déjà vues l’an passé. Sauf lorsqu’elles sont vraiment démunies ; dans ce cas, celles qui se sont confiées à nous avouent éprouver une réelle frustration. N’avez-vous jamais été surpris de croiser dans les rues ces femmes habillées de tenues en lamé, paillettes, brillant de tous leurs feux pour vaquer à leurs occupations quotidiennes ? Voilà comment finissent les tenues pour lesquelles certaines vont s’endetter parce qu’elles n’ont jamais les moyens avant, et faire toujours à la dernière minute la queue chez le tailleur. Des couturiers qui ne dorment pas durant les fêtes et les ateliers fonctionnent jours et nuits pour satisfaire la demande de celles qui ont pu s’offrir le tissu. Certaines pourront donc se faire belles et pourront également offrir à leur mari, fils ou frères, un beau boubou tout neuf car les hommes aussi, bien souvent, ont envie de s’offrir une nouveauté pour l’occasion. Surtout si c’est Madame qui l’offre. Mais ils ont aussi plus souvent recours à la teinture, lorsqu’ils ne peuvent se faire le précieux cadeau.
Par contre, et là disons-le tout net : pas question de ne pas habiller les enfants de neuf. C’est sûr qu’ils vous en voudraient ! Tous ceux que nous avons interrogés là-dessus sont formels : ils peuvent se faire teindre de vieux vêtements et se passer de tenue neuve, mais il leur est impossible de ne pas faire coudre ou acheter quelque chose de neuf et de spécial pour les enfants. Pour eux, ces fêtes sont justement le moment de l’année où ils sont sûrs d’être mieux habillés. C’est une chose qui paraît ici obligatoire : ” Les enfants sont fâchés contre nous si nous ne faisons rien “.
Et l’éducation n’y peut rien car même si à la maison on minimise les choses, les remarques et les observations commencent par les enfants du voisin qui, eux, paradent dans leurs plus beaux atours. Pas question donc, même pour les plus pauvres, de déroger à la règle. Ainsi en va-t-il au Mali, où l’on grandit vraiment en toute élégance…….
Fatoumata Bamba
Pour un pays pauvre, ce sont des gens qui dépensent des sommes folles sur leurs bazins au lieu de nourrir leurs enfants maigrelets. C’est une folie du clinquant, du tape à l’oeil alors qu’ils couchent près des ordures. Regardez cette capitale couverte de mouches et d’animaux en putréfaction sur les tas de gnama gnama!
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