Le centre africain des études pour la paix, Timbuktu Institute, a procédé hier jeudi à Bamako à la présentation de son rapport intitulé ‘’ Parole aux Maliens’’. Une initiative par laquelle les responsables du centre entendent Co-construire la paix et la stabilité du Mali
A Bamako, la présentation de cette études a réuni l’École de Maintien de la Paix – Alioune Blondin Bèye, la directrice pays de Timbuktu Institute, Mme Fatima Al-Ansar, certains membres du Gouvernement de la transition, les acteurs des organisations de la société civile, des missions diplomatiques accréditées au Mali.
L’Initiative « Parole aux Maliens », selon la Directrice de Timbuktu Institute-Mali, est une contribution du centre de recherche africain pour la paix sur la prise en considération des « attentes et aspirations des Maliens pour une sortie de crise ». Elle a évoqué le contexte de crise multidimensionnelle, qui malgré les efforts des autorités maliennes, la présence des forces internationales et régionales du G5 Sahel, la paix et la stabilité peinent à s’installer. « La lutte contre le terrorisme, l’approche militaire bien qu’ayant contribué à la lutte contre l’extrémisme violent, montre aujourd’hui ses limites, au regard du caractère évolutif d’une menace hybride qui ne cesse d’accroître », a-t-elle relevé.
En alternative aux armes, les chercheurs de Timbuktu Institute ont lancé l’initiative « Parole aux Maliens » qui permet, selon elle, d’aller à la quête de la solution que les Maliens proposent pour une sortie de crise. D’après Mme Al-Ansar, la démarche de son Institut a consisté à aller sonder d’abord les réalités du terrain, à mettre en avant l’écoute des Maliens dans la diversité de leurs préoccupations. « L’échec des expériences récentes en Afghanistan où on avait privilégié les logiques du « nation building » sans tenir compte des bruissements du terrain, nous a convaincu davantage de la nécessité de redonner la parole aux Maliens », a-t-elle martelé.
Les résultats du sondage
Les résultats de cette étude projetée indiquent que 49% des maliens pensent que la manière de gérer la sécurité n’est pas efficace contre 54% des sondés qui pensent que la situation sécuritaire est train de s’améliorer. En outre, le sondage soutient que 70% des Maliens estiment que le coup d’Etat a eu un changement positif parce que 82% des maliens admettent que la sécurité sur l’ensemble du territoire est une préoccupation pour les autorités de la transition. Toujours sur la transition, 59% des sondés estiment que les jeunes sont suffisamment impliqués dans le processus et 46% pensent que les femmes sont impliquées dans les instances de décisions du pays.
Sur le plan politique, le sondage rapporte que 63% des maliens pensent que les hommes politiques ne sont pas capables d’améliorer leurs conditions de vies, 79% croient que c’est la politique qui divise le Maliens au même moment 92% des sondés pensent que les religieux ont un rôle important dans la stabilisation du Mali. Et l’étude de poursuivre que 80% des sondés sont favorables au rôle des chefs communautaires dans le processus de réconciliation, 68% pensent que le Mali va vers un meilleur avenir.
Présidant les travaux de présentation de cette étude de Timbuktu Institute, le ministre de la Refondation , chargé des relations avec les Institution , Ibrahim Ikassa Maïga, a rappelé que l’objectif des Assises nationales de la réconciliation est de réunir l’ensembles des maliens pour recueillir leurs aspirations et propositions par rapport à la nouvelle manière de diriger. « Nous sommes tous conscients des difficultés que rencontre la gouvernance du pays », a-t-il dit. Ajoutant que le gouvernement accorde une attention particulière à l’initiative du centre de recherche africain pour la paix.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net