Les violences se multiplient dans le centre du Mali entre Peuls, traditionnellement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, pratiquant majoritairement l’agriculture. Fin mars, l’ONU s’est dite « préoccupée par l’ampleur de ces violences intercommunautaires », évoquant un bilan « d’au moins une cinquantaine de morts ». Fuyant les violences, près d’une centaine de civils maliens ont quitté le centre du Mali pour trouver refuge à la périphérie de Bamako.
Dans une cour d’une maison à la périphérie de Bamako, sous une tente, une trentaine d’enfants. Ils sont arrivés ici avec leurs parents, au total près d’une centaine, dans deux camions. Plus de dix heures de route pour ces déplacés, pour la plupart éleveurs ou simples citoyens.
Ils sont de la communauté peule et ont fui leur village du centre du Mali, pourchassés disent-ils par les chasseurs dogons. Parmi les déplacés, ce jeune raconte ce qu’il a vécu : « on a eu peur, il y a la guerre là-bas. Les chasseurs sont en train de tuer les Peuls ».
Ici, à Dialakorobougou, à la périphérie de Bamako où ils sont désormais, grâce à la solidarité de la communauté peule, ces déplacés peuvent manger. Mais dans le groupe, plusieurs n’ont plus d’appétit, comme cette dame qui raconte les exactions : « nous avons été chassés de notre village, notre chef de famille a été tué et nous avons tous fui pour ne pas mourir. Quand les chasseurs dogons arrivent, ils nous tuent et nous dépècent, comme ils dépècent nos animaux ».
Pour pouvoir retourner un jour dans leur village, les déplacés demandent à l’Etat malien d’installer sur place un dispositif adéquat de sécurité, pour les protéger.